Chapitre 33 : Appelle-moi

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POV Deirdre

J'entends la porte s'ouvrir, mais je n'ose pas me retourner. Si je le fais, vais-je le regretter ?

- Bonjour, dit simplement la voix d'une femme.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit. Je ferme les yeux, l'envie de me retourner me prend, mais je fais un pas en avant pour fuir.

- Puis-je vous aider, mademoiselle ?

- Non, non, je crois que je me suis trompée, excusez-moi, marmonne-je.

Je l'entends s'avancer vers moi.

- Mademoiselle, dit-elle d'une voix tremblante. D... Dei... Deirdre ?

Je me retourne lentement, redoutant un geste brusque. Mais non, son visage, couvert de larmes, apparaît devant moi et me tord l'estomac. Mon bras se lève instinctivement pour essuyer les larmes qui coulent sur sa joue.

Réalisant ce que je viens de faire, je retire rapidement ma main et recule.

- Non, s'il te plaît, dit-elle en se jetant dans mes bras.

Je resserre mon étreinte autour d'elle, impuissante. On reste immobiles, en silence. Après tout, que pourrais-je dire ? Je ne me souviens pas de grand-chose à son sujet.

Je sens son corps s'éloigner alors qu'elle desserre mon étreinte. Elle me regarde quelques instants avant de me dire :

- Viens, ne reste pas là.

Je la suis à l'intérieur, sans un mot. Waouh, ce loft est vraiment superbes.

- Je te sers un café ?

- Je veux bien, s'il te plaît.

Elle me tend une tasse fumante, et je la remercie avec un petit sourire.

- Depuis quand ? Me demande-t-elle.

- Quoi ?

- Depuis quand es-tu en vie, à moins que tu ne sois jamais morte ?

- Eh bien, au moins, c'est direct.

- Je ne vois pas l'intérêt d'y aller par quatre chemins. Claque t-elle.

Je prends une grande inspiration et fixe le plafond avant de plonger mon regard dans le sien.

- Que veux-tu savoir précisément ?

- Ce que tu as fait après être partie ne me concerne pas, tu es assez grande pour te débrouiller. 

Mais pourquoi t'être fait passer pour morte ?

- Eh bien, je l'ai appris hier que, aux yeux du monde, j'étais morte, et j'ai aussi découvert l'existence ton existence. En fait, j'ai pu mettre un nom sur la femme que je voyais dans mes rêves.

- Tu as toujours eu des rêves étranges, souffle-t-elle. Donc soit tu as encore perdu la mémoire, soit ça ne s'est pas amélioré depuis la dernière fois, peut-être même empirée.

- Ahaha, tu as raison. J'ai de nouveau perdu la mémoire, je me suis fait tirer dessus. Des flashs rapides me reviennent de ce jour-là. Mon estomac et une grande partie de mon intestin ont été perforés. Je n'aurais normalement pas dû survivre, mais le S.H.I.E.L.D. a trouvé un moyen. Sauf que ce moyen a des effets secondaires sur ma caboche. Pour résumer, voilà.

- Tu es vraiment une imbécile, dit-elle en se frappant le front. Donc tu ne te souviens pas de moi ?

- J'ai quelques souvenirs, mais rien de précis.

Elle pose sa tasse et contourne le bar pour se tenir devant moi. Elle attrape ma tasse et la dépose.

- Qu'est-ce que... balbutiais-je.

- Laisse-toi faire, murmure-t-elle en posant ses mains sur mon visage.

- Yel...

- Ça m'a tellement manqué.

- Quoi donc ? Chuchotai-je, à seulement quelques centimètres d'elle.

- La façon dont tu m'appelles... ta voix... toi, tout simplement.

Avant que je ne puisse rajouter quoi que ce soit, ses lèvres se posent sur les miennes, avec une douceur inattendue.

Il me faut quelques secondes pour répondre, surprise par ce geste, mais une explosion de sentiments émerge en moi. Le vide dans mon cœur se remplit à nouveau. La sonnerie de mon téléphone interrompt notre baiser, mais nous restons front contre front, n'osant pas bouger. Si l'une de nous prend la décision de bouger est ce que ce moment s'envolera ?

Finalement, je romps ce contact pour répondre, c'est probablement maman et il vaut mieux y répondre.

- Allô ? On va bientôt partir.

- D'accord, pas de souci.

- À tout à l'heure.

- Ouais, bisous, dis-je en raccrochant.

Je lève les yeux et remarque que Yelena est retournée de l'autre côté du bar.

- Je suis désolée, mais je vais devoir rentrer.

Je me dirige vers la porte, mais elle m'attrape le bras.

- Eh, ça te dirait qu'on se revoie ? Me demande-t-elle avec timidité.

- Avec plaisir. Répondis-je en l'embrassant doucement au coin des lèvres. Je vais te laisser mon numéro. Dis-je en faisant apparaître un morceau de papier grâce à mes pouvoirs. Appelle-moi. 

Let's cry togetherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant