Elizabeth Prince, la fille caché de Severus Rogue

Chapitre 18: les prétendants

Les semaines s'écoulaient, et Rogue continuait d'observer Elisabeth de loin, surveillant ses progrès sans jamais intervenir. Il se sentait satisfait de voir qu'elle allait mieux, qu'elle semblait s'adapter à la vie à Poudlard et se concentrait sur ses études. Mais malgré tout, une part de lui restait inquiète. Il sentait que quelque chose subsistait entre eux, une méfiance, ou peut-être même de la peur de la part d'Elisabeth. Peut-être se doutait-elle que quelque chose clochait, ou peut-être ressentait-elle simplement une aversion envers lui, comme beaucoup d'élèves de Gryffondor.

Mais si c'était le prix à payer pour sa protection, Severus l'acceptait. Mieux valait qu'elle garde ses distances. Tant qu'elle était en sécurité, il pouvait supporter son indifférence, voire son hostilité. Mais cela ne changeait rien à l'agacement qu'il ressentait chaque fois qu'il la voyait traîner avec des élèves qu'il méprisait, en particulier Harry Potter et ce stupide Neville Londubat. Comment pouvait-elle choisir de telles fréquentations ? Rogue ne comprenait pas. Harry Potter était constamment au centre de l'attention, tout le monde ne parlait plus que de ses "merveilleux" talents de Quidditch, et de sa place de Attrapeur en première année. Cela le rendait malade.

Pourtant, une part de lui se rassurait en apprenant que Drago Malfoy s'efforçait de rendre la vie de Harry un peu plus difficile. Cela plaisait à Severus. Malfoy savait toujours comment s'y prendre pour agacer Potter, et cela lui faisait plaisir. Mais malgré cette satisfaction, il restait attentif à ce que cela n'affecte pas Elisabeth. Il surveillait de près leurs interactions, prêt à intervenir si nécessaire.

Un jour, un événement inattendu se produisit dans la Grande Salle. Un piano avait été installé dans un coin, probablement à l'initiative de Dumbledore, toujours enclin à ajouter une touche de magie à l'atmosphère de l'école. Elisabeth, indifférente aux regards des autres élèves, s'approcha du piano et, sans la moindre hésitation, s'assit devant le clavier. Un silence curieux se répandit dans la salle.

Sans se soucier de l'attention sur elle, elle commença à jouer. Ses doigts glissèrent sur les touches avec une fluidité et une grâce qui captèrent immédiatement l'attention de toute la salle. Puis, elle commença à chanter. Une voix douce, envoûtante, presque irréelle. Rogue la regardait, complètement hypnotisé. Il ne s'attendait pas à cela. Il ne savait même pas qu'elle savait jouer d'un instrument, encore moins qu'elle avait appris à chanter ainsi.

Les conversations dans la Grande Salle s'étaient complètement tues. Tous les élèves, tous les professeurs, étaient rivés sur Elisabeth. Elle était si belle à ce moment-là, perdue dans sa propre mélodie, indifférente aux regards. Pour la première fois depuis qu'il l'avait retrouvée, Severus sentit quelque chose d'étrange lui serrer le cœur. Ce n'était pas simplement l'image de Lily qu'il voyait en elle à cet instant, même si les cheveux roux et les traits délicats de son visage évoquaient des souvenirs douloureux. Non, Elisabeth était bien plus que cela. Elle était elle-même.

Un sourire involontaire se dessina sur ses lèvres. Un sourire qu'il s'efforça de réprimer, mais qui reflétait la fierté qu'il ressentait. Il voyait en elle un talent, une beauté, une force qui lui étaient propres. Elle n'était pas juste la fille de Lily. Elle était Elisabeth, une jeune fille courageuse et talentueuse, capable de briller d'une manière qui lui était propre. Et pour la première fois, il se surprit à désirer vraiment la connaître, à vouloir être plus qu'un simple observateur de loin.

Son cœur se serra à cette pensée. Il savait que cela ne serait jamais possible. Il devait rester distant. Pour son bien à elle. Mais cela n'empêchait pas cette envie de grandir en lui, cette envie de découvrir qui elle était vraiment, de connaître sa fille, de tisser un lien, aussi infime soit-il.