Passion ecchymose [MaxBiaggiXDjilsi]

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6 juin.

Maxime avait reçu un message. De Floriant. Son grand frère lui avait envoyé un message. Etalé sur le lit, à sept heures du matin, Maxime se rendit compte que ça ne devait pas faire cet effet. Recevoir un message de son frère, aussi insignifiant soit-il, aurait dû être habituel. Maxime et Floriant n'ont jamais eu de mauvaise relation, au contraire. Il n'y avait rien de gênant à avouer qu'ils s'aimaient. Alors... Pourquoi n'arrivaient ils pas à se parler ? Ils n'étaient pas familier à cette séparation, c'était ce qu'il se disait. Sauf que ça faisait trois ans que Maxime avait déménagé, et qu'il avait perdu son frère au passage. Peut-être que c'était lui, le problème. Toujours lui.

Floriant lui avait envoyé un message. Maxime était déjà surpris, il le fit encore plus en l'ouvrant. Floriant, au beau milieu de la nuit, lui a dit qu'il avait des rendez-vous professionnels à Paris et qu'il en profiterait pour passer à Toulouse, le voir. Il lui a demandé si ça ne gênait pas, de loger chez leur père. Leur père. Floriant n'avait parlé que trois fois à son père. Les deux premières fois quand il était encore un enfant et se demandait pourquoi il ne recevait jamais rien à Noël, et la troisième fois quand il avait besoin de loger son frère après tout ce qui se passait à la maison. Ce n'était pas qu'il s'entendait mal avec lui, mais plutôt qu'il ne le considérait pas comme un père, juste un figurant. Il avait coupé tout pont avec lui. Pourquoi maintenant...

Maxime relut le message au moins dix fois pour être sûr qu'il n'était pas fou. Floriant venait demain soir, manger avec eux et dormir avec eux, avant de repartir pour Paris. C'était... C'était la première fois qu'il venait le voir à Toulouse. Maxime avait le coeur qui battait. Il avait envie de lui faire découvrir tous les recoins de la ville, de son lycée et de ses amis. Il voulait lui montrer sa vie, aussi piteuse soit-elle. Seulement... Pour cela, il devait revoir son père. Il devait rentrer aujourd'hui, pour tout préparer et ne pas paraître suspect. Il devait revenir dans cet appartement. Quitter la maison chaleureuse d'Elian et sa famille. Il devait... S'infliger l'enfer à nouveau.

-" Je crois que je vais rentrer chez moi." Murmura-t-il à Elian, depuis son lit. Les volets étaient entrouverts, ils ne pouvaient que se distinguer et Maxime n'était même pas sûr que son ami était réveillé. Il savait juste que les mots "chez moi" ont glissé comme du poison dans sa gorge, parce que c'était faux. Un doux mensonge.
Un long silence s'installa. Maxime fini par penser qu'Elian dormait.

-" T'en as marre de nous ?"
Il se retourna à sa droite, là où le lit d'Elian était, plus haut. Maxime ne pouvait pas le voir, juste imaginer son expression. Il le connaissait très bien, c'était son meilleur ami. Il devait encore avoir les yeux fermés pour ne pas se réveiller, les mains relevées sur sa couette et les sourcils haussés. Les cheveux en désordre et l'haleine du matin. C'était une habitude de le voir comme cela, au réveil, Maxime aurait aimé continué de le faire. Rien n'est éternel, hein ?

-" J'en aurais jamais marre de toi mon bébou des pralines."
Elian rigola, tapant son bras contre le matelas comme si Maxime était à côté. Ce dernier rigola presque de la scène.
-" En tout cas, tu nous abandonne."
Ce n'était pas un ton accablant. Ce ne devait pas l'être. Alors pourquoi Maxime se sentait si coupable ? Il aurait voulu rester chez eux pour toujours, ne jamais les abandonner. Que Floriant aille séjourner ici, où Maxime lui présenterais sa vraie famille. Maxime aurait aimé... Etre né ici.
-" Je vais pas squatter chez toi toute ma vie non plus. Va falloir que je paye les factures à force."
-" Max, tu sais que ça nous aurais pas dérangé." Le ton d'Elian était doux, plus sincère que jamais. Maxime voulu pleurer, parce que pour lui, c'était comme une manière de dire je t'aime.
-" Je sais." Il soupira, parce que c'était ça, le problème." Je sais..." Il répéta, totalement anéanti. "C'est moi qui me le reproche."
Elian n'eut rien à répondre, se remettant à fixer le plafond.