Chapitre 4

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Cachot des non châtiés.


Le chaos n'est que confusion et désordre. A eux seuls, ses deux mots définissent parfaitement ma vie.

A moitié consciente, les yeux mis clos, je me souviens mettre battu sur une plage de galet et ensuite plus rien. En me réveillant, les seuls bruits perceptibles sont ma respiration et le tintement de mes chaines contre la roche humide. Je me lève avec une sensation d'angoisse et d'étourdissement. Je porte mes mains à mon coup. C'est un cauchemar. Un collier de fer lourd et irritant, rattaché à une chaine, qui elle-même est scellé dans un anneau dans le mur. Pour défaire l'attache, il me faudrait une force herculéenne.

Plongée dans l'obscurité, je m'aide de la paroi pour avancer. Je discerne une fente, un puits de lumière pas plus grand qu'une pomme. Je m'approche dans la limite de ce que m'autorise la longueur de ma chaine. Etrange je ne reconnais les constellations. Il me faut un certain temps avant de comprendre qu'il ne s'agit pas d'étoiles mais plutôt de vers luisants.

Je suis frigorifié. Je tente de me réchauffer en me frottant les bras, mais la sensation de froid demeure constante. Comment est-ce que j'ai pu en arriver là ? Si je n'été pas aussi naïve, je serais certainement dans mon appartement à Montréal, sirotant un chocolat au lait chaud, sous un plaide. Je soupire désespérer par ma situation.

Le point positif c'est que je sais exactement ou je me trouve. Le point négatif, c'est que je ne suis pas près de revoir la lumière du jour aussitôt.

Une prisonnière, voilà ce que je suis désormais. Mon estomac se serre. Senr est le royaume des corrompu. On y enferme tous les criminels de notre monde et pas les moins dangereux. C'est un peu notre Alcatraz surnaturelle, mais personne n'a jamais réussi à s'en échapper. La Directrice de cette prison est une démone dépourvue de moral. Elle est juge, avocate et bourreau de ses affaires. Rien de prometteur.

Le sol est jonché d'os, un petit souvenir laisser dans le but d'intimider les petits nouveaux, je suppose et ça fonctionne, je suis morte de peur. Je suis effrayée, seule et j'ignore ce que je dois faire.

Les hurlements des condamnés qui raisonnent dans les couloirs, me donne la chair de poule. Je ne parviens pas à contenir mes larmes dont la chaleur me réchauffe légèrement les joues. L'odeur de moisie, mélangé à celle de terre humide, me fait presque regretter celle de la ville et des pots d'échappement.

Des bruits de pas dans le couloir, se rapproche dangereusement de ma cellule. Je lève les yeux et je suis en alerte lorsque l'on insère une clé dans la serrure. Le grincement métallique de la porte à son ouverture, me coupe le souffle. Une femme aux longs cheveux bruns orné d'une couronne de phalange me toise de ses yeux complètement noirs. La dame des morts. Son visage est tatoué d'un squelette, comme les mexicaines lors de la « dia de los muertos ».

A son contact, la chaine se défait de l'anneau. Effectivement, c'est plus facile avec de la magie. La pression du collier sur mon coup me force à la suivre, plus je résiste, plus le métal se resserre. Mes jambes sont tellement fébriles, que j'ai du mal à marcher sans trébucher. Des torches éclairent de leur faible intensité les couloirs que nous traversons. Les racines des arbres soutiennent les murs délabrés de la prison.


Les crient sont de plus en plus intense à mesure que l'on avance, me glaçant l'échine.

On arrive devant une grande porte de fer à double battant qui s'ouvre à notre approche. Devant moi s'étend dans toute sa longueur une salle glauque et lugubre. L'architecture de la pièce ressemble aux églises gothiques. Des arcs sont érigés sur des colonnes sculptés minutieusement à la main. Mais je ne me trouve pas dans une église, il s'agit là d'un tribunal. D'impressionnants vitraux racontent l'histoire des lois du Milieu, des règles qui regroupent le fonctionnement de notre monde.

RéincarnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant