Moscou Libre

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Chloé se tenait devant les ruines imposantes du Kremlin, les décombres encore fumants derrière elle. La scène autour d'elle était apocalyptique : des bâtiments effondrés, des rues jonchées de débris, et ici et là, des vestiges de l'opulence passée de la capitale russe. Son visage, d'ordinaire impassible devant la caméra, reflétait aujourd'hui une profonde tristesse. La guerre avait tout ravagé, et les souffrances infligées à la population de Moscou pesaient lourdement sur ses épaules.

La lumière des projecteurs illuminait son visage tandis qu'elle commençait son reportage pour l'édition principale de Paris 24. Son ton était grave, empreint de la douleur qu’elle ressentait devant cette ville dévastée.

« Chagrin, tristesse, souffrance, voilà ce que le dictateur russe Vladimir Vladimirovitch a laissé derrière lui avec ses oligarques aveugles. Après avoir ordonné une attaque nucléaire massive sur les capitales européennes, dont Paris, les commandants des bases nucléaires russes ont décidé, simultanément et indépendamment les uns des autres, de refuser l'ordre. Nous savons déjà aujourd'hui que l'une des bases a décidé de bombarder le Kremlin avec des missiles conventionnels par crainte de recevoir d'autres ordres insensés du président russe.

La population civile de Moscou a subi les pertes les plus importantes, et les années de passivité à l'égard du régime totalitaire de Vladimir Vladimirovitch et des services de sécurité ont été méchamment payées. Un grand nettoyage et une décongestion de Moscou sont actuellement en cours. Dans le même temps, les forces spéciales et la gendarmerie tentent de rattraper les criminels du FSB en fuite et d'autres éminents activistes de l'État russe.

Le président Vladimir Vladimirovitch et ses proches collaborateurs ont également été transportés aujourd'hui, directement de Moscou à Prague. La Cour internationale de justice se réunira à Prague pour juger les actions du dictateur russe et de ses dignitaires.

Une fois la situation réglée, la ville sera mise sous séquestre. Le commissaire sera une personne choisie par les forces alliées. Puis, une fois la situation stabilisée, des élections démocratiques et transparentes seront organisées pour élire les nouvelles autorités russes. »

Elle marqua une pause, laissant ces mots résonner auprès de ses téléspectateurs. Puis, d'une voix plus douce, elle conclut :

« Ici Chloé Morel, en direct de Moscou, une ville enfin libérée. Merci pour votre attention. »

L'image de Chloé se fixa un instant sur l'écran, capturant l’intensité du moment, avant que la transmission ne prenne fin. La caméra s’éteignit, et Chloé se permit de relâcher la tension qui l’avait habitée tout au long du reportage. Elle regarda autour d'elle, les soldats et civils continuant leurs activités malgré la fatigue visible sur leurs visages.

Sans un mot, elle se dirigea vers une jeep militaire garée non loin. Le conducteur, un soldat français, attendait son signal. Chloé monta à l’arrière, et le véhicule démarra, avançant lentement dans les rues dévastées de Moscou.

La ville portait encore les cicatrices fraîches de la bataille. Les véhicules blindés passaient, transportant des soldats aux uniformes variés. Français, tchèques, polonais et allemands, tous unis dans cet effort de libération. Chloé observait ce spectacle avec un mélange de soulagement et de tristesse.

Soudain, une silhouette familière attira son attention. Elle demanda au conducteur de s'arrêter. Ses yeux s'agrandirent lorsqu’elle le reconnut : Frantisek, son fiancé, appuyé sur une béquille, sa jambe enveloppée dans un plâtre. Son cœur s'emballa alors qu’elle sortait précipitamment du véhicule.

Frantisek tourna la tête à son approche et un sourire éclaira son visage fatigué. Chloé se précipita vers lui, ignorant la douleur qui résonnait à chaque pas. Lorsqu’ils se retrouvèrent enfin face à face, ils s’enlacèrent étroitement, comme s’ils ne voulaient plus jamais se séparer.

— Tu es blessé… murmura-t-elle, ses mains tremblantes effleurant le plâtre de sa jambe.

— Ce n'est rien, répondit-il avec un sourire rassurant. Je t'ai retrouvée, et je ne te quitterai plus jamais. Je ne perdrai plus jamais la femme que j'aime.

Ils s'embrassèrent, le monde autour d'eux semblant disparaître. Pendant un instant, ils n’étaient plus au milieu d’une ville en ruines, mais simplement deux êtres humains heureux de s’être retrouvés. L’amour et le soulagement de cet instant l’emportaient sur toutes les horreurs qu’ils avaient endurées.

— Nous rentrerons ensemble à Prague, lui dit-il avec détermination.

— Ensemble, répondit-elle en souriant à travers ses larmes.

Main dans la main, ils se mirent à marcher dans les rues de Moscou, entourés de soldats et de civils qui commençaient à reconstruire ce qu'ils pouvaient. Le vent emportait la poussière et les cendres, et malgré la désolation environnante, il y avait dans l'air un souffle nouveau, celui de l’espoir et de la liberté retrouvée.

La guerre avait laissé des traces indélébiles, mais en ce moment, pour Chloé et Frantisek, il y avait un avenir à reconstruire, une vie à réinventer, ensemble, dans un monde enfin libéré du joug de la tyrannie.

Opération KrtekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant