L'Interdit d'un Prince

Le Réveil de la Réalité

Naia ouvrit les yeux lentement, encore enveloppée dans la chaleur des draps. Tout était calme, paisible. Elle se tourna dans le lit, espérant y trouver la silhouette d'Edouard à ses côtés, mais le lit était vide. Il était parti.

Elle se redressa lentement, se rappelant des moments intenses qu'ils avaient partagés la nuit précédente. Sa peau portait encore la trace de ses caresses, ses lèvres, le souvenir brûlant de ses baisers. Naia passa une main dans ses cheveux, le cœur battant encore de l'émotion, mais la réalité s'imposa à elle presque immédiatement. C'était une nuit hors du temps, une nuit qu'elle n'oublierait jamais. Mais au petit matin, tout revenait à la normale.

Elle aperçut alors un morceau de papier sur l'oreiller à côté d'elle. Un simple mot, écrit de la main d'Edouard : "Je reviendrai." Ses doigts se refermèrent doucement sur la note, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. Ce message, bien que court, portait un poids immense. Il allait revenir.

Mais après cette pensée de réconfort, la culpabilité revint la frapper de plein fouet. Edouard était marié, père de famille, et elle... elle était tombée amoureuse d'un homme qu'elle n'aurait jamais dû approcher de cette manière. Elle se leva, enroulant un drap autour de son corps, et se dirigea vers la fenêtre. L'air frais du matin vint caresser son visage, tentant d'apaiser la tourmente dans son esprit.

"Est-ce vraiment possible d'aimer quelqu'un tout en sachant que c'est une erreur ?" Naia se posait cette question encore et encore, mais aucune réponse ne lui venait. Le prince n'était pas un homme ordinaire, et leur relation n'avait rien de conventionnel. Elle ne savait pas où cela les mènerait, mais une part d'elle se refusait à abandonner cette passion naissante.

La journée commença lentement. Mary, fidèle à elle-même, entra dans la chambre quelques heures plus tard avec un sourire chaleureux, ignorant tout de ce qui s'était passé la veille.

— Bonjour, Mademoiselle Naia. J'espère que vous avez bien dormi ? demanda-t-elle avec son sourire habituel.

Naia, qui tentait de cacher la confusion qui régnait en elle, répondit simplement.

— Oui, Mary. Très bien, merci.

Elle ne pouvait pas révéler ce qui s'était passé. Tout cela devait rester secret, à l'abri des regards indiscrets. Personne ne devait savoir.

Mary, sans se douter de la tempête intérieure que traversait Naia, lui proposa son programme de la journée. Entre les cours de danse et les répétitions, la journée s'annonçait chargée, mais Naia n'avait plus la même énergie. Elle souriait mécaniquement, mais son esprit était ailleurs, tourné vers lui.

De retour dans son bureau, quelques heures plus tard, Edouard tentait de se concentrer sur les dossiers qui lui avaient été laissés. Il fixait les papiers sans les voir vraiment, son esprit incapable de se défaire des souvenirs de la nuit précédente. Chaque détail de Naia lui revenait en tête : la douceur de sa peau, le regard timide qu'elle lui avait lancé, et cette révélation qu'elle n'avait jamais été avec un homme avant lui. Il était son premier.

Il ressentait à la fois une certaine fierté et une pression immense. Comment pourrait-il continuer à naviguer entre son rôle de prince et cette passion dévorante qu'il ressentait pour elle ? Son téléphone vibra sur son bureau, mais il l'ignora. Chaque nouvelle interruption semblait le ramener brutalement à la réalité, une réalité dans laquelle il ne pouvait plus ignorer son engagement envers sa famille.