CHEIKH AHMADOU BAMBA ET Lat Dior

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En ce temps, le prince Lat DIOR (m. 1886), opposé à son cousin Madiodio FALL au sujet de la royauté du Cayor, fut chassé par les Français soutenant alors son rival et il dut se réfugier avec sa soeur chez Maba Diakhou BA où il se convertira d'ailleurs à l'Islam.

C'est au cours de cet exil que Lat DIOR eut à fréquenter Momar Anta Sali avec qui il ne tardera pas à se lier. Quant à Mabadiakou, conforté par ses conquêtes, il s'attaqua imprudemment au royaume du Sine dont l'armée le défait à une bataille au cours de laquelle il trouva la mort.

Peu de temps après, son rival destitué par les autorités françaises, le prince Lat DIOR fut appelé sur le trône du Cayor; il quitta le Saloum en compagnie de Cheikh Momar Anta Sali dont il avait sollicité l'assistance dans la gestion des affaires religieuses et dans la magistrature.

Installé sur une terre dénommée Patar, Cheikh Ahmadou BAMBA vécut encore quelques années avec son père durant les lesquelles sa personnalité intellectuelle, mystique et ascétique, déjà forte, se raffermit de par la grâce de DIEU et de son Prophète Muhammad (PSL). Et ce jusqu'à ce que l'inéluctable destin vint arracher Momar Anta Sali à l'âge de 61 ans, des mains de son fils, âgé alors de 30 ans, à qui il confia (son père) à l'article de la mort, non seulement la gestion de sa maison, mais aussi le soin de prier pour le repos de son âme.

Ainsi s'amorça, à partir de ce Mardi 20 du mois de Muharram 1299 de l'Hégire (1882/83), l'étape décisive de l'existence hors du commun de celui que l'Histoire sera appelée à sacrer Serviteur du Privilégié Prophète de DIEU.

Entièrement assujettie au saint devoir de la piété filiale, la forte personnalité de Cheikh Ahmadou BAMBA, n'avait jusqu'à la disparition de son père, jamais eu la latitude nécessaire à sa pleine expression. Mais les événements immédiatement postérieurs à l'inhumation de Momar Anta Sali n'allait tarder à révéler sa véritable physionomie spirituelle en consacrant l'originalité de sa démarche et sa prééminence incontestable sur ses contemporains.

En effet un premier incident majeur survint, juste après la cérémonie mortuaire, lorsque fut question de proposer le jeune Cheikh à la succession de son père pour les charges de conseiller du roi.

Déclinant catégoriquement et publiquement cette offre, il eut ces propos qui semèrent le désarroi dans l'assistance : «Je n'ai pas l'habitude de fréquenter les monarques. Je ne nourris aucune ambition à l'égard leurs richesses et ne recherche des honneurs qu'auprès du SEIGNEUR SUPREME (...) J'aurais honte que les Anges me voient aller chez un autre roi que DIEU».

Il composa par la suite une ode (Qaalu Liyarkan) devenu célèbre :
«
Penche vers les portes des rois, m'ont-ils dit, afin d'obtenir des biens qui te suffiraient pour toujours.
•Dieu me suffit, ai-je répondu, et je me contente de LUI et rien ne me satisfait si ce n'est la Religion et la Science.
•Je ne crains que mon ROI et n'espère qu'en LUI car c'est LUI, le Majestueux qui m'enrichit et me sauve.
•Comment disposerai-je de mes affaires entre les mains de ceux-la qui ne sont même pas capables de gérer leurs propres affaires à l'instar des plus démunis?
•Et comment la convoitise des richesses m'inciterait-elle à fréquenter ceux dont les palais sont les jardins de Satan?
•Au contraire, si je suis attristé ou éprouve un quelconque besoin, je n'invoque que le propriétaire du Trône (qu'est DIEU).
•Car IL demeure l'Assistant, le Détenteur de la Puissance Indéfinie qui crée comme IL veut tout ce qu'IL veut.
•S'IL veut hâter une affaire, celle-ci arrivera prestement mais s'il veut l'ajourner, elle s'attardera un moment.
•Ô toi qui blâmes! N'exagère pas dans ton dénigrement et cesse de me blâmer! car mon abandon des futilités de cette vie ne m'attristent point..
•Si mon seul défaut est ma renonciation aux biens des rois, c'est là un précieux défaut dont je ne rougis point!.
»

Ce double défi à la fois aux souverains, à qui le Cheikh rappelait leur servitude vis-à-vis du ROI des rois qu'est le TOUT-PUISSANT, puis à l'élite de l'orthodoxie musulmane dont il dénonçait la complaisance et la compromission, constitua en fait les premières prémices significatives des vives hostilités que n'allait pas de susciter son intransigeance.

En effet devaient, dès lors, se révéler un cercle limité des partisans, parmi les véridiques, frappés par sa Pureté et sa crainte Révérencielle alors que la majorité de ses contemporains et parents conçurent dès lors une forte défiance à son endroit. L'incompréhension dont il fut victime lui vaut en ce temps nombre de vexation et de brimades auxquelles Cheikh Ahmadou BAMBA répondait invariablement par la patience et la bienveillance.

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JEUREUDIEUF SERIGNE TOUBA DIARAMA CHEIKH IBRAHIMA FALL

La Vie Extraordinaire de Cheikh Ahmadou Bamba : Le Serviteur du ProphèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant