Chapitre 4

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                         C'EST DE TROP


    Édene ne cessait à penser comment elle éviterai son ex d'avantage. Déjà qu'ils ne se voyaient pas ! Et il était Mercredi, et encore elle pensait à l'éviter. Il ne se voyait pas plus que quinze à quarante minutes la journée quand elle prenait son dîner et lui regardait ses matchs de Liga. Édene profitait pour jeter un coup d'œil à chaque fois, fan de foot qu'elle était. Comment pouvait-elle encore l'éviter d'avantage ? Et pour l'éviter c'est elle qui se démerdait le plus. À vrai dire ? Tobias c'était pas son problème.

Non...

    C'était un peu son problème. Il ne supportait pas Édene. C'était une fille pourrie gâtée qui croyait venir d'une famille noble, qui était dotée d'une grande immaturité à en mourir. Édene avait osé après leur rupture – si c'était réellement une – écrire à l'autre petite amie de Tobias avec comme espérance destruction de tout ce qu'il touche ou, une alliance pour l'anéantir. Édene avait eu ni l'un ni l'autre et s'y attendait un peu. L'autre était follement amoureuse de lui et a pu supporter rester avec lui même dans le mensonge. Revenant à l'avis de Tobias sur Édene, il ne la supportait pas tout court.

     Édene avait beau fait celle qui n'avait plus rien pour lui mais ses messages de tentatives d'amitié et ceux de Nanette et Cathy qui le menaçait de mort prouvait bien le contraire. Mais lisez et re-lisez et vous ne comprendriez pas pourquoi il la haïssait. C'était lui l'enflure qui la haïssait et encore, devant ses potes il faussait des

« Je n'ai rien contre elle »

    Et Édene aussi elle en a prononcé des phrases comme ça. Apparemment ça augmenterai le taux de maturité et de grandeur. Et aussi apparemment c'était la plus grande escobarderie au monde. Quand vos yeux brillent ou que vous l'insultez juste à entendre son nom ou, vous en dites trop pour peu demandé, désolé mais dire cette phrase ne sert à rien comme boire une bière dans une tasse. Excusez cette métaphore toute pourrie.

    Édene avait cédé à la répression. Pour son bien être et sa santé mentale qu'elle mit longtemps à conserver, Édene céda. Quand elle rentrait du travail à 18 heures, elle avait le temps parfait pour regarder toutes ses telenovelas et les rally cross sauf à partir du vendredi car après maintes observations elle réalisa que ce petit con pétulant ne travaillait pas à partir du vendredi – fin il travaillait bien, mais en tant que coach sportif – déjà faudrait bien-t-il que ça soit un véritable métier. Eh ne me sautez pas dessus c'est bien et bel un travail je n'en disconviens pas, mais comme c'est ce con de Tobias qui l'exerce Édene pensait donc que ce n'est pas un métier.

   Avant qu'on ne s'attarde un peu trop sur le deuxième métier de Tobias, je reviens à Édene. Édene exécutait machinalement son emploi du temps non prononcé ou établi, à partir de vendredi, 18 heures, elle restait enfermée dans sa chambre à discuter avec Cathy ou sa mère bruxelloise reconvertie en ch'tis. Et si elles n'étaient pas disponibles elle restait tout simplement tranquille.

    Quand Tobias sortait vers 21 heures courir elle se faufilait au salon rattraper ses programmes ou à ne rien faire de concret. Pour la cuisine, en semaine la jeune femme faisait la plus part de ses repas en matinée et en rentrant elle les réchauffait : Efficacité, pragmatisme et rapidité. Le trio qui serait une formule magique aux yeux de la jeune sudiste pour économiser du temps et faudrait bien qu'elle consume son temps, elle, qui avait le réveille facile. Et quand elle était trop pressée pour le faire le soir ça mangeait des nouilles. Quant à Tobi, Tobi lui ? Lui c'était pâtes, fromage, ketchup, quelques champignons au dessus et le tour était joué. Quand il était un peu trop flemmard, ça mangeait Africain ou un des biscuits Lu et une bouteille de coca.

Je me suis encore égaré.

    Leur routine était exactement comme un Tango Argentin. Paramparam Édene rentrait avant Tobias et était épanouie, paramparam Tobias rentrait et Édene se confinait dans son dix-huit mètres carrés et là il monopolise l'appartement, paramparam Édene attendait que sa porte grince pour savoir quand il prenait sa douche ou allait à la cuisine, et ainsi ce Tango argentin était parfait. Mais même si Édene faisait tout pour ne pas piétiner son cavalier, ils ne peuvent pas lutter contre leurs regards, leurs différentes présences. Et puis y'a que Édene qui lutte ! Tobias s'en tapait. Juste qu'il ne veut même pas la sentir à proximité de lui. Et surtout pas sa voix agaçante. Elle crit, elle parle trop et de sur quoi est hystérique, tout ce qui n'est pas fun ! Mis à part ça Édene pouvait même se balader à poil en sa présence, ça ne lui ferait ni chaud ni froid.

                               **

     Cette colocation aura bien un point noir ! Un énorme point noir ! Alors que cette colocation selon Édi marcherait superbement bien si ils gardaient et respectaient l'emploi du temps qui était encré dans leur cerveau et qu'ils n'avaient pas pris la peine d'établir mais avaient tous opiné sans le voir, mais elle revint à la réalité aussi triste qu'elle puisse être.

     Édene remarqua que Tobias était un gros porc – mot démesuré bien sûr, si c'est Édene qui le remarque forcément le mot doit être extrapolé, de trop et haineux – Tobias était bien soigné, prenait soin de lui mais ce qui ne le concernait pas basta ! Il mangeait et était foutu de considérer la règle cinq juste pour laver sa tasse et sa cuillère et abdiquait là le reste de sa minable vaisselle. Cela n'étonnait pas la jeune femme, elle l'avait toujours su mais là ils n'étaient plus rien l'un pour l'autre pourquoi devrait-elle se plier ? Au départ elle nettoyait, pour éviter de lui adresser la parole. Pour éviter "d'agacer" mais c'était de trop ! Ça faisait un mois et demi depuis lors et elle le supportait.

Tobias était allongé au salon à regarder ses mangas. Édene vint en cascade remontée, elle était rouge tomate et pliait son poing pour contenir sa frustration.

– La règle quatorze !!!

– Quoi la règle quartoze ? Demandit-il de manière indifférente.

   Édene sortait des toilettes et vu que la semaine passé c'était le tour de Tobias et qu'il ne l'avait pas fait, elle nettoya les toilettes à sa place et logiquement la semaine qui suivait c'est à dire cette semaine, il devrait le faire. Et il était Samedi et monsieur s'extasiait devant ses mangas à vingt-neuf ans d'existence.

Qu'il ne l'ait pas fait était une chose mais qu'il l'ait d'avantage détérioré l'état déjà piteux de ces toilettes était à cracher du feu.

– Oh Quoi !? Quoi !? Nous sommes samedi ! Samedi de la troisième semaine de Mars ! Samedi !!! A-t-elle vociféré.

– Si je voulais savoir quel jour nous sommes j'aurais juste allumé mon téléphone, répondit-il avec sérénité.

Elle souffla.

– La semaine dernière tu n'as rien foutu dans ces putain de toilettes ! Tu n'as même pas remarqué que je l'ai fait pour toi et toi, toi tu as osé les salir à nouveau, elle fit des signes avec ses mains en haut comme une imploration, tu n'as pas daigné un instant les nettoyer.

– Et ?

Ohh elle allait le tuer.

– Et ta gueule ! Sale porc ! Tu ne vaux rien... Et ferme ta grosse gueule ! Tu salis ? Je nettoie, tu es crasseux ? Je nettoie. Si toutes tes pétasses savaient à quel point tu n'es qu'un con qui peut pas faire sa propre vaisselle, ramasser son paquet de biscuit, ou nettoyer les toilettes où il se douche. Une simple cohabitation est si dure pour toi ?

Tobias écartilla ses yeux traumatisé par les mots de sa colocataire, se leva la regarda droit dans les yeux, plia ses poings et Édene criait un bon « enfin » dans son cœur.

Il ne fit rien.

Rien du tout.

– Venant de la plus nulle des filles que la terre ai. T'inquiètes ça me gène pas.

Elle était déçue. Elle espérait le mettre hors de ses gongs. Elle l'avait réussi pendant trois bonne minutes et puis rien. Elle pouvait quand même s'en réjouir. Et sa phrase à la con de la fin ? Vraiment rien à dire ! Nul à souhait. Sa haine s'exprime bêtement celui là.











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