Un | What did you say ?

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Les vacances d'été venaient de commencer et les jumeaux Weasley voulaient inviter l'une des amies qu'ils s'étaient fait durant leur première année à Poudlard. Sauf qu'ils leur étaient difficile d'en placer une puisque les membres de leur famille ne cessait de bavarder durant le repas de midi : leur père racontait ses dernières interventions pour le compte du Ministère, leur mère essayait de s'intéresser à ce qu'il disait tout en écoutant Bill donner des conseils à Charlie pour sa dernière année à Gryffondor. Percy les écoutait également tout en mangeant ses œufs au plat. A côté des jumeaux, Ron et Ginny se disputaient à propos des équipes de Quidditch pour savoir laquelle était la meilleure entre les Harpies de Holyhead et les Canons de Chudley.

Fred et George échangèrent un regard, esquissèrent un sourire amusé et décidèrent de se taire car cela attirait toujours l'attention de leur mère, qui se demandait alors ce qu'ils complotaient pour rester aussi silencieux. Comme à chaque fois, après quelques secondes, Molly leva les yeux et fixa les jumeaux avec attention.

— Fred, George, qu'est-ce que vous avez encore fait ? demanda-t-elle, attirant l'attention des autres membres de la famille.

— Comment ça "encore" ? lâcha Fred en souriant. Tu sais pourquoi elle a ajouté "encore", Georgie ?

— Pas du tout, Freddie, répondit son frère, un sourire aux lèvres. Nous sommes les enfants les plus innocents du monde.

— Bon, peut-être qu'elle nous en veut encore pour la peluche de Ron.

— Ou pour les nombreuses retenues de notre première année.

— Ou pour les cheveux de Percy qui ont failli prendre feu hier.

— Ou pour-

— Oui, bon ça va, on a compris ! pesta Ron en levant les yeux au ciel.

Les jumeaux ricanèrent et esquivèrent le coup de journal de la part de Charlie avant de bien vouloir amener le sujet qu'ils tentaient d'aborder depuis le début du repas au milieu des conversations ou des anecdotes interminables de leur père sur les objets moldus.

— On peut inviter Olivia ? questionna Fred.

— Qui ? fit Bill en levant la tête, surpris d'entendre son petit frère parler d'une fille.

— Mais si, vous savez, Olivia Blackman ! ajouta George.

— Cheveux noirs coupés au carré, peau hâlée et yeux bruns ? A Poufsouffle ? demanda Charlie.

— Comment tu la connais ? s'étonnèrent les jumeaux.

— La capitaine de Poufsouffle m'a parlé d'elle en disant que les Lions avaient intérêt à se tenir prêts le jour où la fille Blackman rejoindrait l'équipe, répondit leur aîné. D'ailleurs, vous comptez rejoindre l'équipe ? Vu que vous êtes comme des Cognards humains, vous pourriez devenir Batteurs...

Les jumeaux haussèrent les épaules avant de regarder leurs parents concernant leur demande à propos de la Poufsouffle. Pendant ce temps, Percy avait filé dans les escaliers pour rejoindre sa chambre afin de faire ses devoirs tandis que Ron et Ginny s'étaient sauvés dans le jardin pour jouer avec le vieux Souafle de la famille. Bill et Charlie regardaient les jumeaux en se demandant d'où leur venait cet intérêt pour une fille, et leurs parents se regardaient pour l'une de leurs fameuses conversations silencieuses qui se déroulaient dans leurs échanges de regards. Finalement, Arthur recommença à manger pendant que Molly se tournait vers les jumeaux pour leur donner une réponse.

— Elle peut venir si, et seulement si !, ses parents sont d'accord.

De mémoire de Weasley, on n'avait jamais vu Fred et George finir aussi rapidement leurs assiettes qu'à cet instant. Ils débarrassèrent leurs assiettes et leurs couverts en chahutant avant de cavaler dans les escaliers - remuant la poussière au passage - pour rejoindre leur chambre afin de rédiger la lettre pour Olivia. C'est en voyant le vieil Errol s'envoler dans le ciel qu'un doute s'installa.

— Tu ne penses pas qu'on aurait dû demander à papa de nous emmener chez Olivia pour l'inviter ? lâcha George en grimaçant lorsqu'Errol perdit un peu d'altitude.

— Peut-être ? fit Fred, incertain, en fixant la chouette familiale faire un plongeon avant de se remettre à battre des ailes.

— Plus qu'à prier pour qu'Olivia reçoive la lettre.

— Je me demande si elle la trouvera sur le cadavre d'Errol...

Les jumeaux échangèrent un regard avant d'éclater de rire, puis ils firent un sourire crispé en imaginant la scène. Olivia leur en voudrait probablement terriblement et cela ruinerait leur amitié si durement acquise au cours de leur première année - déjà qu'elle ne leur pardonnait toujours pas le coup du chaudron explosif lors d'un des cours de Potion de Rogue.

Les jours passèrent sans qu'ils aient de nouvelle, et puis, lors de la deuxième semaine de juillet, un hibou moyen-duc apparut au loin dans le ciel, descendant vers le jardin du Terrier où les enfants Weasley faisaient tourner les gnomes pour les étourdir avant de les envoyer dans le champ d'à côté. Ce fut Bill qui remarqua l'oiseau tandis que ce dernier se dirigeait vers les jumeaux. Fred leva la tête en entendant un hululement et George tendit son bras pour que le hibou puisse se poser.

— Salut, Silver, lâcha George en laissant son jumeau retirer la lettre attachée à la patte de l'oiseau.

Silver hulula en réponse, essayant de mordiller affectueusement les doigts de Ginny qui était venue voir le hibou. La petite fille rit tandis que Ron observait l'oiseau avec méfiance, comme s'il avait peur de perdre un doigt s'il se risquait à s'approcher. Pendant ce temps, Bill, Charlie et Percy s'étaient remis à dégnomer le jardin car leur mère venait d'apparaître sur le seuil de la porte.

Fred ouvrit la lettre et sourit en voyant la réponse tandis que Silver s'envolait pour repartir auprès de sa propriétaire. George se dépêcha de venir lire par dessus son épaule, souriant à son tour, faisant hausser un sourcil à Molly qui s'approcha de ses fils pour connaître la raison de leurs sourires.

— Olivia va venir ! s'écria Fred.

— Ça veut dire qu'elle n'a pas trouvé le cadavre d'Errol, commenta George en ricanant.

Ron leva les yeux au ciel en pensant à la vieille chouette familiale qui semblait constamment sur le point de rendre l'âme. Errol devait sûrement être resté chez l'amie des jumeaux d'ailleurs, puisqu'il n'était pas venu apporter la réponse - probablement parce que la Poufsouffle avait eu pitié de lui.

— Et elle vient quand votre amie ? demanda Molly.

— Demain soir.

A tous nos étés || Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant