RIDE OR DIE - - 2 chapitres par semaine ✨

CHAPITRE 8

Izano

1an plus tôt...

01 octobre.

Mon cœur martèle mes tempes. Sur la ligne de départ, j'entends le décompte et fixe mon regard droit devant, au bout du chemin qui disparaît derrière les roches qui m'entourent. Je répète le même mot inlassablement dans ma tête. Gagne. Gagne. Gagne. Gagne...

Je ne peux pas me permettre de perdre.

...3...

J'inspire profondément. Puis bats des paupières une dernière fois, avant de partir.

...2...

Ma respiration chaotique s'emballe dans mon casque et embrouille mes pensées.

...1...

Ma main actionne l'accélérateur. Je pars dans un crissement de pneus qui laissera sûrement des traces sur la route sèche. Mes yeux ne décolle plus de cette paroi rocheuse que je dois à tout prix atteindre avant les autres. Si je devais d'abord faire la course avec Dario, désormais nous sommes trois sur la piste improvisée pour l'occasion. Le type à la R1 noire a voulu prendre sa revanche sur sa dernière course. Maintenant je n'ai plus le choix, je dois remporter cette foutue course. Mon instinct me l'ordonne, j'ai l'impression d'y jouer ma vie. Et c'est peut-être le cas...

A cette pensée, le visage de ma petite sœur et celui de ma mère se figent dans mon esprit. Pour elles. Ce sera toujours pour elles.

Ma tête pivote brièvement en direction des deux autres. Dario, sur sa sportive couleur coca, me devance d'un mètre. Je grogne tandis que je peine à récupérer la main que j'avais depuis une minute.

Un virage approche, je m'écarte de la gauche et double la R1 noire par la droite avant de passer devant et d'accélérer comme un dingue pour passer le virage plus largement vers la droite.

Contre toute attente Dario qui se trouve désormais à gauche se voit dans l'obligation de ralentir de quelques kilomètres à l'heure pour emprunter ce virage et ne pas finir dans le décor. C'est pile ce qu'il me faut pour reprendre les devants sur la course. Ouais, putain !

Et cette fois, je n'ai pas l'intention de lâcher la première place. Je fonce à toute allure sans prêter attention à ma vitesse qui excède les deux cent quatre vingt kilomètres à l'heure. Nous revenons sur une ligne droite, et c'est la dernière. Plus qu'une centaine de mètres avant d'atteindre l'arrivée.

Confiant, je jette un œil à mon rétroviseur droit. C'est à ce moment là que je le vois... Le conducteur de la R1 noire sort du virage à toute allure, peut-être trop vite pour son emplacement et ce qui est inévitable arrive. Sa moto glisse et le propulse quelques mètres devant. Le deux roues rencontre une roche et explose littéralement sous la force de la vitesse. Bordel !

Plus que dix mètres avant d'atteindre la ligne d'arrivée. Dario arrive en léger retrait sur ma gauche. J'ai toujours la main sur la course, mais voyant que le conducteur au sol ne bouge plus, je ne peux pas l'ignorer, d'autant plus que personne ne se précipite vers lui comme il devrait l'être. Putain de merde !

Sans réfléchir une seconde de plus, je pile et obtempère un dérapage alors que je fais demi-tour sur la piste. Croisant par la même occasion Dario qui me dépasse et atteint finalement la ligne d'arrivée avant moi.

J'accélère de nouveau pour rejoindre le corps inerte du motard au sol. Arrivé à sa hauteur, j'abaisse la béquille et retire mon casque pour m'accroupir près de lui. Sa poitrine bouge avec faiblesse, mais au moins il respire encore.