L'étape de Diourbel (1912)

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L'arrivée de Cheikh Ahmadou Bamba à Diourbel en 1912 marqua un tournant stratégique dans les relations entre la confrérie mouride et l'administration coloniale française. À travers ses écrits, le Cheikh montra qu'il comprenait parfaitement les intentions sous-jacentes de ses persécuteurs. Ceux-ci n'étaient pas seulement préoccupés par une surveillance accrue de ses activités, mais cherchaient également à provoquer une assimilation culturelle parmi ses disciples, en particulier en orientant les jeunes mourides vers l'éducation occidentale. Ce projet d'assimilation reposait sur la croyance que là où la force militaire avait échoué, les outils éducatifs – la règle et la craie – pouvaient réussir à affaiblir l'identité culturelle et religieuse des mourides.

La véritable menace à laquelle la communauté mouride faisait face à Diourbel n'était donc plus seulement physique, mais culturelle. Le danger était celui de l'acculturation et du développement d'un complexe d'infériorité vis-à-vis de la culture occidentale. Pour contrer cela, la résistance mouride prit la forme d'une expansion des *daaras* (écoles coraniques), de la réaffirmation des enseignements du Cheikh, et d'une mobilisation autour de la dynamique confrérique qui permettait de préserver les fondements sociaux et culturels de la communauté.

Durant cette période, Diourbel devint également le centre d'une production littéraire prolifique de la part de Cheikh Ahmadou Bamba. Le Cheikh composa de nombreuses *qasidas* (odes), majoritairement centrées sur les louanges à Dieu et les prières sur les prophètes. Ces poèmes reflétaient non seulement sa proximité avec Dieu, mais aussi son état spirituel d'anéantissement en Dieu (*fanafillah*) et d'autres grâces prodigieuses qu'il recevait. Cette abondante production littéraire illustrait la dimension spirituelle suprême du Cheikh, dont les fidèles buvaient les enseignements avec un profond respect.

Diourbel devint rapidement un lieu de pèlerinage pour des croyants de toutes les régions du monde. Des émissaires de l'Imam de Médine, des figures saintes d'Afrique noire et blanche, et des fidèles de toutes conditions sociales et origines se pressaient pour rencontrer Cheikh Ahmadou Bamba et recevoir ses bénédictions. La capacité du Cheikh à accueillir et répondre à cette affluence, tout en maintenant ses pratiques spirituelles constantes, continuait de susciter l'étonnement chez tous.

Cependant, cette popularité croissante attira aussi une surveillance plus stricte de la part des autorités coloniales. Entre 1913 et 1915, l'Administrateur du Cercle de Diourbel, Antoine Lassalves, mena des perquisitions répétées et inopinées dans la concession du Cheikh. Mais au fur et à mesure qu'il observait l'homme de Dieu, Lassalves fut progressivement transformé par ce qu'il voyait. Ce changement de perspective fut si radical que, à la fin de sa mission en 1915, il rédigea l'un des rapports les plus élogieux jamais écrits par un non-musulman sur Cheikh Ahmadou Bamba.

Ce rapport préfigura une évolution notable dans les relations entre Cheikh Ahmadou Bamba et les autorités coloniales. Cette métamorphose des relations allait ouvrir la voie à une reconnaissance croissante du rôle spirituel et social du Cheikh, et à une plus grande tolérance de la part des colons vis-à-vis de la communauté mouride.





Voici donc cet exposé sommaire intitulé « La Vie Extraordinaire de Cheikh Ahmadou Bamba : Le Serviteur du Prophète ». Quiconque y découvrira des lacunes est prié de dissimuler l'imperfection de nom savoir et de demander pardon pour moi au lieu de se détourner de mon exposé ! Car, en dépit de ces lacunes, il y trouvera des idées qu'il appréciera. Cet exposé n'est en outre qu'une introduction à l'ouvrage intitulé « La Vie Extraordinaire de Cheikh Ahmadou Bamba : Le Serviteur du Prophète » du Cheikh Mouhammad al-Bachir fils du Cheikh Ahmadou Bamba. En effet, celui-ci est un livre exhaustif (Que Dieu l'agrée, facilite sa diffusion, lui en récompense dans l'Au-delà et perpétue sa mémoire grâce à lui. Que Dieu facilite l'achèvement et la diffusion de notre livre et l'agrée grâce à cet ouvrage, à son auteur et à son sujet !). En effet, le Très-Haut est le Détenteur de la grâce, qui nous assiste ici-bas et dans l'au-delà.
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JEUREUDIEUF SERIGNE TOUBA DIARAMA CHEIKH IBRAHIMA FALL

La Vie Extraordinaire de Cheikh Ahmadou Bamba : Le Serviteur du ProphèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant