Le Bonheur Suspendu

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Pendant une semaine entière, Naia et Edouard vécurent dans une bulle de bonheur, presque irréelle, coupée du reste du monde. Le prince avait littéralement mis de côté toutes ses obligations, s'immergeant dans cette passion naissante avec Naia, oubliant presque son rang, ses responsabilités, et même sa propre famille.

Ils passaient des journées entières ensemble, riant, partageant des moments simples et intenses. Edouard, dans un geste surprenant, avait demandé à Mary, la gouvernante fidèle, de prendre quelques jours de congé. Il voulait être seul avec Naia, sans aucune distraction. Et chaque jour, il la suppliait de rester avec lui, de ne pas se rendre à ses cours de danse.

Tu peux prendre une pause, non ? lui demandait-il chaque matin avec ce sourire irrésistible. Reste avec moi aujourd'hui. Je veux te découvrir encore un peu plus.

Naia hésitait toujours un instant, mais la douceur de ses paroles et la chaleur de ses bras la faisaient céder. Elle acceptait alors de laisser de côté ses ambitions pour savourer cet amour clandestin, intense et interdit. 

Edouard,  lui montrait l'Écosse sous un nouveau jour. Ils avaient fait des promenades discrètes dans les collines, exploré des châteaux cachés loin des regards du public, et s'étaient émerveillés ensemble des paysages somptueux que ce pays offrait. Naia se laissait porter, consciente que chaque instant passé avec lui était précieux, peut-être même volé à la réalité.

Leurs nuits étaient torrides, marquées par une passion brute et dévorante. Chaque baiser, chaque étreinte semblait plus intense que la précédente, comme s'ils savaient que leur temps ensemble était compté. Ils s'abandonnaient l'un à l'autre sans retenue, leurs corps fusionnant dans une danse intime et secrète, loin des regards du monde.

Ils riaient ensemble, partageant des plaisanteries complices. Edouard semblait renaître à ses côtés, débarrassé de la rigidité de son statut royal. Il était plus libre, plus léger. Naia, quant à elle, se sentait transportée dans un autre monde, loin de ses doutes et de ses craintes.

Elle lui faisait découvrir des plats de Huangaza, des mets épicés et pleins de saveurs que le prince goûtait avec curiosité et gourmandise.

C'est incroyable ! s'exclama-t-il un jour en savourant un ragoût épicé. Pourquoi je n'ai jamais goûté ça avant ?

Naia riait doucement, ses yeux pétillants.

Parce que tu es bien trop occupé à vivre dans ton monde de palais et de banquets royaux, répliqua-t-elle en souriant.

Le prince secoua la tête avec un air taquin.

Je te promets que je ne pourrai plus jamais manger un simple dîner d'État après avoir goûté à ta cuisine.


Un soir, après une journée passée à flâner dans les rues d'Édimbourg, ils étaient rentrés dans l'appartement, exténués mais heureux. Ils s'étaient allongés sur le canapé, Naia blottie contre Edouard, regardant distraitement un film à l'écran. Le moment était simple, mais empreint de tendresse. Naia se sentait en sécurité dans ses bras, comme si rien ne pouvait les atteindre.

Puis soudain, le téléphone du prince vibra. Il se redressa légèrement, son expression changeant immédiatement. Il décrocha, se levant pour ne pas déranger Naia. Elle le regarda s'éloigner, sans se douter que cet appel allait tout bouleverser.

C'était Andrew. Sa voix était grave, comme si elle portait un poids que même Edouard ne voulait pas affronter.

Edouard, je dois te prévenir. Ta femme est arrivée au domaine en Écosse. Elle t'attend là-bas. Elle m'a appelé pour savoir où tu étais.

Le prince ferma les yeux, se pinçant l'arête du nez. La réalité venait de le rattraper.

Elle est déjà là ? murmura-t-il.

Oui, répondit Andrew, un silence pesant s'installant entre eux. Je sais que ça ne pouvait pas durer...

Edouard serra la mâchoire, jetant un coup d'œil vers Naia, toujours allongée sur le canapé, insouciante du coup de fil qu'il venait de recevoir. Son cœur se serra à cette vue. Comment pourrait-il la quitter maintenant ?

Je comprends, dit-il finalement à Andrew, sa voix empreinte d'une tristesse qu'il ne pouvait plus dissimuler. Je vais rentrer.

Il raccrocha, et à peine avait-il posé son téléphone que celui-ci vibra à nouveau. Cette fois, c'était sa femme. Le prince regarda l'écran pendant un long moment avant de décrocher.

Où es-tu, Edouard ? demanda-t-elle, sa voix douce mais teintée de l'inquiétude qui la rongeait.

Je... je suis encore à Édimbourg, répondit-il, cherchant ses mots. Je vais rentrer bientôt.

Sa femme acquiesça doucement à l'autre bout du fil.

Je t'attends.

Après avoir raccroché, Edouard resta immobile, le téléphone encore dans sa main, se demandant comment il allait pouvoir affronter ce qu'il savait être inévitable.

Quand il se retourna, il fut surpris de voir Naia debout derrière lui. Elle l'avait entendu.

Ses yeux étaient tristes, son regard plein de questions, mais elle ne prononça aucun mot. Edouard, incapable de soutenir son regard, baissa les yeux, sentant la honte l'envahir.

Je... je dois partir, murmura-t-il. Je n'ai pas le choix.

Naia resta silencieuse, ses bras croisés sur sa poitrine. Elle ne savait pas quoi dire, et même si elle l'avait su, elle n'aurait pas trouvé la force de parler. Le bonheur qu'ils avaient partagé pendant cette semaine semblait se briser en mille morceaux, et elle se sentait impuissante face à cette réalité qui les rattrapait tous les deux.

Edouard se prépara rapidement, rassemblant ses affaires avec une hâte qu'il n'avait pas montrée depuis longtemps. Mais en se préparant à quitter l'appartement, il jeta un coup d'œil vers Naia, assise sur le canapé, les yeux perdus dans le vide. Elle n'avait toujours pas prononcé un mot.

Ce silence l'inquiétait plus que tout. Pourquoi ne disait-elle rien ? Pourquoi ne l'arrêtait-elle pas ? Ou peut-être espérait-il simplement qu'elle le libère de cette culpabilité qui pesait sur lui.

Avant de sortir, Edouard s'arrêta sur le seuil de la porte. Il tourna la tête vers Naia, qui restait figée, toujours silencieuse.

Je suis vraiment désolé pour... pour cette situation, murmura-t-il. Si tu as le moindre besoin... écris-moi.

Mais Naia ne répondit toujours pas. Elle ne le regarda même pas. Edouard sentit une pointe de panique monter en lui. Qu'était-il en train de perdre ?

Ne sachant que faire d'autre, il quitta l'appartement, la porte se refermant doucement derrière lui. Et avec elle, leur bulle de bonheur éclata définitivement.

L'Interdit d'un PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant