Dix | Les règles de l'existence

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Vêtue de vêtements confortables et serrant une bouillotte contre son ventre, Olivia était assise sur le lit de Ginny, Molly lui faisant face. Entre elles, plusieurs serviettes hygiéniques en tissu, bien plus confortables que les serviettes hygiéniques que l'on trouvait chez les Moldus. Il y avait également un flacon de potion, étiqueté "Potion contraceptive".

— Bien, commença Molly en attrapant la potion. On va commencer en parlant de ça. La potion contraceptive trouve davantage son utilité auprès des filles de seize ou dix-sept ans vu que leurs premières expériences se font autour de cet âge-là. Tu peux la prendre à partir de quinze ans si tu le souhaites. Avant, je ne te le recommande pas car cela chamboulera ton organisme. Puisque tu as treize ans et qu'il faut, en moyenne, deux ans pour que le corps comprenne le cycle, tu atteindras l'âge que je te recommande pour la potion.

La jeune fille hocha la tête tandis que Molly reposait le flacon sur le lit afin de prendre les serviettes en main : l'une était petite et fine, une autre était plutôt grande et épaisse tandis que la dernière se trouvait à cheval entre les deux.

— En fonction de ton flux, tu auras le choix entre ces trois tailles. Pour le flux léger, la petite serviette, qui est généralement utilisée en fin de cycle. Pour le flux moyen, la serviette de taille moyenne, qui est utilisée soit durant tout le cycle, soit au milieu. Et pour le flux abondant, la grande serviette, qui est utilisée en début de cycle la plupart du temps, expliqua calmement Molly en montrant chaque serviette une à une.

— Merci... balbutia Olivia en la regardant se lever pour quitter la pièce.

— C'est normal, ma grande. Je ne fais que mon rôle de mère.

Le sourire doux de Molly lui rappela celui des enfants Weasley. Bill avait eu le même en partant pour l'Égypte ; Charlie l'avait eu en parlant du DRAGON et du métier de dragonologue ; Percy l'avait esquissé en recevant son insigne de Préfet ; Fred et George l'avaient à chaque fois qu'ils la voyaient ou lui parlaient de leurs inventions ; Ron l'avait à l'identique à force de sourire à sa famille ; et Ginny l'arborait à chaque fois qu'elle lui faisait une couronne de fleurs.

Molly quitta la pièce, laissant la place à la petite dernière de la famille qui entra timidement dans la chambre. Olivia ouvrit un bras et Ginny fila se blottir contre elle, sa joue contre la poitrine de la noiraude. La plus âgée lui embrassa le front, comprenant que la petite rousse s'inquiétait déjà du jour où elle aurait ses premières règles.

— Ça fait mal ? demanda finalement l'enfant en levant la tête pour croiser le regard de l'adolescente.

— Pas plus qu'une crampe. C'est supportable, répondit cette dernière. Mais je sais que c'est différent pour chaque fille. Certaines peuvent être incapables de sortir de leur lit alors que d'autres ne sentent rien du tout.

— Je vois...

Les deux filles levèrent la tête en voyant Charlie à la porte. Le grand garçon de dix-huit ans semblait gêné, tripotant un vieux doudou en forme de dragon. Il n'osait pas parler, se trouvant maintenant ridicule avec son idée, surtout en présence de sa petite sœur. Cette dernière parut le sentir puisqu'elle fila hors de la pièce, souriant d'amusement, faisant rougir son aîné.

— Charlie ? questionna Olivia avec un sourire doux, se levant pour s'approcher du jeune homme.

Sans un mot, il lui tendit la peluche, gêné et cherchant ses mots. Elle prit le doudou et le regarda en souriant : il était vieux, un peu usé et raccommodé à certains endroits, et semblait représenter vaguement un Vert gallois.

— Je me suis dit... Je sais pas, que t'aurais peut-être besoin d'un doudou pour quand t'aurais trop mal au ventre... Parce que je me suis rappelé que Tonks faisait ça parfois et... Bref, c'est ridicule, je sais, lâcha Charlie en frottant sa nuque.

— Ridicule, je ne sais pas, faudra demander aux jumeaux, rit doucement la noiraude. Mais c'est adorable, aussi, d'un côté.

Charlie grimaça en pensant à toutes les moqueries et tous les commentaires qu'il entendrait de la part de ses petits frères qui, il en était sûr, prendraient un malin plaisir à le faire en public, histoire de bien le mettre mal à l'aise. Puis il se concentra sur la deuxième partie de la réponse de la jeune fille. Adorable. Lui, adorable ? Ce n'était pas forcément la première chose à laquelle les gens pensaient en le voyant. Tout au plus, les gens le trouvaient gentil. Mais adorable ?

— J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? demanda Olivia en relevant la tête vers lui.

— Hein ? Ah, non, ne t'en fais pas ! répondit-il précipitamment en souriant, toujours gêné.

Ils se regardèrent en silence, un peu gênés maintenant qu'ils ne savaient plus quoi se dire. Finalement, ce fut Fred et George qui les sortirent de cette absence de conversation.

— Liv ! fit Fred.

— Tu sembles en bonne compagnie, ajouta George avec un sourire.

— Je dirais même en excellente compagnie.

— Une compagnie premium si j'ose dire.

Leur amie esquissa un sourire, amusée par leur comportement. Charlie en profita pour s'éclipser, non sans soupirer en entendant les rires de ses petits frères lorsque ces derniers virent la peluche que la noiraude tenait toujours dans ses bras. Fred et George se reconcentrèrent ensuite sur Olivia, lui faisant hausser un sourcil lorsqu'elle vit leurs airs de manigances sur le visage.

— Quelle est donc l'idée saugrenue qui vient tout juste de traverser vos cerveaux de stupides Gryffondor ? demanda-t-elle en souriant.

— Peut-on vraiment appeler ça une idée saugrenue ? philosopha Fred.

— On devrait plutôt parler d'idée monstrueusement interdite et incroyablement géniale, continua George.

— Et quelle est-elle ? répéta Olivia en souriant, de plus en plus curieuse.

Par précaution, Fred ferma la porte de la chambre - sait-on jamais que Molly, Ron ou Ginny ne laisse traîner ses oreilles -, puis les jumeaux se tournèrent vers leur amie, se penchant vers elle pour murmurer.

— Ça te dit une petite balade en voiture cette nuit ?

A tous nos étés || Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant