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« J'irai chercher la réponse cacher au coin de tes yeux. Faut bien donner un nom à ce qu'on est, tous les deux. »

**Noah**

On est en cours de philo, mais je ne prête guère attention à ce que Mr Anderson dit. C'est bien la première fois que je n'arrive pas à me concentrer pendant les cours. En fait, non. Depuis cette fameuse soirée— qui s'est déjà passé il y a une semaine— je n'arrive plus à penser correctement, ni à dormir paisiblement. La même scène me hante chaque nuit, et même durant la journée, alors normal que mon cerveau ne capte plus rien d'autre que les ondes qu'émettent Ambre— même si elle ne le fait pas exprès.
J'essaye pourtant de toute mes forces à oublier cela et de l'étrange sentiment qui m'a envahit, mais sans succès.

Et la présence de Ambre dans la même salle que moi ne m'aide absolument pas. Au contraire, ça les renforce. Dès que je regarde devant, c'est elle que je vois et tout de suite après, je me mets à penser à cette nuit-là. 
Putain cerveau, concentre toi sur le philo!

Comme si Ambre a senti mon regard sur elle, elle se retourne dans ma direction, et ses beaux yeux bleues plongent direct dans les miens.
Je ne sais pas comment expliquer clairement ce que je ressens sur le coup, quand je me noyais dans son regard, mais je suis sûre d'une chose, c'est que c'est destabilisant. Mon coeur se met à battre plus vite. Saisie de frissons inexplicable, la même scène que l'autre fois se reproduit à nouveau.

Les silhouettes des élèves ainsi que du professeur devient floues à en disparaître complètement. Nous ne faisons pourtant que nous regarder, alors comment cela se fait-il que tout disparaisse comme si ces choses n'ont jamais exister? Les frissons se remplacent par une chaleur, étouffante et désagréable, et qui se répandent à present du centre de mon corps vers mes membres.

Je suis paralysé, je n'arrive pas à regarder ailleurs. Je déteste mon corps quand il décide de ne pas m'obeïr. Je ne peux pas me permettre une quelconque sentiments envers elle, non je ne dois pas surtout si c'est de l'amour. Ce sentiment n'apporte rien de bon, elle est dévastateur. Il faut que je me ressaisisse. Je dois me détourner d'elle et vite.
Il m'a fallu appelé à toute mes volontés du monde pour y arriver.

Quand je détourne mes yeux de ceux d'Ambre, se sont ceux d'Audrey que je croise. Si un regard peut tuer, je jure qu'en ce moment je serai six pieds sous terre. Cette fille est vraiment terrifiante, et elle ne m'apprécie pas du tout, mais genre PAS DU TOUT. J'ai connu des regards, des tonnes de regards pendant ma vie, mais celle là est de loin la plus effrayante. Non seulement, ses iris me lancent des éclairs, mais je peux clairement voir la scène dans sa tête qui est: Audrey en train de me torturer, m'etrangler et puis je meurs, sans oublier son rire diabolique après l'acte et le regard plein de satisfaction.

J'avale ma salive et décide de me tourner vers la fenêtre pour échapper à ce regard assassin.

J'ai soupiré dès que le court prend fin et que c'est l'heure de la pause. C'est justement ce qu'il me faut, une pause. J'ai besoin de prendre l'air. Entre Ambre , mes sentiments incompréhensible et Audrey qui me fusille du regard depuis le debut des cours, j'ai l'impression de manquer d'oxygène.

Je me lève donc et me dirige vers la porte, et juste au moment où j'allais passer le seuil, quelqu'un m'appelle.

— Eh mec, ça va? Tu es tout pâle, me dit Anthony.

Pourquoi depuis quelques jours, il n'arrête de me parler lui? J'ai cru qu'il s'intéresse à Ambre mais visiblement, c'est pas le cas. C'est clair non, il veut faire ami-ami avec toi! Je me souviens de la fois où il a dit à Audrey qu'il donnait un chewing-gum à son pote. On dirait bien que j'ai un ami, un autre ami. Mais du coup, je suis supposé faire quoi?

Papillon de VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant