Par-delà l'horizon - Bardella x Attal

Chapitre 7

TW : Ce chapitre contient des scènes de violences physiques et psychologiques. Pour les plus sensibles d'entre vous, il y aura ce signe : *** devant le début du passage qui peut être choquant pour certains.

Bonne lecture ! 

 — Il me faut la commande de la 5, s'il te plaît.

Derrière le bar, son collègue fit signe à Gabriel d'attendre. Pendant ce temps, le regard de ce dernier se baladait autour de lui, observant cette foule se déhancher au rythme de la musique effrénée. La nuit ne faisait que commencer, mais l'Éclipse était déjà plein à craquer.

Gabriel réceptionna la commande que son collègue lui déposa sur le bar puis se faufila vers l'escalier pour rejoindre le carré VIP.

Cela faisait une semaine qu'il était ici et il avait commencé à prendre ses repères. Il avait eu affaire à quelques clients un peu trop entreprenant à son goût, mais il avait réussi à les remettre à leur place et les choses s'étaient tassé. Il ignorait si la chance avait fini par être de son côté, mais il n'allait pas s'en plaindre.

— Voilà pour vous, Messieurs, dit-il en déposant leur commande sur leur table. Est-ce qu'il vous faut autre chose ?

— Non, ça ira, renchérit le plus âgé des deux avant de lui tendre un billet qu'il tenait entre ses doigts. C'est pour vous.

— Je vous remercie.

Un large sourire étira ses lèvres alors qu'il s'emparait du billet qu'il glissa dans la poche de son jean. Il n'avait jamais eu autant de pourboires que depuis qu'il était à ce poste. Grâce à eux, il avait pu emmener Isaac au cinéma la veille et lui offrir la paire de baskets qu'il voulait depuis des mois. Il avait enfin l'impression de voir la lumière au bout du tunnel et cela lui donnait une énergie qu'il ne soupçonnait même pas.

— Tu t'en sors super bien, lui souffla Owen lorsqu'ils se croisèrent. Prends ta pause, si tu veux, j'irai après toi.

Gabriel le remercia, ravi de pouvoir s'isoler durant quelques minutes. Une salle de pause pour le personnel se trouvait à côté des vestiaires, mais il n'y allait jamais. Comme à son habitude, il se dirigea vers le bar pour prendre son verre de coca sans sucres puis prit la direction de l'extérieur. Lorsqu'il passa la lourde porte en métal, la musique se fit moins forte, presque inexistante, ce qui arracha un soupir de soulagement à Gabriel. Il se demanda s'il ne finirait pas par être sourd à force de passer des heures au milieu d'autant de décibels.

Hormis quelques clients qui rentraient chez eux, la rue était déserte à cette heure tardive. Son verre à la main, Gabriel alla s'asseoir sur le dossier du banc se trouvant de l'autre côté de la route. Il posa son verre sur l'une des lattes en bois puis sortit son téléphone de sa poche. Un sourire s'afficha sur son visage quand il remarqua un message de Jordan. Il y répondit immédiatement, mais plongé dans sa réponse, il ne remarqua pas qu'un homme s'avançait vers lui. Le regard baissé sur son écran, il vit le bout d'une paire de chaussures entré dans son champ de vision.

— Bonsoir.

Relevant la tête, Gabriel croisa le regard de l'homme qui se tenait à ses côtés. Un bon mètre quatre-vingt, cheveux bruns en bataille et barbe qui lui mangeait les joues. Une cicatrice traversait son sourcil gauche pour se perdre vers sa tempe jusqu'à la racine de ses cheveux. Gabriel avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, sauf qu'il n'arrivait pas à savoir où.

— Bonsoir, répondit-il. Je peux vous aider ?

— Vous travaillez dans le carré VIP ?

— Oui. Je suis en pause pour l'instant, mais mon collègue va s'occuper de vous.