Chapitre 30 : L'infirmerie

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Le silence dans l'infirmerie était lourd de tension alors que Rogue restait assis près du lit d'Élisabeth, les yeux fixés sur son visage paisible malgré ses blessures. McGonagall était là, observant la scène avec une inquiétude mêlée de compréhension. Les heures avaient passé, et bien que Élisabeth fût enfin stabilisée, la nuit ne semblait pas vouloir finir pour Rogue.

— « Severus, » commença McGonagall avec douceur, après avoir longtemps observé Rogue dans son état de détresse, « il est clair que cette année a été difficile pour vous. Nous avons vu votre lutte, votre dévouement, et maintenant, ce que vous ressentez pour Élisabeth. »

Rogue tourna la tête vers McGonagall, ses traits marqués par la fatigue et l'inquiétude. Les paroles de la professeur résonnaient comme une lueur dans l'obscurité. Il soupira profondément avant de répondre.

— « Je ne voulais pas que quelqu'un découvre... ce lien, Minerva. Je pensais que c'était mieux ainsi. Que garder Élisabeth à l'écart des vérités du passé était pour son bien. »

McGonagall le regarda attentivement, essayant de comprendre. Elle avait vu les ressemblances d'Élisabeth avec Lily et avait remarqué des traits communs avec Rogue. Mais jusqu'à ce soir, elle n'avait jamais osé poser de questions.

— « Vous avez fait tout ce que vous avez pu pour protéger Élisabeth de la vérité sur ses origines. Vous aviez vos raisons, mais... pourquoi avoir choisi ce chemin seul ? Elle aurait pu vous aider, comprendre peut-être mieux si elle savait la vérité. » demanda-t-elle, sa voix empreinte de compassion.

Rogue ferma les yeux un instant, ses pensées tourbillonnant. Il avait toujours eu ses raisons, des raisons qui lui semblaient justes à l'époque, mais à présent, tout semblait si compliqué. Il se remémorait les moments passés avec Élisabeth, ses hésitations, ses peurs, et la douleur de savoir que la vérité aurait pu alléger leur fardeau.

— « J'avais peur, Minerva. Peur de la mettre en danger en lui révélant qui je suis vraiment, qui elle est vraiment. La vérité aurait pu la mettre en danger. Et si elle avait su, cela aurait pu l'éloigner de moi... »

McGonagall hocha lentement la tête, comprenant la profondeur des émotions que Rogue cachait si bien.

— « Vous avez voulu protéger Élisabeth, Severus, même si cela vous a amené à vous éloigner d'elle. La vérité est une épée à double tranchant, mais je pense que vous devrez maintenant faire face à ce que cela implique. Il est temps de voir comment Élisabeth réagira à tout cela, et peut-être de réparer ce que vous avez perdu. »

Rogue acquiesça lentement, les épaules lourdes. Le poids des événements de l'année, et surtout de ce qui venait de se passer, semblait presque insupportable.

— « Je ne sais pas comment cela se passera, Minerva. Mais je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour elle, pour réparer mes erreurs, aussi douloureux que cela soit. »

McGonagall posa une main réconfortante sur son épaule.

— « Vous avez fait de votre mieux, Severus. Le chemin ne sera pas facile, mais il est encore temps de montrer à Élisabeth qu'elle n'est pas seule. Vous avez l'opportunité de vous racheter, pour vous-même et pour elle. »

La conversation s'éteignit alors que Rogue regardait Élisabeth dormir paisiblement, espérant contre toute attente qu'il pourrait réparer ce qu'il avait brisé, et que l'avenir pourrait offrir une chance de guérison et de réconciliation.


Le lendemain Élisabeth ouvrit les yeux lentement, ses paupières encore lourdes de sommeil et de fatigue. Elle émergea d'un profond sommeil réparateur pour découvrir que la lumière douce du matin baignait l'infirmerie. Les bruits du château étaient encore étouffés, et elle se sentit étrangement calme malgré les circonstances.

En levant les yeux, Élisabeth aperçut Rogue assis près de son lit, le visage marqué par l'inquiétude et la tristesse. Le spectacle la surprit, la mélangeant de confusion et de gratitude. McGonagall, à côté, semblait observer la scène avec une intensité mesurée, ses yeux cherchant à évaluer la réaction de Élisabeth.

— « Professor Rogue ? » murmura Élisabeth, sa voix encore rauque, « Est-ce que... vous allez bien ? »

Rogue, surpris par la question, esquissa un petit rire, bien que ce dernier fût chargé de fatigue et de tristesse.

— « Et vous, Élisabeth ? Vous êtes celle qui a été blessée, » répondit-il, sa voix teintée d'une douce ironie.

Élisabeth cligna des yeux, encore un peu confuse. Elle avait eu peur de se faire gronder ou punir, surtout après les événements récents. Mais la clémence dans les yeux de Rogue et McGonagall était rassurante. Elle tenta de se redresser, mais une douleur sourde la rappela à la réalité de ses blessures.

— « Est-ce que... est-ce que je vais devoir me rendre à une nouvelle punition ? » demanda-t-elle, appréhendant une réaction sévère de la part des professeurs.

McGonagall s'approcha alors et posa une main réconfortante sur l'épaule de Élisabeth.

— « Non, Élisabeth. Vous avez été courageuse et vous avez traversé beaucoup cette nuit. Vous devez vous reposer. Les circonstances exigent des explications, mais vous serez laissée en paix pour le moment. »

Rogue acquiesça en silence, bien que son expression demeurât distante. Il se tourna vers McGonagall,avec une lueur de soulagement dans les yeux. Sa préoccupation pour Élisabeth avait été palpable, et il était visiblement satisfait de la clémence que McGonagall lui accordait.

— « Il est vrai que vous avez traversé une épreuve difficile, Élisabeth. Vous devriez vous concentrer sur votre rétablissement », dit Rogue d'une voix plus douce que d'habitude, même si son ton restait empreint de réserve.

Élisabeth, bien qu'encore inquiète, sentit un léger réconfort en entendant ces paroles. Le soutien inattendu de Rogue était déconcertant, mais elle l'acceptait avec gratitude. Elle essaya de sourire, mais la douleur et la fatigue la poussèrent à se remettre en position allongée.

— « Merci, Professeur. Je suis contente de... d'être en sécurité. »

Le regard de Rogue se radoucit légèrement, et il observa Élisabeth avec une expression qui trahissait une profonde complexité d'émotions. Il avait l'impression de se retrouver dans une position délicate, tiraillé entre ses devoirs et ses sentiments personnels.

McGonagall jeta un regard compréhensif à Rogue, puis se tourna vers Élisabeth.

— « Nous veillerons sur vous, Élisabeth. Et nous nous assurons que vous recevrez tout ce dont vous avez besoin pour vous rétablir. »

Lorsque McGonagall et Rogue se retirèrent pour permettre à Élisabeth de se reposer, elle les regarda  s'éloigner. Elle observa autour d'elle et vie Ron, Hermion et Harry allongés dans des lits à côté d'elle cela la rassura puis elle retomba dans un sommeil profond. 

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Elizabeth Prince, la fille caché de Severus RogueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant