Chapitre 9

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                         LA BOULETTE

L'après-midi qui suivit, ils se virent à peine. Édene avait augmenté sa dose de somnifères et ne comptait pas assumer le rapprochement qu'ils eurent hier. Mais navrée pour elle, son corps ne réagissait pas favorablement aux somnifères et elle serait obligée de croiser son ex tôt ou tard.

Elle avait drôlement chaud, son corps était collant et elle ne trouvait pas de sommeil malgré son overdose de somnifères. Par la suite, désespérée de n'avoir toujours pas trouvé sommeil elle vit deux films Netflix qu'elle jugea très intéressants. Mais après s'être épuisée de voir des films la triste réalité lui était balancée au visage : elle s'ennuyait à en mourir.

Elle ne pouvait pas déranger ni Nanette ni Cathy et encore moins, sa mère. Elles étaient tous en bonne compagnie et épanouies dans ce confinement.

– Coucou Nanette...

– Ouep bichou, ça va ?

– Super et toi ?

– Ouais ouais... ça te dis si on cause plus tard bichou ? Là je dois rejoindre Gilles en haut, elle inspira, tu vois ?

– Ah désolé mon cœur. Allez vas y ! On cause...

Nanette raccrocha.

      Pris par un sentiment de honte elle ne tenta pas d'appeler Cathy et encore moins sa mère. Pour sa mère, elle la retrouverait peut-etre entrain de flirter avec un Chinois qu'elle ne recontrit que la veille du confinement, pour Cathy elle serait potentiellement occupée à ressasser des souvenirs de son feu mari et elle avec sa belle-mère. C'était vachement lourd ce confinement pour Édene.

Elle se dirigea vers la cuisine prise par une envie de goulasch.

Le calme régnait dans l'appartement. Elle se dit que vu la belle étreinte qu'ils ont eu hier, Tobias aurait pu se rapprocher d'avantage d'elle aujourd'hui. Ne serait-ce que pour une simple salutation. Mais le connaissant, elle savait que sa requête était exagérée. Tobias était le genre de garçon qui s'apparentait parfaitement à des relations sans lendemain : à des amitiés d'un soir, des amours d'un moment, à une sympathie d'une soirée. Édene devait en faire de même. Elle devait l'ignorer en retour même si elle s'était plu dans leur conversation de la veille.

Après qu'elle découpa l'oignon elle entendit son colocataire dans une conversation téléphonique assez bruyante. D'un coup elle cessa de brasser les légumes dans la marmite.

– T'es vraiment pas sûr qu'il y a plus rien entre vous Tobi ?

– Je te l'ai dit un million de fois bébé. On dort séparé, on se parle à peine, elle me déteste... je m'en tape de sa gueule. Tu veux que je te dise quoi d'autre Natacha ? Se défendit-il.

– Et tu gères comment le confinement sinon ? Demandit sa petite amie inquiète.

– Pas mal. On cause grave toi et moi depuis le temps. Ça me va.

– Et ta famille ? Et dada ?

– Dada va super. Je l'ai eu hier. Il a demandé Après toi. Il a dit《 où est ma préférée 》

    Prise par une certaine émotion, une larme retenue il y a de cela longtemps ruissela sur la joue d'Édene. Fichtre ! Ce dada était un vrai enfoiré. Un papi de plus de 87 ans supporterait son incongru et dégueulasse de petit-fils à duper autant de filles ? Le pire ? Le pire n'était pas que ce clodo de grand-père supporte son faquin de petit fils, mais que à chaque coup qu'il sorte la même phrase : où est ma préférée ?

CoincéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant