Chapitre 5

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Début du combat.


Mentalement préparée à me défendre, mon corps et mon esprit sont prêts à se battre, mais tout se passe tellement vite que je suis bousculée de droite à gauche. Là, tout de suite, j'ai l'impression d'être une fourmi parmi les tamanoirs. Je me fraye un chemin dans la mêlée, mon regard est dirigé de l'autre côté de l'arène.

Je trébuche sur des corps ensanglantés, mes mains sont recouvertes de sang, ma respiration s'accélère. J'ai peur. La brutalité et l'acharnement avec lesquels les armes s'entrechoquent sont d'une violence sans nom. J'avance péniblement et parviens enfin à m'extirper du combat. Mes jambes, bien qu'épuisées, courent vers le présentoir où se trouve la dague.

La distance à parcourir me paraît interminable.

Ne te retourne pas.

Je sens la panique me gagner, le souffle court, je suis stoppée dans ma course effrénée par un elfe noir qui se dresse devant moi.

— Où est ce que tu cours comme ça ma jolie.

— Juste là. Dis-je essouffler, tout en lui montrant du doigt l'endroit où je compte me rendre.

Il tourne la tête dans cette direction, et je profite de cette diversion pour glisser hors de sa vue. Mes doigts se referment autour de la poignée de la dague salvatrice, mais avant que je puisse m'en emparer complètement, une main puissante saisit ma taille. Mes pieds quittent le sol, et l'elfe noir me tire en arrière, étouffant mes cris avec sa large main.

Je me débats frénétiquement, luttant avec toute la force désespérée de mon être. Mes poings et mes pieds s'abattent sur lui avec une fureur aveugle, et je réussis à lui asséner un coup dans la figure. Dans cet instant de répit, je parviens à me libérer de son emprise et je m'échappe, le souffle court, emprisonné dans ma poitrine oppressée par la peur. Mais il me rattrape.

— Je veux t'entendre me supplier, me murmure-t-il à l'oreille.

Ses mains puissantes se referment autour de ma gorge, m'étranglant sans pitié, et je sens mon souffle se couper, la pression atteignant un niveau insoutenable. Je me débats férocement, mais mes efforts semblent vains face à sa force inhumaine.

Dans un geste désespéré, je saisis fermement le poignard dans ma main tremblante et le plante avec toute la force que je peux rassembler dans sa jugulaire. Un geyser écarlate jaillit de la blessure, l'artère est touchée et l'elfe recule, les yeux écarquillés de surprise et d'horreur, avant de s'effondrer lourdement au sol, emporté par la mort.

Mais à peine ai-je eu le temps de reprendre mon souffle qu'un autre adversaire surgit devant moi, m'assénant un violent coup au visage, je tombe à mon tour sous l'impact de son poing. La douleur explose dans ma tête, me laissant étourdie et désorientée, le goût métallique du sang envahissant ma bouche. Ça fait mal !

— C'est tout ce que t'as ? le nargue-je.

Je me relève péniblement, la main plaquée sur ma mâchoire douloureuse.

— Ce n'est pas très gentleman de frapper une dame, ricane-je, tout en esquissant un léger sourire.

Visiblement enragé, mon adversaire se prépare à me frapper de nouveau. J'esquive habilement sa droite et parviens à lui planter la dague sous le menton. Mais ma victoire est de courte durée lorsque je réalise que la lame est coincée. Je tire désespérément sur le manche, mais elle refuse de bouger. Dans un instant de panique, je me retrouve désarmée, encerclée par des timbrés avides de me réduire en pièces.

RéincarnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant