Chapitre 12:

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Enzo:

  Je viens de finir de ranger l'appartement et de balancer les bouteilles d'alcool que ma mère a ingurgitées ce week-end. J'ai réussi à coucher ma mère qui était complètement bourrée, comme d'habitude à vrai dire. Je commence à faire bouillir de l'eau pour le dernier paquet de pâtes qu'il reste dans les placards, je dois vraiment avoir mon salaire pour acheter de la bouffe. Il est 21H30 quand mon téléphone sonne, j'hésite à répondre quand je vois un numéro que je ne connais pas.

Ma main le fait automatiquement j'ai une intuition étrange alors je mets le téléphone en haut-parleur et dit:

-Allô ?

Personne ne réponds mais je distingue des sanglots, je fronce les sourcils et finit par coller le téléphone à mon oreille et je dis:

-Ashley, c'est toi ?

Quelques secondes après je reçois un sms, avec sa position.

-Tu ne bouge pas, je fais au plus vite beauté.

Je raccroche et éteint la plaque de cuisson avant de foncer dans ma voiture. Je démarre et roule assez vite pour arriver en dix minutes. J'arrive devant une grande maison, la rue n'est pas assez bien éclairée alors je descends de la voiture et la vois assise par terre, je m'agenouille pour me mettre à sa hauteur et je remarque enfin ce qu'elle dissimulait en dessous de son foulard. Elle a des traces d'étranglements encore très visibles, je remarque également son genou écorché car elle saigne et des bleus absolument partout sur ses bras et ses jambes.

Elle ne m'a pas remarqué alors je brise le silence de la nuit et dit:

-Ashley vient avec moi.

Ses yeux viennent aux miens et je vois qu'elle tient son t-shirt dans ses mains je comprends alors qu'il est déchiré. Tout se connecte directement. Avant que je n'aille casser la gueule de son père, elle se raccroche à mon bras quand elle a un vertige. Donc je ravale cette haine en moi et l'aide à marcher jusqu'à ma voiture, là où elle s'installe, après quelques secondes d'hésitation je me résigne à monter dans la voiture. Au vu de son comportement, elle a eu assez d'émotion pour ce soir.

Je lui donne mon pull et je conduis en silence essayant de laisser ma haine envers son père de côté pour ce soir. Comment peut-on faire ça à sa propre fille ? En arrivant je la fais entrer et c'est là que je me remercie intérieurement d'avoir fait le ménage avant. Je la guide jusqu'à la salle de bain et lui indique les serviettes et les shampoings. Elle hoche la tête et je l'observe agir comme un robot avant de refermer la porte derrière moi. Je ne m'attendais clairement pas à ça.

Je comprends mieux ses crises d'angoisse, ses pulls même quand il faisait chaud, le contact physique qu'elle éviter à chaque fois. Bordel, j'ai jamais été confronté à ça. J'aimerais réellement l'aider mais comment ?

Entre les lignes du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant