Elizabeth Prince, la fille caché de Severus Rogue

Chapitre 27 : Le capitaine de l'équipe de Quidditch

La fin de l'année approchait à grands pas, et l'atmosphère à Poudlard s'échauffait. Elisabeth sentait une tension persistante autour d'elle, bien que Rogue se soit montré plus clément ces derniers temps. Il n'y avait plus ces remarques acerbes qu'il lui lançait autrefois, mais une distance froide demeurait entre eux, presque calculée. Il continuait de jouer son rôle de professeur redouté, distribuant ses punitions habituelles aux Gryffondors et favorisant les Serpentards. Pourtant, Elisabeth ne pouvait s'empêcher de noter ces moments fugaces où son regard sur elle trahissait une forme d'attention qu'elle n'arrivait pas à décrypter.

Le dernier match pour la Coupe de Quidditch arriva, marquant un tournant décisif pour les deux maisons en compétition : Serpentard contre Gryffondor. Harry, en tant qu'attrapeur, était déterminé à remporter la victoire pour sa maison. L'excitation dans les tribunes était palpable, les élèves en transe, scandant les couleurs de leurs équipes respectives.

Le match fut haletant, chaque mouvement suivi de cris d'encouragement ou de désespoir. Rogue, comme toujours, était installé dans les gradins, ses yeux perçants suivant chaque mouvement de l'équipe des Serpentard. Il espérait secrètement une victoire pour sa maison, mais aussi pour éclipser ce maudit Harry Potter.

Puis, dans une course effrénée, Harry plongea en avant, les yeux rivés sur le Vif d'or. La foule retint son souffle, et en quelques secondes, il saisit la balle dorée, offrant ainsi la victoire à Gryffondor. Le tonnerre d'applaudissements qui suivit secoua le stade entier. Les Gryffondors éclatèrent de joie, envahissant le terrain pour célébrer.

Rogue, lui, s'assombrit instantanément. Son visage fermé trahissait à peine la rage intérieure qu'il ressentait. La défaite de Serpentard était un coup dur, mais plus encore, c'était la joie éclatante de Gryffondor, cette maison qu'il détestait tant, qui lui donnait envie de fuir cette scène.

Cependant, ce qui suivit le plongea dans un état qu'il ne pouvait décrire. Alors qu'il observait d'un œil distant les festivités sur le terrain, son regard se fixa sur Olivier Dubois, le capitaine de l'équipe des Gryffondor, qui venait de se diriger vers Elisabeth. Le sourire radieux sur le visage d'Elisabeth l'irritait déjà, mais ce qui se produisit ensuite le terrassa.

D'un geste enthousiaste, Olivier la souleva légèrement, la tenant fermement contre lui avant de l'embrasser devant toute l'équipe, devant toute l'école.

Rogue sentit son cœur se contracter violemment. Pendant un instant, il crut que son souffle s'était coupé. L'image d'Elisabeth dans les bras de cet autre homme, ce garçon qu'il méprisait, était insupportable. Il se força à détourner le regard, mais l'image restait gravée dans son esprit, comme une brûlure profonde. Il avait toujours cru savoir tout sur Elisabeth, mais cette vision lui rappela douloureusement qu'elle avait sa propre vie, loin de lui, qu'elle avait des sentiments, des désirs, et qu'elle les partageait avec quelqu'un d'autre.

Il ne pouvait pas la toucher, ne pouvait pas se permettre de s'approcher trop près d'elle, et pourtant, cet imbécile d'Olivier Dubois... Olivier, lui, avait franchi cette limite. Rogue serra les poings, sentant une colère noire monter en lui, un mélange d'amertume et de jalousie. La scène devant lui semblait irréelle.

Elisabeth... elle ne lui appartenait pas. Pas comme il l'aurait souhaité. Elle appartenait désormais à cet autre homme, et cette idée le rongeait.

Tout le long du reste de la célébration, Rogue resta figé à sa place, ses pensées en tumulte. Il se sentait dépossédé, comme si ce qu'il avait tenté de protéger de loin, cette fragile relation qu'il espérait préserver en restant distant, venait d'être brisé par un simple baiser.

La foule des Gryffondors hurlait de joie, mais tout ce bruit semblait lointain pour Rogue. Ses yeux se fixèrent à nouveau sur Elisabeth. Elle souriait, rayonnante, ses yeux brillants de bonheur.  Elle était devenue inaccessible. Et pour la première fois depuis longtemps, il réalisa douloureusement qu'il était vraiment seul.