Chapitre 2

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7h38 et une escale plus tard.


L'atterrissage se déroule sans problème. Le second vol est moins agité et plus paisible que le premier. Tout le monde a hâte de sortir. Ce genre de voyage est assez épuisant, à la fois physiquement et émotionnellement. Je passe la passerelle qui nous raccroche à l'aéroport et suis les panneaux pour récupérer mes valises. J'espère que le transfert des bagages s'est bien passé.

C'est un vrai soulagement de détendre mes jambes et de pouvoir enfin marcher. Pour quelqu'un comme moi, toujours en mouvement, ce vol a été un véritable exploit. J'arrive devant un bureau vitré, où un homme peu aimable et au regard froid me scrute de haut en bas, surveillant attentivement mes mouvements. Il porte un uniforme noir parfaitement ajusté, mettant en évidence ses bras musclés. .

— Votre passeport s'il vous plait.

Son ton autoritaire me fait lever un sourcil. Il vérifie ma photo et s'assure que je suis bien la même personne. Comme si j'avais pu changer de visage en quelques heures.

— Que venez-vous faire ici ? me demande-t-il d'un air intimidant.

Je comprends que ce soit son travail de faire « peur » au voyageur, mais, il existe des façons plus cordiales de poser la question.

— Je suis en vacances, réponds-je simplement.

— Sans avoir de billet de retour ? insiste-t-il, me fixant lourdement.

Mon air désinvolte ne lui plaît visiblement pas.

— Ce sont de très longues vacances, répliqué-je avec un sourire nonchalant. Vous voulez le nom de mon hôtel et le numéro de chambre ? ajouté-je taquine.

Son visage se renfrogne alors qu'il contracte sa mâchoire. Il me rend mon passeport et me fait signe que je peux y aller. Les gens s'agglutinent autour des tapis à bagages. Je repère mes valises, vérifie les étiquettes une dernière fois.

Dans le hall des arrivées, je me tiens seule. Les familles se serrent dans des étreintes joyeuses, les larmes coulant sur leurs joues. Des amies de longue date se retrouvent, leurs bras s'enroulant autour de l'autre comme des lianes d'affection. Mais pour moi, pas de cris exubérants ni de pleurs d'excitation. Personne ne m'attend, il n'y a juste moi, mes valises et l'incertitude de ce nouvel endroit.

Je me fonds dans la foule, jusqu'à l'extérieur. Dehors, l'air est froid et humide, piquant ma peau comme une morsure de loup. Les habitués, bien préparés, enroulent leurs écharpes autour de leurs cous, enfouissent leurs mains gantées dans les poches de leurs manteaux. Et moi ? J'ai quitté Montréal avec une simple veste et une écharpe légère. Mes choix vestimentaires audacieux se moquent de la météo capricieuse.

Le ciel, un patchwork de nuages, semble hésiter entre laisser filtrer les rayons de la lune ou les garder prisonniers. Les passants se hâtent, leurs souffles visibles dans l'air glacé.

Je n'ai eu aucun problème à trouver un taxi. Ils sont tous alignés les uns derrière les autres, attendant patiemment à la sortie de l'aéroport que leurs prochaines courses arrivent. Les voitures sont toutes les mêmes, des Toyota de couleur jaune avec la mention « Yellow Cab » sur les portières. La conductrice de la voiture en tête de la file descend sa vitre alors que je me dirige vers elle.

Quand je lui donne l'adresse de mon hôtel, même si mon anglais est loin d'être parfait, elle acquiesce, signe qu'elle m'a bien comprise. Plutôt satisfaite, je me précipite à l'intérieur de la voiture après avoir mis mes bagages dans le coffre. Mes mains, légèrement bleuies par le froid, se réchauffent dans l'habitacle.

RéincarnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant