Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là, dans les salles dorées du Kremlin, une réunion bien plus sinistre se tenait. Une vaste table en bois massif occupait le centre de la pièce, entourée de hauts dignitaires politiques et militaires de la Fédération de Russie. Au bout de la table, dans un fauteuil imposant, Vladimir Vladimirovitch, le Président russe, regardait fixement l'écran de télévision qui diffusait encore l'émission "Une soirée avec Solodiov". Il éteignit l'écran d’un geste calme, laissant la pièce plongée dans un silence lourd et oppressant.
— Messieurs, commença-t-il d'une voix posée, qu’en pensez-vous ? Nous avons été humiliés devant le monde entier. Que faisons-nous ?
Tous les yeux se tournèrent vers le ministre de la Défense, un homme aux traits sévères qui resta silencieux, le visage impassible. Le Président, sans changer d’expression, porta son regard sur le chef des services de renseignement, un homme plus âgé, visiblement mal à l’aise sous le regard scrutateur de Vladimir Vladimirovitch.
— Parlez, ordonna le Président d’un ton glacial.
Le chef des services de renseignement hésita, cherchant ses mots, avant de bafouiller quelques explications confuses sur les efforts déployés pour prévenir une telle situation. Mais avant qu'il ne puisse se justifier davantage, le Président leva une main, l’interrompant sèchement.
— Assez, fit-il en coupant court à ses excuses.
Le Président Vladimirovitch prit une grande inspiration avant de se redresser, dominant la salle de toute sa stature.
— La situation actuelle est inacceptable. Nous avons perdu un territoire stratégique à cause de l'incompétence de ceux qui devaient le protéger. Nos ennemis se réjouissent de notre faiblesse apparente. Cela ne peut pas continuer. Il ne me reste plus qu'une seule option, et vous savez tous de quoi il s'agit.
Un frisson parcourut l’assemblée. Les politiciens et les généraux échangèrent des regards nerveux, une horreur muette se lisant sur leurs visages. Personne n’osait prendre la parole, de peur de confirmer ce que tous redoutaient.
Le ministre de la Défense, finalement, rassembla son courage et demanda d’une voix tremblante :
— Monsieur le Président, que voulez-vous dire par "mesures définitives" ?
Le Président Vladimir Vladimirovitch laissa planer un silence pesant avant de répondre, ses mots glacials résonnant comme un verdict irrévocable.
— Je pense que vous pouvez tous deviner ce que cela signifie. Ces mesures n’ont été utilisées militairement qu’une seule fois dans l’histoire, et ce n’était pas par l’Union soviétique.
Les visages pâlirent autour de la table, tandis que le poids des paroles du Président s’abattait sur l’assemblée. Le Président Vladimirovitch se leva, signifiant que la réunion était terminée.
— Vous recevrez mes instructions sous peu. Que la réunion soit levée.
L’atmosphère était glaciale alors que chacun quittait la pièce, l’ombre d’une menace indicible planant sur le Kremlin et au-delà. Le Président resta seul un moment, son regard perdu dans le vide, avant de sortir à son tour, laissant derrière lui une salle pleine de terreur silencieuse.
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Opération Krtek
Historical FictionChloé Morel, journaliste pour Paris 24, se retrouve plongée au cœur d'un conflit géopolitique lorsque Kaliningrad, rebaptisé Královec, devient le terrain d'une lutte militaire entre l'OTAN et la Russie. Alors que la guerre s'intensifie, elle découvr...