L'appartement était calme ce soir-là, seulement bercé par le doux bruit de la télévision en fond. Elizabeth était assise sur le canapé, un livre à la main, tandis que Scarlett finissait de préparer le dîner dans la cuisine. Cosmo, le plus jeune, était déjà endormi dans sa chambre, et Rose jouait tranquillement dans son coin, ses poupées éparpillées sur le tapis. Le quotidien d'une famille unie, simple, mais tellement précieux aux yeux d'Elizabeth.Cela faisait deux ans qu'elle et Scarlett vivaient ensemble, élevant ensemble les enfants de Scarlett, Rose et Cosmo. Elizabeth avait tout de suite pris son rôle très au sérieux. Rose, en particulier, avait créé un lien spécial avec elle, un lien qui, au fil du temps, avait pris une place centrale dans la vie de toutes les deux. Elizabeth aimait les enfants de Scarlett comme s'ils étaient les siens. Si seulement elle pouvait avoir ses propres enfants...
Scarlett entra dans le salon, un sourire fatigué mais affectueux sur le visage.
— Le dîner est prêt, annonça-t-elle en s'essuyant les mains.
Rose se leva rapidement, ses petites jambes la portant vers Elizabeth. Elle s'accrocha à son bras, et leva les yeux vers elle avec un sourire innocent.
— Maman, je peux avoir du jus d'orange avec mon dîner ?
Le mot « maman » résonna dans la pièce comme une onde de choc. Elizabeth resta figée. Elle sentait les yeux de Scarlett se poser immédiatement sur elle, un regard froid et dur qui la glaça.
— Qu'est-ce que tu as dit, Rose ? demanda doucement Scarlett, son ton pourtant rempli de tension.
Rose, ne comprenant pas l'impact de ses mots, répéta joyeusement :
— Je voulais demander à maman Elizabeth, si je pouvais avoir du jus d'orange.
Le silence s'étira. Elizabeth se mordit la lèvre, sentant le malaise grandir. Scarlett posa lentement ses ustensiles de cuisine sur la table et prit une profonde inspiration avant de se tourner complètement vers elle.
— Elizabeth, tu peux venir dans la cuisine un instant ? demanda Scarlett, sa voix plus tranchante que d'habitude.
Elizabeth acquiesça silencieusement et se leva, laissant Rose derrière elle. Elles entrèrent dans la cuisine, et dès qu'elles furent hors de portée des petites oreilles, Scarlett éclata.
— Qu'est-ce que tu fais ? Tu la laisses t'appeler "maman" maintenant ?
Elizabeth baissa la tête, se préparant à ce qui allait suivre.
— Je n'ai rien fait pour qu'elle m'appelle comme ça, dit Elizabeth calmement. Rose et moi sommes proches, tu le sais. Elle m'aime et...
— Elle n'est pas à toi ! coupa Scarlett, sa voix tremblant d'émotion. Ce sont mes enfants, Elizabeth, pas les tiens. Tu ne peux pas juste te les... approprier !
Le mot « approprier » la frappa en plein cœur. Elizabeth sentit une boule se former dans sa gorge, la douleur refoulée depuis longtemps remontant à la surface.
— Je ne fais pas ça... souffla Elizabeth, sa voix tremblant légèrement. Je ne fais que les aimer, Scarlett.
— Mais ils ne sont pas à toi ! répéta Scarlett, la colère et la frustration éclatant. Ils ont une mère et un père, tu es juste ma petite amie.
Tu n'es pas leur mère, Elizabeth. Tu ne pourras jamais l'être.« Tu ne pourras jamais l'être. »
Ces mots... Ces mots étaient une lame qui s'enfonçait profondément dans le cœur d'Elizabeth. Elle sentit les larmes monter, mais elle les retint du mieux qu'elle put.— Tu as raison, murmura Elizabeth, sa voix brisée. Je ne suis pas leur mère. Et je ne le serai jamais Scarlett... parce que je ne peux pas avoir d'enfants.
La confession tomba comme un coup de tonnerre. Scarlett se figea, ses yeux s'élargissant sous le choc. Scarlett culpabilisa immédiatement. Pendant un long moment, elle resta muette, incapable de formuler une réponse.
— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-elle enfin, sa voix soudainement plus douce, presque inquiète.
Elizabeth détourna les yeux, incapable de soutenir le regard de Scarlett.
— Je suis stérile, Scar. J'ai découvert ça il y a des années, bien avant de te rencontrer. Je n'en ai jamais parlé parce que... je ne voulais pas que tu me vois différemment. Mais chaque fois que Rose ou Cosmo me regardent, chaque fois qu'ils m'appellent par ce mot... je me rends compte que je ne serai jamais capable de donner la vie. Je ne pourrai jamais avoir ce que toi tu as. Alors oui, quand Rose m'appelle "maman", ça me fait du bien. Parce que c'est peut-être la seule fois où je pourrai entendre ce mot... à mon égard.
Scarlett ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne sortit. L'émotion dans la pièce était palpable, et tout à coup, la dispute qui semblait si importante quelques instants plus tôt paraissait dérisoire.
Elizabeth essuya rapidement une larme qui menaçait de couler.
— Je ne voulais pas te voler tes enfants, continua Elizabeth doucement. Je ne voulais rien te prendre. Je les aime, c'est tout. Je les aime comme si c'étaient les miens, parce que je ne peux pas avoir les miens. Et je croyais que ça te convenait. Mais si tu préfères que je m'éloigne je comprends...
Un silence lourd s'abattit sur la cuisine. Scarlett s'approcha lentement d'Elizabeth, ses yeux désormais remplis de regrets et de tristesse. Elle posa une main hésitante sur le bras d'Elizabeth.
— Je... je ne savais pas, murmura Scarlett, la voix brisée. Je suis désolée... Je ne savais pas à quel point tu souffrais.
Elizabeth ferma les yeux, laissant enfin couler ses larmes. La douleur qu'elle avait enfouie au fond d'elle-même depuis si longtemps était enfin à la surface. Scarlett la prit dans ses bras, serrant fort, comme si elle essayait de recoller les morceaux de ce qu'elle venait de briser.
— Je suis désolée, répéta Scarlett. Tu fais partie de cette famille, Elizabeth. Et Rose t'aime. Nous t'aimons tous.
Elizabeth hocha la tête, les larmes silencieuses roulant sur ses joues.
— Je les aime aussi, souffla-t-elle. Plus que tout.
Et à cet instant, Scarlett comprit. Elizabeth n'était peut-être pas la mère biologique de ses enfants, mais elle était bien plus que cela. Elle était leur famille.
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Os Scarlizzie et Wandanat
FanficDes histoires one Shot sur soir Elizabeth olsen et Scarlett Johansson ou alors des histoires WandaNat