CHAPITRE 7

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Sept





⸻ J... Je...Vou...Vous ai dit...Tout ce que...Je savais...

Un soupire d'exaspération m'échappe. Je relève ma manche pour jeter un œil à ma montre. Elle affiche dix huit heures. Ça fait plus de quatre heures que je suis là et je commence à m'impatienter.

Assis sur une chaise en bois, je pose mes coudes sur mes genoux et joins mes mains entre elles, face à mon visage. Le regard perdu sur la flaque de sang qui se forme goutte après goutte. Et le bruit qui en émane dans ce silence agaçant recouvert par le son de sa respiration hachée et de ses gémissements m'irritent et font monter les nerfs que je m'évertue à garder sous contrôle.

Je sais que le problème vient de moi, parce que je n'ai pas arrêté de poser des questions vides de sens. Et je commence à me demander si cette séance de torture est destinée à ce mec ou à moi.

Je repense à ce que Riccardo m'a demandé de dégoter comme infos, mais toujours les mêmes cheveux cerises qui me reviennent en tête. Qu'est-ce qu'elle foutait là putain!

Le patron a demander à ce qu'elle soit enfermée de façon temporaire, le temps qu'il découvre ses intentions. Mais connaissant sa cervelle plus vicieuse que n'importe laquelle des cervelles humaines, je sais qu'il est question de ses intentions à lui. Elle roule en GSX et elle est douée. Je vois déjà le schéma se dessiner dans son esprit et ça sent mauvais pour elle et pour moi. Vraiment mauvais.

⸻ Vous... Vous allez...Vous allez me lâch... ?

Sa quémande se termine dans une vilaine quinte de toux. Au même moment, je reçois une giclée de sang et ça a le don de me ramener à l'instant présent. J'inspire profondément. L'odeur du sang et de la transpiration me chatouille les narines. Il fait une chaleur insoutenable dans ce sous-sol humide et miteux qui empeste la moisissure et le rat crevé. Et ce pouacre y est sûrement pour quelque chose.

Je relève les bras et glisse mon sweat à capuche par dessus ma tête pour l'enlever, avant d'essuyer mon visage avec.

Je me lève avec lenteur. Suspendu par les pieds, son visage peine à se redresser pour ne pas me perdre de vue.

Aujourd'hui, je n'arrive à rien. Je devrais en avoir rien à foutre d'elle, mais je me sens un peu concerné par sa venue. La meilleure chose pour elle, serait de dégager d'ici avant de finir entre quatre planches. Une fille dans son genre n'a rien à faire chez des mafieux. Et en même temps...

Je trouve qu'elle a quand même la langue bien pendue cette petite conne. J'ai buter son mec pour qu'elle scelle ses jolies lèvres et qu'elle comprenne qu'ici c'est ce qu'elle risque à chaque seconde qui s'écoule et ça ne l'a pas empêcher de la ramener. Je suis sûr qu'Izano aurait tout fait pour l'aider, quitte à jeter ses propres peurs aux oubliettes. Quitte à se sacrifier. Mais des peurs je n'en ai plus et Izano n'existe plus. Il est mort ce 7 octobre.

Aujourd'hui, la seule chose qui me guide et m'oblige à garder un pied sur terre, c'est ma famille et cette haine qui me traverse de toute part et me fait avancer dans une seule et même direction : Riccardo. Parce qu'il m'a volé la seule chose que j'avais et à laquelle je tenais... ma liberté. Et que j'ai bien l'intention de la récupérer. Mais en attendant, j'ai une nouvelle préoccupation.

Et puis merde... Je n'arriverais à rien aujourd'hui.

Je sors un couteau de la poche de mon pantalon cargo et lève ma main en direction de ses pieds. Puis je tranche net la corde qui le maintient pour la voir céder. Son corps tombe lourdement sur le béton souillé. Des geignements s'arrachent à lui tandis que son visage baigné de larmes se détache de la crasse  avec difficulté avant de retomber face contre sol.

RIDE OR DIE  - -  2 chapitres par semaine ✨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant