Chapitre 15

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 Merci à tous pour vos petits messages adorables, vous êtes des amours.

Voici la suite, tant attendu ! Bonne lecture.



— C'est impossible. Andréa n'a jamais mis les pieds en Angleterre.

— Je te dis que c'est lui !

Une crise de panique sévère était en train de secouer Gabriel. Elle avait remplacé l'état de sidération dont il avait fait preuve dès qu'il avait raccroché avec son frère. La pâleur de son visage combiné à son stoïcisme l'avait poussé à croire que quelque chose s'était passé, et après un énorme effort, son petit ami avait fini par lui dire la vérité. Pourtant, il n'y croyait pas. Andréa n'était pas un enfant de chœur, c'était certain, mais il ne le voyait pas faire une chose aussi abominable. Surtout qu'il n'était pas gay. Si leur père avait eu deux fils homosexuels, il aurait été capable de les éliminer sur le champ.

— Calme-toi, lui intima-t-il. Tu vas finir par faire peur à Isaac. Assieds-toi, viens.

Même à plusieurs mètres de lui, Jordan pouvait voir Gabriel trembler de la tête aux pieds. Doucement, il s'approcha pour se saisir de sa main puis il le guida jusque dans le salon pour l'accompagner jusqu'au canapé. Il s'assit sur la table basse, de manière à être face à son petit ami.

— J'ai reconnu sa voix, dit-il avec un timbre éraillé.

— Les sons peuvent être altérés au téléphone, Sunshine.

— J'en suis sûr ! C'est lui ! s'écria-t-il. Pourquoi tu ne me crois pas ?

Les larmes perlèrent au coin de ses yeux et le doute commença à s'immiscer en lui. Avec douceur pour ne pas le brusquer, Jordan posa ses mains sur ses genoux.

— Je ne dis pas que je ne te crois pas, répondit-il calmement. Je pense juste que c'est possible que tu te trompes. Est-ce que tu peux me décrire comment il était ?

Ce fameux soir où Gabriel lui avait tout raconté, il ne lui avait pas parlé du physique de l'homme qui l'avait violé. Il se souvenait parfaitement de ce qu'il lui avait raconté, de ce qu'il lui avait fait et forcé à faire. Rien qu'à ce souvenir, la rage tapie au fond de son estomac se réveilla.

— Un peu plus petit que toi, commença Gabriel en essuyant une larme qui avait roulé sur sa joue. Il avait une bague sur chaque main, une au niveau de l'index et l'autre du majeur. Il avait un tatouage au-dessus, sur la phalange. 

— À quoi il ressemblait ?

— A une croix catholique et l'autre, je ne sais pas, je voyais mal, mais je crois que c'était une sorte de fleur. 

Au fil de sa description, Jordan sentit son visage blanchir, comme si tout le sang contenu avait décidé de partir dans le reste de son corps. La colère qui venait de se réveiller s'intensifia, mais il essaya de la contenir en gardant un air impassible, calme, pour ne pas effrayer Gabriel.

— Ce que je me souviens surtout, reprit-il. C'est son visage. Il... Il avait une cicatrice qui...

— Commence au niveau du sourcil, passe par sa tempe et termine dans ses cheveux ?

Sans dire un mot, Gabriel acquiesça. Face aux similitudes, Jordan ne pouvait faire l'autruche plus longtemps. La vérité était là. Abominable, abjecte. Andréa avait violé Gabriel. Non, pas seulement. Il l'avait frappé, manipulé, torturé.

La colère explosa à l'intérieur de lui, au point où il dut se lever afin de marcher dans le salon pour essayer de la contenir. Maintenant qu'il connaissait la vérité, tout prenait un sens. Voilà pourquoi, Andréa avait refusé que Gabriel entre dans l'entreprise, pourquoi il désirait qu'il rompe avec lui, qu'il l'oublie, pourquoi il l'a menacé en prenant comme prétexte que leur père ne validerait pas son couple. C'était pour cacher l'innommable vérité.

Par-delà l'horizon - Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant