La Nuit des Décisions Fatales

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Dans une installation cachée au cœur de la Sibérie, là où la neige s'étend à perte de vue et où le froid glacial semble éternel, se trouvait la base militaire secrète de Volkovo-17. À l'intérieur, sous des couches de béton armé et de dispositifs de sécurité draconiens, régnait une atmosphère pesante. Le centre de commandement des missiles nucléaires intercontinentaux, sanctuaire de la dissuasion russe, était d'un calme inquiétant. Des écrans lumineux, des claviers en métal brossé et des cadrans numériques semblaient figés dans un état de veille, comme des prédateurs attendant leur heure.

Un soldat, le front perlé de sueur malgré la fraîcheur de l'air, pénétra précipitamment dans la salle où les ingénieurs militaires veillaient. Son visage reflétait la gravité de l'instant, ses yeux cherchaient l'officier responsable. Se frayant un chemin parmi les consoles, il atteignit enfin le commandant Vladimir Petrov. D'un geste brusque, il tendit un message codé, d'une urgence palpable.

Petrov, un homme au visage taillé à la serpe, accepta le document sans un mot. Ses yeux parcoururent rapidement les lignes du texte, son expression se durcissant à mesure qu'il lisait. Il leva enfin la tête et aboya ses ordres, rompant le silence pesant :

— Établissez les coordonnées immédiatement !

Les opérateurs se mirent en mouvement, leurs mains courant sur les claviers, leurs regards inquiets trahissant leur incompréhension. L'un d'eux, le plus jeune, jeta un coup d'œil à l'écran et blêmit.

— Commandant, ce sont… ce sont les coordonnées de Prague, balbutia-t-il, la voix pleine de stupeur. Est-ce que… est-ce que c’est une blague ?

Petrov posa un regard froid sur lui, une étincelle d’acier dans les yeux.

— Ce n’est pas une plaisanterie. Ce soir, nous entrons dans l’Histoire, répondit-il d’un ton sans appel.

Un murmure de désapprobation parcourut la salle. L'un des membres de l'équipe, un ingénieur chevronné du nom de Sergei Ivanov, se leva, le visage blême.

— Commandant, c’est de la folie ! Vous ne pouvez pas lancer une frappe nucléaire sur une capitale européenne ! Cela déclenchera une guerre totale ! Nous devons réfléchir, avertir les autorités…

Petrov ne broncha pas, son regard fixé sur les consoles comme un général scrutant le champ de bataille.

— Nos ordres sont clairs. Nous obéissons. Un point, c’est tout.

Les protestations fusèrent, la panique commençant à s’insinuer parmi les opérateurs. **Alexei Volkov**, un technicien vétéran, lança d’une voix tremblante :

— Mais, Commandant, ces missiles… ils n’ont pas été vérifiés depuis des années ! Il y a eu des pannes, des défaillances. Qui sait ce qui pourrait se passer ?!

Petrov resta silencieux, le visage impassible, tandis que la tension dans la salle montait en flèche. Puis, tout bascula en un instant. Ivanov, voyant l’obstination glaciale de son supérieur, se redressa d’un coup, sortant une arme de poing de sous sa veste. Il la pointa directement sur Petrov, ses mains tremblant de rage.

— Je ne vous laisserai pas faire ! hurla-t-il, les yeux écarquillés par la terreur et la détermination.

La salle se figea, chaque seconde semblait durer une éternité. D'autres membres de l'équipe tentèrent de calmer la situation, de raisonner Ivanov. Mais les mots se perdirent dans l'air froid. Petrov, toujours immobile, fixa Ivanov avec un calme glaçant.

— Reposez cette arme, Ivanov. C’est un ordre.

La tension éclata soudainement en violence. Des soldats tentèrent de désarmer Ivanov, mais dans la confusion, un coup de feu partit. La détonation résonna dans la salle, effrayante et irréelle. Un des membres de l’équipe s’effondra, raide mort, une tache rouge s’étendant sur son uniforme.

Les militaires maîtrisèrent enfin Ivanov, qui luttait comme un homme possédé. Mais il était trop tard. Le visage de Petrov n’afficha aucune émotion lorsqu’il se pencha sur la console. D’un geste sec et impitoyable, il appuya sur le bouton rouge.

Opération KrtekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant