Silencieusement, trois ombres d'adolescents de treize ans se faufilèrent dans les escaliers du Terrier, évitant les marches qui pourraient craquer à leur passage. Fred, George et Olivia se glissèrent dans le garage où Arthur gardait tous les objets moldus ayant attiré son regard, et les jumeaux retirèrent la bâche qui recouvrait la vieille Ford Anglia que leur père avait réparée.
Tandis que Fred se glissait au volant de la voiture, George s'évertua à agir en bon gentleman, ouvrant la portière arrière pour qu'Olivia puisse se glisser sur la banquette arrière, près des plaids déposés au préalable.
— Si mademoiselle veut bien se donner la peine de monter dans notre carrosse, sourit le jeune homme.
— Merci bien, monsieur, rigola la jeune fille en montant dans la voiture, s'asseyant ensuite sur la banquette arrière.
George referma la portière avant d'aller rejoindre son frère à l'avant, s'installant sur le siège passager tandis que Fred mettait le contact pour réveiller le moteur. Un grondement retentit dans le garage et les trois adolescents attendirent quelques secondes pour voir si quelqu'un venait voir ce qui se passait. Voyant que personne ne venait, Fred appuya sur l'accélérateur de la Ford Anglia, sortant du garage du Terrier pour s'éloigner, roulant dans la cour avant de se diriger vers la route de terre, s'éloignant dans la campagne entourant le village de Loutry Ste Chaspoule.
— Et c'est parti !
Après une bonne centaine de mètres, Fred s'assura rapidement qu'aucun Moldu n'était dans les parages avant d'actionner les fonctionnalités magiques de la voiture familiale. Le véhicule devint invisible et décolla, se dirigeant vers le ciel nocturne - où les étoiles brillaient discrètement pour entourer la lune. Olivia esquissa un sourire émerveillé avant d'échanger un regard avec les jumeaux.
— Freddie, regarde devant toi ! On tombe ! le rabroua la noiraude en poussant la tête de Fred pour qu'il regarde devant lui.
George lâcha un petit rire, s'installant confortablement sur le siège passager en s'accrochant à la portière par précaution - comme s'il était prêt à sauter si la Ford Anglia s'écrasait à cause de son jumeau. Olivia lui passa un plaid pour lutter contre la fraîcheur de la nuit. Fred s'évertua à redresser le nez de la voiture pour la ramener à une hauteur qui empêcherait de faire la une des journaux moldus - le Ministère et Molly leur tomberaient aussitôt dessus.
— Où est-ce qu'on va, au juste ? finit par demander Olivia en regardant les étoiles qui scintillaient loin au-dessus du commun des mortels.
— Partout et nulle part, répondit Fred.
— Tout dépend de nous, ajouta George en souriant.
La jeune fille sourit et s'enveloppa un peu plus dans le plaid tandis qu'ils continuaient de voler au-dessus des champs et des bois. Ils passèrent non-loin de la maison des Lovegood qui avaient vécu la mort de Pandora Lovegood au cours de l'année, cette dernière laissant derrière elle son mari et sa fille - qui avait l'âge de Ginny.
— Donc... Si on peut aller où on veut, continua la noiraude, ça veut dire que l'on peut aller se promettre la lune, les étoiles et l'univers ?
— Par exemple, confirma Fred en jetant un regard à son amie via le rétroviseur.
— Qu'est-ce que tu ferais si on te promettait la lune, les étoiles et l'univers ? demanda George en se retournant vers Olivia pour lui faire face.
— Je m'inquiéterais de votre santé mentale car vous n'êtes pas du genre à promettre ce genre de choses. Ou alors, je ne me poserais pas de question car la fin du monde serait proche et justifierait votre comportement.
— Et s'il n'y avait pas la fin du monde ?
— Je m'inquiéterais pour votre santé mentale.
— Vraiment ?
— Je suis Poufsouffle, Fred, c'est dans ma nature de m'inquiéter pour les gens que j'aime, répondit Olivia en marquant une pause avant de reprendre. De m'inquiéter pour les gens tout court, en fait.
Les jumeaux éclatèrent de rire sans pour autant la corriger. Combien de fois Olivia s'était-elle inquiété pour eux quand ils obtenaient une retenue ou finissaient par faire un tour à l'infirmerie pour quelque blessure ? De trop pour qu'ils puissent toutes les compter. C'était comme si leur amie avait été programmée pour s'inquiéter de la santé du monde chaque jour qui passait.
Au bout d'un moment, le trio vit le bout de l'horizon prendre feu. Le soleil, aussi rouge que le sang pour les premières lueurs de l'aube, apparaissait enfin. L'astre solaire était d'un rouge orangé, dont la lumière semblait être brouillée par la distance. Le ciel se teinta de bleu nuit, de violet, de rose, d'orange, de rouge et de jaune tandis que les étoiles disparaissaient.
— Magnifique... murmura George.
Olivia hocha la tête pour signifier son accord aux paroles du jeune homme. Le frère de ce dernier sourit et tourna le volant pour que la Ford Anglia reprenne la direction du Terrier. Lentement, ils perdirent en altitude, se rapprochant des champs pour se poser sur le chemin de terre avec une étrange douceur. Fred désactiva le sort permettant de cacher la voiture aux yeux des Moldus et fit rouler le véhicule jusqu'au garage familial. Les trois croisèrent les doigts pour que personne n'ait remarqué leur absence.
En entrant les premiers dans la cuisine, les jumeaux se figèrent. Olivia les percuta et se frotta le nez en pestant avant de se figer à son tour. Devant eux, assis à la table de la cuisine avec une tasse de café bien fort à la main, Charlie les observait en retenant un sourire amusé.
— Maman dort encore, les rassura-t-il, riant - presque - silencieusement lorsque les trois adolescents soupirèrent de soulagement.
La noiraude fut la première à s'asseoir à la table à manger, après avoir pris un verre et la bouteille de jus de pomme. Fred et George finirent par faire de même quelques secondes plus tard, encaissant enfin le manque de sommeil à cause de leur virée nocturne avec leur meilleure amie. Cette dernière se mit d'ailleurs à bâiller pendant que Charlie se moquait gentiment de leur état.
— Oh, la ferme, Charlie... râlèrent les trois amis en grognant.
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A tous nos étés || Harry Potter
Fanfiction[En pause jusque janvier 2025] ❝ Si l'été devait durer une éternité, je voudrais vivre ça avec vous. ❞ Quand les étés se succèdent, les enfants grandissent. Et l'éternité s'allonge... Il suffisait d'une rencontre pour qu'Olivia découvre une famille...