Papillon de Vie

#7

                              « Si je profite de la vie que l’on m’a donnée, je n’aurai pas peur de mourir. »

**Noah**

  Dès que nous sommes arrivé à la plage, elle enlève ses chaussures et commence à courir sur les sables, mais s'arrête vite à cause de ses poumons qui ne lui permettent pas grand-efforts, malgré les pillules qu'elle avale.

On dirait un enfant qui vient pour la première fois à la plage.

Toujours avec ce magnifique sourire sur son visage, elle s'élance vers la mer pour s'amuser. Elle profite vraiment de chaque instant comme si ce serait le dernier.

Ce qui m'impressionne le plus chez elle, c'est cette façon d'ignorer tout et de vivre pleinement, ne laissant rien l'atteindre. C'est comme si elle n'avait pas de problème, comme si elle était comblée et avait le meilleur destin du monde. J'admire sa façon de rester forte malgré sa situation et ne pas se morfondre sur son sort. Je suis sûre que si c'était une autre personne qui vivait sa vie, en ce moment, elle serait enfermé chez elle, occupé à pleurer, à se demander « pourquoi moi », et à haïr le monde ainsi que son destin.

Ambre est différente. Elle accepte très bien ce qui lui arrive. Trop bien même qu'on aurait dit qu'elle n'a pas peur de mourir. Peut-être que c'est aussi juste pour ne rien laisser paraître à ses amis, mais quand même, c'est très courageuse de sa part, de décider de toute affronter seule— même si il y a ses parents et moi— la tête haute. Et je ne peux qu'être en totale admiration face à elle et sa force. Ce n'est pas donné à tout le monde. Par contre, je ne lui dirais jamais ça.

Nos chaussures entre mes mains, je la suis et la surveille, mais ne m'amuse pas comme elle. Elle est heureuse. Tant mieux…

Bizarrement, je me sens bien. J'apprécie cet instant, j'apprécie sa compagnie. Ça fait longtemps que je ne me sentais pas à l'aise en compagnie de quelqu'un. Ça fait sept ans exactement…Décidément, cette fille est en train de tout chambouler, ou peut-être de donner des couleurs à ma vie, qui est d'un noir et blanc. Je ne sais si c'est bien ou pas, surtout pour les conséquences.

Mais qu'est-ce qui m'arrive bon sang!?

— Dit Ambre, tu ne veux pas parler de ta maladie à ta meilleure amie ? Lui demandé-je.

— Non, impossible, proteste-t-elle après s'être immobiliser pour me répondre.

Puis, elle se remet en marche sur le long de la plage, en faisant sursauter quelques mouettes— qui s'envole aussitôt.

— Sous ses airs plutôt durs, elle est très sensible, reprend Ambre. Si je le lui dis, je sais qu'elle pleurera à chaque fois qu'elle me verra. Je préfère qu'on profite des bons moments.

Je la comprends, j'en suis moi-même passer par là, alors je la comprends parfaitement.
J'aimerais lui poser une question mais j'ai peur qu'elle se vèxe. Ne fais pas ton peureux Noah. Bon, un peu de courage. Je fais trois pas pour m'approcher un peu plus d'elle. J'inspire une boule d'air, afin de me donner le courage à lui poser ma question.

— Dis moi…commençé-je.

— Oui? Réplique-t-elle.

Comment la lui aborder ? Faut dire que je n'ai aucune notion sur les conversations. J'hésite à lui parler, et si elle se sentait mal à l'aise vis à vis de ma question? Je passerai pour quelqu'un d'indiscret. Arrête de réfléchir et balance la lui idiot! C'est vrai.

— Est-ce que…tu vas vraiment mourir?

Elle hoquette de surpris, puis se tourne pour me faire face et ses lèvres s'étirent en un sourire, le même qu'elle m'a— nous a— toujours montré.