Le Cirque Rossolini

Chapitre 5.2

Il la regarda avec frustration et envie, tiraillé entre partir de la tente immédiatement ou relever sa robe sur la taille pour la prendre sur la table. Il la dévisagea. Il voulait partir de la tente, mais il pouvait sentir le pouvoir qu'elle exerçait sur lui.

Idi prit la décision pour lui et lui interdit de partir. Elle aimait faire l'amour avec une femme, mais elle aimait encore plus le faire avec Boss, et ce moment passé avec Émilienne l'avait sérieusement émoustillée. De plus, la jalousie évidente de Boss l'excitait. Elle avait encore très faim. Elle s'assied plus loin sur la table, refaisant tomber ses cartes de tarot sur le sol, et tira sur la ceinture de Boss. Il ne lutta pas et percuta violemment la table. Idi enroula ses jambes autour de sa taille et lui saisit le visage pour l'embrasser passionnément. Il ne lui rendit pas tout de suite son baiser, frustré de ne pouvoir lui resister. Amusée, elle retira sa robe, exposant sa nudité avec provocation. Elle s'adossa sur ses mains, se cambra sensuellement et défiant Boss de lui dire non. Elle ne portait aucun sous-vêtement. Boss en avait le souffle coupé.

« Idi, quelqu'un pourrait nous surprendre », la gronda Boss, tout en sachant que cela ne ferait que l'exciter encore un peu plus.

Elle rit pour toute réponse et écarta un peu plus les jambes. N'ayant pas besoin de plus pour le convaincre, Boss passa un bras autour de sa taille pour la coller contre lui. Il l'embrassa avec une impatience brutale. Il avait passé la journée à penser à elle, et voilà qu'elle baisait quelqu'un d'autre.

La jalousie le rendait encore plus ardent. Ses mains remontèrent toujours plus haut, agrippant ses seins à lui faire mal, et il plongea sa tête dans son cou, l'embrassant et la mordant. Elle poussa un gémissement guttural. Boss était bien le seul à lui faire cet effet, et c'est bien pour ça qu'elle continuait de revenir. Le sexe était bien la partie de l'humanité qu'elle préférait. Idi se frotta contre lui, impatiente et frustrée qu'il n'ait pas encore déboutonné son pantalon. Boss lui prit les fesses pour l'immobiliser et l'embrassa de nouveau. Un baiser dur et entreprenant. Il caressa sa cuisse avec une lenteur insupportable. Il la torturait pour la punir de son infidélité. Elle aurait pu le repousser, l'écraser au sol et le chevaucher de force. Il n'aurait rien pu faire contre sa force surhumaine, mais elle aimait ce petit jeu. Boss lui mordit le cou et elle poussa un petit cri de douleur. Oui, décidément, elle aimait beaucoup ce nouveau jeu. Elle poussa un grognement primitif quand elle sentit ses doigts atteindre son entrejambe. Idi se cambra instinctivement et écarta encore plus les jambes pour laisser la main de son amant l'explorer. À bout de souffle, elle le tira de force entre ses jambes :

« Si tu n'enlèves pas ce pantalon tout de suite, je te l'arrache et tu devras rentrer cul nu », elle le menace, n'en pouvant plus.

Avec un sourire victorieux, il défit son pantalon et la pénétra en un mouvement brusque. Les ongles d'Idi, d'où les aiguilles argentées commençaient à sortir, s'enfoncèrent dans le dos de Boss qui poussa un cri de douleur. Il s'accrocha plus fermement à elle et s'enfonça plus profondément. Idi vacilla en arrière en se mordant les lèvres pour ne pas hurler. Les quelques objets qui étaient encore sur la table tombèrent au sol après quelques coups de reins. Idi, en extase et tremblante, s'écroula sur la table, nue et les jambes écartées. Boss resta immobile au-dessus d'elle, à bout de souffle.

Plus que satisfaire, Idi le repoussa d'un geste ferme et se rhabilla. Comme si de rien n'était, elle se mit à ranger le désordre qu'ils venaient de faire. Il la regarda faire, son pantalon sur les chevilles et toujours aussi frustré. Il ne gagnera pas avec elle. Elle ne lui appartenait pas, il lui appartenait. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait de lui et elle le savait très bien. Sans dire un mot, il se rhabilla également et vint se placer derrière elle. Elle rangeait ses pierres colorées, mais s'arrêta quand il la serra dans ses bras. Elle posa les pierres qu'elle tenait dans la main. Il enfouit son visage dans son cou, et murmura désespéré :

« Qu'est-ce que je peux faire ? »

Que pouvait-il faire pour la garder avec lui pour toujours ? Parce qu'il mourait si elle le quittait. C'est exactement ce qu'il voudrait lui demander, mais les mots ne sortirent pas de sa bouche. Il se sentait déjà assez pathétique et impuissant. De toute façon, il n'avait pas besoin d'en dire plus, elle avait compris ce qu'il voulait dire. Prenant son temps pour répondre, elle se pencha sur la table de prédiction, en faisant bien exprès de pousser ses fesses rondes sur son bassin. Elle se saisit de la pile de carte de tarot qu'elle venait de ranger, et leva les cartes devant elle. Il ne bougea pas, ne voulant pas la lâcher. Elle dit d'une voix envoutante :

« Tire une carte »

Il fronça les sourcils sans comprendre. Comment une carte tirée au hasard pourrait bien lui dire ce qu'il doit faire. Il se prêta néanmoins au jeu d'Idi, et tira une carte au milieu de la pile. Elle lui prit la carte des mains et la retourna devant lui : le diable.

« Qu'est-ce que ça veut dire ? », il demande.

Il ne croyait absolument pas à ce genre de chose, la divination, le tarot, mais il avait foi en son pouvoir à elle. Elle remit la carte au milieu de la pile et se retourna vers lui. Il ne desserra pas son étreinte pour autant, de peur qu'elle ne disparaisse. Elle le regarda, les sourcils froncés, inquiète. Cela doit être important, il ne l'a jamais vu aussi tourmentée.

« Qui y a-t-il ? », demande-t-il.

« À quel point tu m'aimes ? », elle répond.

Il soulève les sourcils de surprises. Elle savait qu'il vendrait son âme pour elle.

« Plus que tout », il répond sans hésitation. 

Son expression change, et il sentit son corps se détendre. Elle prit son visage entre les mains et l'embrassa tendrement, avant de dire :

« Il y a un moyen pour que nous restions ensemble... pour toujours », elle murmure en regardant autour d'elle, nerveuse.

« Comment ? », il demande plein d'espoir.

Elle se mordit les lèvres. Elle ne faisait pas semblant. Ce qu'elle s'apprêtait à partager avec Boss n'était pas rien. Il s'agissait d'un secret bien gardé et malgré tout le temps qu'elle avait passé avec lui, elle n'était pas encore sûre s'il était digne de ce cadeau.

« Je ferais n'importe quoi pour toi, tu le sais », il insiste la voyant hésiter.

« Serais-tu prêt à mourir pour rester avec moi ? », elle demande, sérieuse.

« Oui », il répond sans hésiter.

« Ne prends pas ça à la légère, Tom. Ce que je te propose pourrait te coûter la vie », elle insiste.

Il pouvait entendre la peur dans sa voix.

« Je suis très sérieux, Idi. Je préfère perdre la vie plutôt que de vivre sans toi. »

Elle le dévisagea en silence, lisant ses pensées les plus profondes. Il pouvait la sentir fouiller dans sa tête. Il n'aimait pas quand elle faisait ça, mais il ne lutta pas pour autant. Il ferma les yeux, l'invitant à trouver dans son esprit la réponse qu'elle cherchait : la preuve de son amour.

Après quelques minutes, elle sembla satisfaite de ce qu'elle trouva, et une larme coula le long de sa joue. Elle l'embrassa passionnément.

« Prépare-toi à partir, Tom. Nous avons beaucoup de route à faire. »