Les réseaux

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Elizabeth Olsen ferma doucement la porte de son appartement, posant son téléphone sur la table d'entrée avec des mains tremblantes. La journée avait été interminable, une spirale d'angoisse et de malaise qui ne cessait de croître depuis la tragique nouvelle de la mort de son ami et collègue, Chadwick Boseman. Cela faisait quelques jours que le monde avait appris la terrible nouvelle, et les hommages avaient afflué de partout.

Mais Elizabeth, elle, était restée silencieuse sur les réseaux sociaux.

Ce n'était pas qu'elle ne ressentait pas la douleur, bien au contraire. Chadwick avait été plus qu'un simple collègue pour elle. Sa mort avait créé un vide immense dans son cœur, un deuil qu'elle n'avait pas su comment partager. Elle préférait vivre cette tristesse en privé, plutôt que sous le regard inquisiteur du monde entier.

Mais son silence avait été mal compris.

Les commentaires avaient commencé doucement, des critiques l'accusant de manquer de respect. Puis, la situation avait pris une tournure plus sombre. Les insultes, les messages de haine, et même des menaces de mort commencèrent à inonder ses comptes. Chaque nouvelle notification sur son téléphone était comme un coup de poignard, un rappel constant que, pour beaucoup, son silence était interprété comme de l'indifférence.

Scarlett Johansson avait remarqué les changements chez Elizabeth depuis plusieurs jours. Sa compagne avait toujours été réservée, mais là, c'était différent. Elizabeth passait ses journées enfermée dans leur chambre, refusant de sortir, d'aller sur des tournages, ou même simplement de répondre à ses appels. Scarlett voyait la douleur dans ses yeux, mais Elizabeth refusait d'en parler.

Un soir, Scarlett prit une grande inspiration et alla la rejoindre sur le canapé, où Elizabeth fixait l'écran de son téléphone, ses yeux rougis par les larmes.

« Lizzie... Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda Scarlett doucement, s'asseyant près d'elle et lui prenant la main. « Tu ne me parles plus, tu restes enfermée, et je sais que ça te fait du mal. Dis-moi ce qui ne va pas. »

Elizabeth resta silencieuse un moment, avant de montrer son téléphone à Scarlett. C'était un flux sans fin de commentaires haineux, des messages violents et blessants la critiquant pour son absence de message public sur la mort de Chadwick.

« Ils me détestent tous, Scar. Ils pensent que je m'en fiche, que je suis insensible. Mais... c'est juste que je ne sais pas comment... gérer tout ça. Je ne veux pas publier un message qui sonnerait faux. »

Scarlett serra la main d'Elizabeth un peu plus fort, sentant la détresse dans sa voix.

« Tu n'as pas à justifier la manière dont tu fais ton deuil, Lizzie. Chadwick te connaissait, il savait ce que tu ressentais. Ce n'est pas aux autres de décider comment tu devrais exprimer ta tristesse. »

Elizabeth hocha doucement la tête, mais elle savait que ces mots, aussi vrais soient-ils, n'effaceraient pas la douleur que ces attaques en ligne lui infligeaient. Elle avait peur, peur de sortir, peur de voir ces gens qui la jugeaient sans la connaître.

Les jours passèrent, et la situation ne faisait qu'empirer. Elizabeth s'éloignait de plus en plus du monde extérieur. Les réseaux sociaux, autrefois un moyen pour elle de se connecter à ses fans, étaient devenus une source d'angoisse quotidienne. Chaque message la plongeait un peu plus dans une spirale de peur et de tristesse.

Un matin, alors que Scarlett préparait le petit-déjeuner, elle entendit Elizabeth lâcher un cri étouffé depuis la chambre. Elle se précipita, inquiète, et trouva Elizabeth assise sur le lit, son téléphone dans les mains, les yeux écarquillés de terreur.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda Scarlett, son cœur battant plus vite.

Elizabeth lui tendit le téléphone sans un mot. Scarlett lut rapidement le message qui s'affichait à l'écran, son sang se glaçant. C'était une menace de mort. Quelqu'un avait pris le temps de lui écrire un long message détaillant ce qu'ils lui feraient si elle osait sortir de chez elle.

Scarlett sentit la colère monter en elle. Comment des gens pouvaient-ils être aussi cruels ? Elizabeth ne méritait pas ça. Personne ne méritait ça.

« Lizzie, il faut qu'on en parle à la police. Ce n'est pas une simple critique, ce sont des menaces. Tu ne peux pas continuer à subir ça. »

Mais Elizabeth secoua la tête, les larmes coulant sur ses joues.

« Non, Scar. Je... je ne veux pas attirer plus d'attention. Ça ne ferait qu'empirer les choses. Je veux juste que ça s'arrête. »

Les semaines suivantes furent un enfer pour Elizabeth. Elle ne dormait presque plus, passant des heures à ressasser les menaces, les insultes, se demandant constamment ce qu'elle avait fait de mal. Scarlett essayait de l'aider, mais Elizabeth se refermait de plus en plus sur elle-même, sombrant dans une dépression profonde.

Elle avait peur de sortir, même pour de simples courses ou des promenades. Chaque visage inconnu dans la rue lui semblait menaçant, chaque regard posé sur elle devenait suspect. L'anxiété la paralysait, lui coupant le souffle. Son cœur battait si fort parfois qu'elle pensait qu'il allait exploser.

Scarlett, bien que toujours présente pour elle, commençait à se sentir impuissante. Elle voyait Elizabeth se perdre sous le poids de cette pression invisible, et elle ne savait plus quoi faire pour l'en sortir.

Une nuit, alors qu'elles étaient couchées, Scarlett serra Elizabeth contre elle, ses bras entourant son corps fragile. Elle sentait à quel point elle tremblait, à quel point tout cela la détruisait.

« Lizzie, on va trouver une solution. Je te le promets. Tu ne traverseras pas ça seule, d'accord ? Je suis là, et je ne te laisserai pas tomber. »

Mais Elizabeth ne répondit pas, les yeux fixés sur le plafond, son esprit englué dans la peur et la douleur.

Scarlett décida qu'il était temps de prendre des mesures plus concrètes. Le lendemain, elle contacta un psychologue spécialisé dans les traumatismes et l'anxiété pour qu'Elizabeth puisse commencer à se reconstruire. Elle savait qu'elle ne pouvait pas régler cette situation seule, mais avec l'aide de professionnels, elle espérait qu'Elizabeth pourrait retrouver un peu de paix.

Le chemin serait long, Scarlett en avait conscience. Elizabeth ne redeviendrait pas elle-même du jour au lendemain, mais elle refusait de la voir sombrer davantage.

Les premières séances de thérapie furent difficiles pour Elizabeth. Parler de sa peur, de ses angoisses, et surtout de la haine qu'elle avait reçue était douloureux. Mais au fil des semaines, elle commença à se libérer, petit à petit.

Scarlett était présente à chaque étape, veillant sur elle, l'encourageant à prendre le temps nécessaire pour guérir.

Après plusieurs mois de travail sur elle-même, Elizabeth commença à retrouver un peu de son ancien éclat. Elle comprit que son silence ne signifiait pas qu'elle aimait moins Chadwick, et que l'opinion des autres ne définissait pas sa manière de vivre son deuil. Elle décida de reprendre le contrôle de ses réseaux sociaux à sa manière, en partageant un message sincère sur la manière dont elle avait vécu ces derniers mois et sur l'impact que la haine en ligne avait eu sur elle.

Les réactions furent mitigées, mais cette fois, Elizabeth ne se laissa pas atteindre. Elle avait compris que sa santé mentale et son bien-être devaient passer avant tout le reste.

Scarlett, à ses côtés, la soutenait à chaque instant. Leur relation s'était renforcée face à cette épreuve, et malgré tout ce qu'elles avaient traversé, elles avaient trouvé une nouvelle stabilité, plus forte qu'avant.

Elizabeth n'était pas encore totalement guérie, mais elle avait retrouvé l'espoir. Et avec Scarlett à ses côtés, elle savait qu'elle pouvait affronter ce qui viendrait.

Os Scarlizzie et Wandanat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant