⚜️ | CHAPITRE 20

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Un vrombissement persistant.

Des effleurements hésitants.

L'ombre d'un serment.

C'est encore lui. Toujours lui...

Et lorsqu'il me frôle la joue, je m'éloigne dans un sursaut, le rappel de son contact m'arrachant un couinement de pure terreur. Je me recroqueville, mes bras repliés contre mes jambes avec l'impression d'être écrasée.

— Lisa...

Non ! Je ne veux plus rien entendre, plus rien sentir...

Il est encore près de moi, toujours à mes côtés.

Je veux être seule.

Je tremble comme une feuille, tout mon corps lacéré, mon cœur écorché, mon âme suppliciée.

Par pitié...

Et il s'en va. Enfin. M'abandonnant... là.

Une porte se ferme, et je fonds en larmes, tout mon être se libérant de mes affres. Des sanglots meurtris et décousus résonnent sous mon crâne, me ravagent la trachée. Et je hurle, mes pleurs une détresse accablante, irrépressible.

J'ai mal...! Si mal !

Des heures s'écoulent ainsi. Une éternité à m'achever, me laisser succomber, errer dans un amas de peines. À périr de cette agonie. Encore. Et encore. Et encore...

Ses mains sur moi, contre ma poitrine, entre mes jambes. Prêt à me déposséder, son sourire cruel ourlant ses lèvres sanguinolentes.

Ah...! Je n'en peux plus !

Je ne veux plus rien voir.

Je ne veux plus le voir.

Et de nouveau, il me rejoint.

— Lisa, c'est moi.

J'ai dit que je ne voulais plus rien entendre...

Il ne me touche pas, ne m'approche pas, et pourtant...

Je veux mourir.

— Tout va bien.

Non, c'est faux.

Sa voix me paraît familière, bien différente de celle de mon bourreau.

C'est encore une hallucination.

Il cherche encore à me faire souffrir. Me faire croire au bonheur pour mieux m'imposer sa torture.

— Regarde-moi, insiste-t-il de cette intonation propre à mon ami.

Allan.

Je relève vivement la tête, désespérée de le revoir.

C'est vraiment lui, n'est-ce pas...?

Il est assis près de moi, sur le lit.

Le lit ?

Je me trouve à son extrémité, recroquevillée contre sa tête en mousse sombre. D'un coup d'œil stupéfait et chancelant, je balaye les murs d'un gris taupe, ces cadres contemporains qui m'ont bien plus manqué que je n'aurai pu l'imaginer, ces rideaux opaques réduisant la luminosité de la pièce à une douce pénombre.

Mon cœur rate un battement, douloureux.

Je suis rentrée... Chez moi. Chez James.

Et je suis plus habillée que tout ce que j'ai pu porter auprès de Matthew. Emmitouflée dans l'un de mes pyjamas épais. L'épave qu'est mon corps dissimulé sous ces habits que je suis reconnaissante de recouvrer.

⚜️ | « Sacrilège » T2 : DépravationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant