Chapitre 22

69 17 41
                                    


Dès que la porte céda, Changbin perçut le pouvoir de Jisung qui se déployait. C'était bien plus doux que lorsque Chan avait tenté de se servir de ses capacités contre lui, un peu comme une caresse contre son esprit. Le demi-vampire se contenta de l'effleurer de sa force, toute son attention concentrée sur le groupe d'adolescents faméliques. Ils étaient immobiles, le regard vide, et lorsque l'assassin passa une main devant le visage du plus proche il ne se passa rien. Pas un grognement ni même un clignement d'œil.

— C'est carrément flippant, grimaça Changbin.

Jisung esquissa une grimace désolée, la tête enfoncée dans les épaules. Les traits plissés sous la concentration, il prenait le contrôle des novices affamés. L'assassin, bien que sur ses gardes, déambula entre les silhouettes statiques. C'était aussi fascinant que perturbant. En s'approchant, il pouvait voir les pupilles qui tressautaient et les cages thoraciques qui se soulevaient faiblement, mais sans ça il aurait pu les croire faits de pierre.

Un faible grognement fit vibrer la gorge du novice le plus proche de lui.

— Par pitié, l'humain, grogna Minho, va te faire rafistoler dans une pharmacie. Tu les excites à saigner comme un rôti, tu compliques la tâche de tout le monde.

La truffe plissée en une moue répugnée, le chat le foudroyait de son regard fendu. Changbin porta son attention sur Jisung et soupira de frustration. Le blondinet transpirait, son front était couvert d'une fine pellicule de sueur et ses mains tremblaient sous l'effort qu'il fournissait. Yeji haussa les épaules, peu concernée, lorsqu'il chercha un peu de soutien auprès d'elle. Changbin soupira une fois de plus.

— C'est bon, j'y vais, marmonna-t-il de mauvaise grâce. Le problème aurait été résolu s'il était meilleur dans son domaine...

— Et il aurait aussi été résolu si je t'arrachais la gorge et que je les laissais se repaitre de ton sang, siffla Minho. Dommage, Chan me l'a interdit et je me coltine un babysitting à la place.

— J'ai pas besoin d'être surveillé, se hérissa Changbin en carrant les épaules.

— Quand c'est dit par le seul humain qui pisse le sang, c'est pas trop crédible.

La moquerie embrasa les nerfs de l'assassin. L'envie d'attraper le sale matou par la peau du cou le démangea très fortement, et si l'image de Chan en furie ne s'était pas imposée à lui, il n'aurait pas hésité. Heureusement pour Minho, il n'avait pas envie de se battre avec Chan. Déjà que le vampire lui avait raccroché au nez comme un malpropre et qu'il en était encore vexé.

Changbin se contenta de le pousser du pied lorsqu'il passa près de lui et sortit en claquant la porte. Une brise légère lui effleura le visage et rafraîchit ses pommettes rouges de colère. Un coup d'œil rapide à son téléphone lui permit de trouver le chemin jusqu'à la pharmacie la plus proche et son doigt resta un instant en suspens au-dessus de la touche appel de son unique contact. Il se refusa à appuyer et fourra le mobile dans le fond de sa poche.

Le passage à la pharmacie s'éternisa pendant plus d'une heure, durant laquelle il batailla fermement avec le pharmacien et son équipe pour qu'ils ne contactent pas l'hôpital ou la police. La chair déchiquetée de son avant-bras ne permettait pas de bien voir les traces de dents et de crocs, lui permettant de faire croire à une morsure de chien en liberté, mais le pharmacien insista quand même lourdement pour qu'il aille se faire recoudre. Changbin finit par le menacer de lui infliger la même chose s'il ne se dépêchait pas de le désinfecter et de lui mettre un bandage. Le pauvre homme s'exécuta, blanc comme un linge.

Changbin quitta la petite pièce de soin quelques minutes après cet épisode, le pas encore plus rageur qu'à son arrivée, un florilège d'insultes aux lèvres.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

My Immortal [BinChan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant