Elizabeth Prince, la fille caché de Severus Rogue

Chapitre 11 : Un coup de serpent

Assis à son bureau, Severus Rogue tapotait nerveusement du bout des doigts sur le parchemin vierge devant lui. Il n'avait pas dormi de la nuit, tourmenté par les événements des jours passés. La bagarre entre Elizabeth et Pansy Parkinson avait mis en lumière une situation qu'il redoutait depuis toujours : les soupçons sur son lien avec Elizabeth Prince. Il avait été obligé de réagir rapidement, et avec froideur, pour éviter que quiconque ne découvre la vérité.

Lorsque Pansy s'était plainte à lui dans la salle commune des Serpentard, il avait fait ce qu'on attendait de lui. Il avait levé sa retenue, la laissant se pavaner comme si elle avait gagné cette bataille insignifiante. Il savait que cette décision serait vue comme une preuve évidente de sa partialité envers les Serpentard. Cela ne lui plaisait pas, mais il n'avait pas eu le choix.

La tension qu'il ressentait en présence de Elizabeth devenait de plus en plus difficile à dissimuler. Chaque regard, chaque mot qu'il adressait à elle semblait alourdi par l'histoire qu'il s'efforçait de maintenir dans l'ombre. Il devait se montrer distant, dur même, pour éviter que le moindre doute ne s'installe dans l'esprit de ses élèves. Si quiconque comprenait que Elizabeth était sa fille, les répercussions seraient dévastatrices. Voldemort, s'il revenait un jour, utiliserait cette information contre eux.

Mais, au fond de lui, il regrettait sa décision. Il savait que cela blesserait Elizabeth. Levant la sanction de Pansy et l'humiliant dans la salle commune des Serpentard, il avait peut-être fait taire les soupçons, mais à quel prix ?

Il poussa un long soupir, le regard fixé sur les flammes dans l'âtre. Il espérait que cette stratégie serait suffisante pour protéger Elizabeth. Mais il ne pouvait ignorer la colère qu'il pressentait en elle. Elle ne comprendrait sûrement pas pourquoi il agissait ainsi, et cela l'affectait bien plus qu'il ne voulait l'admettre.

Point de vue d'Elizabeth

Le lendemain matin, lorsque j'entendis Hermione murmurer que Pansy n'avait finalement aucune retenue, ma colère monta en flèche. Je ne pouvais pas y croire. Après tout ce qui s'était passé , Pansy s'en sortait indemne ? J'avais eu droit à une longue soirée de retenue avec Rogue, à être observée et interrogée par Dumbledore, et pourtant, la véritable responsable de tout ça, Pansy, s'en tirait sans la moindre conséquence ?

Je me levai brusquement de ma chaise dans la Grande Salle, envoyant valser ma tasse de thé. Ron et Harry me regardèrent avec de grands yeux, surpris par ma réaction.

« Tu plaisantes, non ? » grondai-je, les poings serrés.

Hermione hocha la tête d'un air grave. « Apparemment, Rogue a été dans la salle commune des Serpentard hier soir et a... disons, descendu ton comportement. Il a dit que c'était toi qui avais provoqué la bagarre. »

Mon cœur se serra. C'était donc ça. Il m'avait humiliée pour faire taire les rumeurs. Cette trahison me fit l'effet d'un coup de poignard dans le dos. Je savais que Rogue ne m'appréciait pas, mais de là à me traiter comme ça ? Je pensais qu'après la bagarre, il aurait au moins la décence d'être juste.

« Ce n'est pas possible, » murmurai-je, les larmes me montant aux yeux. « C'est tellement injuste ! Elle m'a humiliée, et maintenant elle s'en sort comme si de rien n'était. »

« Ouais, c'est Rogue, qu'est-ce que tu t'attendais ? » dit Ron en haussant les épaules. « Il a toujours été du côté des Serpentard. »

Je déglutis difficilement, essayant de ravaler ma colère. Mais c'était plus fort que moi. Tout en moi bouillonnait. Comment pouvait-il faire ça ? Il m'avait accompagnée sur le Chemin de Traverse pour mes courses de rentrée, il avait été presque... protecteur ce jour-là. Et maintenant, il faisait tout pour me descendre devant les autres ? C'était ridicule.

« Je vais lui parler, » déclarai-je brusquement.

« Non, attends, Elizabeth ! » s'écria Hermione. « Ce n'est pas une bonne idée. Tu sais comment il est... tu pourrais encore empirer la situation. »

Je me figeai, la respiration haletante. Hermione avait raison, mais cela ne rendait pas les choses moins injustes. Je devais contenir ma rage, même si tout en moi hurlait de confronter Rogue et de lui demander des explications.

Je sentis Harry poser une main sur mon épaule, essayant de m'apaiser. « Laisse tomber, Elizabeth. Ce n'est pas la peine de te mettre dans ses pattes. Il attend probablement juste que tu fasses une erreur. »

Je pinçai les lèvres et serrai les poings plus fort. Harry avait raison, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une haine grandissante envers Rogue. C'était incompréhensible. Pourquoi agir ainsi avec moi, alors qu'il avait montré une toute autre facette quelques jours plus tôt ?

Je devais trouver un moyen de comprendre ce qu'il cherchait vraiment.