Papillon de Vie

#15

   « Je veux au moins savoir, non, avoir la chance d'être aimé avant de mourir et partir à jamais. »

**Ambre**

La journée touche à sa fin et la lumière chaleureuse du soleil déclinant passe par les rideaux de ma chambre. Je suis allongée sur mon lit, les jambes croisées, le cœur qui bat à une cadence effrénée.

Noah m'a enfin pris dans ses bras. Je peux encore sentir son odeur, ce mélange captivant de muscle et de fraicheur. Et par la suite il m'a ramené chez moi. Vraiment, j'ai adoré cette journée même si il y a eu cette petite incident.

Mais je crois que mon moment préféré d'aujourd'hui, c'est quand il a versé des larmes pour moi. C’était trop, je ne pensais pas qu’il tenait autant à moi. C'était mignon de sa part.

Je repense à son regard, aux larmes qui ont coulés sur ses joues. Ça a été la première fois que je le voyais comme cela. Sensible et attentionné.

— Wow, Ambre, tu fais vraiment un changement de dingue dans sa vie, ironisé-je en me frottant les bras, comme si j'essaye de capturer la chaleur de ce moment.

Je me sens tellement heureuse que je pourrais exploser de joie! J'ai envie de crier sur tout les toits mon amour pour Noah et tous ce qui s'est passé aujourd'hui. J'ai une idée. Pourquoi ne pas raconter ma journé à Audrey? Comme ça, je peux lui demander conseil pour me rapprocher un peu plus de Noah. Je veux le faire voir le monde à ma façon avant que je parte pour de bon.

J'attrape mon téléphone, et compose son numéro avec une main tremblante d'excitation. Elle décroche après deux sonnerie.

— Audrey, tu peux pas savoir comme je suis aux septième ciel en ce moment…lançé-je excédée par l'excitation. Noah m’a pris dans ses bras et il a pleuré, tu te rends compte!? Alors qu'il est de nature impassible. Je suis trop, mais genre TROP contente Aud', dis-je en insistant sur le mot trop.

— Ah ouais, trop bien, j'suis contente pour toi, me répond-elle sans vraiment trembler d’enthousiasme.

Je le sens, là, c'est pas sa voix habituelle, elle a un ton un peu distant. D'ailleurs, elle a été un peu différente ces derniers jours. Mais j'ai été tellement dans mon truc que je l'ai pas trop remarqué. Je me sens comme la pire meilleure amie du monde. Non seulement je lui mentais ou lui cachais que je vais bientôt mourir, mais en plus, je ne vois pas quand elle ne va pas bien. Quel genre de personne je suis!?

— Aud', tu vas bien? Demandé-je. Ta voix est un peu bizarre, qu'est-ce que tu as?

Il y a un court silence avant que j'entends de nouveau sa voix en me disant qu'elle va bien et que ça doit être le réseau qui modifie sa voix. Bien évidemment, je n'y crois pas une seule seconde alors je lui repose ma question.

— Audrey Wilson, tu me caches quelques choses, alors je te le redemande, qu'est-ce que tu as? Fais-je en augmentant le ton.

— Je vais bien Ambre, t'inquiète pas, proteste-t-elle.

— T'es sûre? Parce que moi non. Je viens de te raconter ma merveilleuse journée et tu n'as pas du tout l'air d'être ravi. Et à moins que tu ne vas pas bien, je ne vois pas d'autre raison pour que tu ne le sois pas. Alors je suis persuadée que tu vas mal alors tu vas me faire le plaisir de tout me raconter ma chérie, enchaîné-je.

— Puisque je te dis que je vais bien, c'est juste que…que je suis choquée par ton histoire, riposte-t-elle. Je ne pensais pas que ce Noah était capable de ressentir…tu sais, des sentiments.

— Ça aussi je m'en doutais pas figure toi, rigolé-je. Mais que veux-tu, il est aussi humain, alors c'est normal non?

Je sais qu'elle essaie de changer de sujet mais je ne vais pas insisté, j'ai pas le droit de le faire.