Elizabeth Prince, la fille caché de Severus Rogue

Chapitre 1 : Sur le Chemin de Traverse

Elisabeth s'éveilla ce matin-là avec un sentiment d'excitation qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Sa lettre d'admission à Poudlard, venue quelques jours plus tôt, était toujours posée sur sa table de chevet, comme pour lui rappeler que son rêve devenait enfin réalité. Aujourd'hui, elle allait faire ses courses pour l'école de magie.

Elle descendit rapidement les escaliers, impatiente de partir. La directrice de l'orphelinat, Mme Parker, l'attendait dans l'entrée, un sourire fatigué aux lèvres. À côté d'elle se trouvait un homme, vêtu d'une robe noire et austère. Son visage était sévère, marqué par des années de discipline et d'autorité.

« Elisabeth, voici le professeur Rogue. C'est lui qui t'accompagnera aujourd'hui pour tes courses de rentrée dans ta nouvelle école. »

Elisabeth hocha la tête en silence. Elle avait déjà entendu parler du professeur Rogue, mais c'était la première fois qu'elle le voyait en personne. Il dégageait une impression étrange, comme s'il portait un poids invisible, et ses yeux sombres la scrutaient avec une intensité déroutante. Elle se sentait minuscule sous ce regard perçant, mais il n'y avait aucune animosité. Plutôt une forme de curiosité dissimulée.

« Bonjour, » murmura-t-elle.

« Miss Prince, » répondit Rogue d'un ton neutre, mais ferme. « Il est temps d'y aller. Suivez-moi. »

Sans un mot de plus, il se retourna, et Elisabeth lui emboîta le pas. Elle jeta un dernier coup à l'orphelinat qui l'avait vu grandir depuis ses 2 ans avant de disparaître avec Rogue dans la rue.

Ils traversèrent Londres en silence, jusqu'à ce qu'ils atteignent un petit pub miteux nommé Le Chaudron Baveur. Elisabeth, bien que nerveuse, avait hâte de découvrir ce fameux Chemin de Traverse. Dès qu'ils franchirent la porte du pub, elle fut frappée par la différence de ce lieu par rapport à tout ce qu'elle connaissait du monde moldu. Des sorciers de toutes sortes discutaient bruyamment, des chaudrons fumaient dans des coins de la pièce, et l'air était chargé d'une odeur étrange, entre celle des herbes médicinales et celle de la poussière ancienne.

Rogue s'avança vers un mur au fond du pub et sortit sa baguette, tapotant les briques d'un geste rapide et précis. Sous les yeux ébahis d'Elisabeth, les briques commencèrent à se mouvoir, ouvrant un passage secret vers une rue pleine de vie. C'était comme entrer dans un autre monde.

« Voilà le Chemin de Traverse, » déclara Rogue d'un ton calme. « Suivez-moi de près, nous avons plusieurs choses à acheter. »

Elisabeth, fascinée, eut du mal à rester concentrée. Elle voulait tout voir, tout comprendre. Les vitrines des magasins étincelaient de couleurs vives, des balais volants flottaient derrière les vitrines, des chaudrons de toutes tailles étaient empilés jusqu'au plafond. Chaque pas la rapprochait un peu plus de ce monde auquel elle appartenait désormais.

Le premier arrêt fut chez Fleury et Bott, la librairie. En entrant, l'odeur de vieux parchemins et de cuir l'enveloppa aussitôt, et elle se sentit immédiatement chez elle. Rogue la conduisit vers la section des manuels scolaires, sélectionnant rapidement les livres dont elle aurait besoin pour ses cours.

« Voici les ouvrages obligatoires pour la première année. Vous devrez lire chacun d'entre eux attentivement. Le moindre manque de rigueur se paie cher à Poudlard, surtout dans ma classe. » Son regard s'assombrit légèrement lorsqu'il prononça ces mots, comme s'il veillait à ce qu'elle comprenne bien le message.

« Oui, monsieur, » répondit-elle, se promettant de ne pas décevoir. Elle saisit les livres avec précaution, essayant de dissimuler son excitation.

Ensuite, ils se dirigèrent vers Madame Guipure, où Elisabeth reçut sa première robe de sorcier. Pendant que la couturière ajustait l'uniforme à ses mesures, elle observa discrètement Rogue. Il restait en retrait, observant la scène avec une froide indifférence, mais quelque chose dans son expression trahissait une certaine tension. Il semblait mal à l'aise, presque nerveux, comme s'il essayait de maintenir un contrôle parfait sur ses émotions.

« Vous enseignez à Poudlard depuis longtemps ? » demanda-t-elle timidement, tentant de briser le silence lourd qui pesait sur eux.

« Depuis plus de dix ans, » répondit-il sans la regarder. « Les potions sont une matière exigeante. Je m'attends à ce que vous fassiez preuve de sérieux dans mes cours. »

Elle hocha la tête, mais ses pensées vagabondaient. Elle se demandait pourquoi cet homme, visiblement peu sociable et au regard si froid, avait été choisi pour l'accompagner aujourd'hui. Il semblait si distant, si différent des autres adultes qu'elle avait connus. Mais quelque chose dans son attitude – une sorte de gravité – la poussait à le respecter immédiatement.

Leur dernier arrêt fut chez Ollivander, pour sa baguette. Le vieux sorcier la mesura sous toutes les coutures, et après plusieurs essais infructueux, une baguette en bois de saule avec un cœur de plume de phénix finit par la choisir. La sensation était immédiate : une chaleur douce parcourut ses doigts, et elle sut que c'était la bonne.

« Intéressant, » murmura Ollivander, en scrutant Elisabeth d'un œil perçant. « Saule, une baguette pleine de potentiel, et une plume de phénix... rare. Une combinaison puissante. »

Rogue, qui observait la scène depuis l'ombre, resta silencieux. Mais quelque chose dans son regard changea brièvement, une lueur indéfinissable, avant qu'il ne détourne les yeux.

Le reste de la journée se passa dans un silence presque total, interrompu seulement par les explications de Rogue sur ce qu'il fallait acheter. Elisabeth sentait un poids invisible entre eux, comme si quelque chose d'important restait non-dit. Ce professeur mystérieux la traitait avec une froideur professionnelle, mais elle ne pouvait se défaire de l'impression qu'il y avait plus. Parfois, elle le surprenait à la regarder, comme s'il cherchait quelque chose dans ses traits.

Ils retournèrent finalement au Chaudron Baveur, et alors qu'ils se préparaient à se séparer, Elisabeth prit une profonde inspiration.

« Merci, Professeur Rogue, pour aujourd'hui, » dit-elle avec sincérité. « Je suis impatiente de commencer les cours à Poudlard. »

Il la fixa un instant, son regard se plongeant dans le sien, avant de répondre d'un ton sec : « N'oubliez pas, Miss Prince, Poudlard n'est pas un endroit pour les faibles d'esprit. Tâchez de vous en souvenir. »

Elisabeth hocha la tête, son cœur battant un peu plus fort. Elle ne comprenait pas tout ce qu'il avait voulu dire, mais elle sentait que leur relation n'était pas ordinaire. Tandis qu'il s'éloignait, une étrange impression l'envahit. Cet homme, ce professeur mystérieux, semblait porter un secret qui la concernait, mais lequel ?