Fondation de Touba (1887-88)

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Pour fuir des foules qui drainaient vers lui grâce à sa renommée, et pour retrouver la solitude et le recueillement propice à l'adoration, le Cheikh avait quitté le village de ses ancêtres, Mbacké Baol pour construire un peu plus à l'Est une maison retirée à Darou Salam.

Trois ans plus tard, 1887-88, il fonda au nord de son village natal, le village de TOUBA, du nom d'un arbre du Paradis. Ce vocable Touba apparaît une fois dans le Coran au verset 29 de la sourate 13 (Le Tonnerre) où le TOUT-PUISSANT dit: «Ceux qui croient et font de bonnes oeuvres, atteindront la Félicité (Tuubaa) et un excellent Lieu de retour.»

On retrouve aussi ce terme dans la tradition prophétique dont un hadith célèbre rapporté par Ibn Habân dit: «Touba est un des arbres du Paradis. L'étendue de son ombrage équivaut à une marche de cent ans et les vêtements des habitants du Paradis sortiront de ses fleurs.» Le village qu' édifia le Cheikh à ce nom se trouvait au milieu d'une contrée hostile, dépourvue d'eau où ne pouvait résider que celui qu'habitait la volonté de se détacher des hommes.

Ceci explique pourquoi le Cheikh affirmait: «La raison, pour laquelle Touba et Darou Salam me sont plus chers que les autres lieux que j'ai édifiés, réside la sincérité de l'intention qui m'inspira l'idée de les fonder. Je n'y suis pas venu pour suivre les traces d'un ancêtre, ni pour chercher un site propice à la culture, ni pour decouvrir un pâturage. Mais uniquement pour adorer DIEU l'Unique avec son Autorisation et son Agrément.»

C'est notamment à Touba, dans sa mosquée de Darou Khoudoss, qu'il prêta allégeance au Prophète (PSL) dans le Service duquel il décida de se consacrer à travers ses Panégyriques, la réhabilitation et la revivification de ses Enseignements tels que révélés par le Coran et la Sunna (la Tradition Prophétique) etc...

L'attachement qu'éprouvait le Serviteur du Prophète (Khadimou Rassoul) envers ce lieu est par ailleurs démontré par la place de choix qu'il occupe dans ses écrits. C'est ainsi qu'il écrivit: «Fais de la cité bénite de Touba, un lieu d'instruction, de connaissance et du respect de l'orthodoxie.»

La formidable expansion de la ville, surtout depuis les années 1980, faisant d'elle actuellement la seconde ville du Sénégal, et ses nombreuses particularités (spirituelles, urbaine...) semblent attester en tout cas que ce Haut-lieu constitue en fait un don inestimable du Créateur envers un de ses Serviteurs Privilégiés...

La Vie Extraordinaire de Cheikh Ahmadou Bamba : Le Serviteur du ProphèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant