Chapitre 3

17 1 0
                                    

La sonnerie de l'école retentit, annonçant la fin de la journée. Plus que une heure d'étude avec Woods et nous serons déjà plus qu'a un jour seulement des vacances de Noël. Demain a lieu la dernière journée avant les fêtes de fin d'année. J'ai entendu dire qu'une cacahuète géante était organisée. Vous savez, là où on pioche tous le prénom d'une personne et le jour de Noël, on offre tous nos cadeaux. En l'occurrence, le jour choisi pour offrir est demain. J'ai pioché le prénom d'une fille de ma classe il y a quelques semaines, un paquet de gâteaux sera suffisant pour la rendre heureuse. Les professeurs participent aussi, d'ailleurs.

Je déambule dans les couloirs de l'établissement à la recherche de la bibliothèque. Cela fait maintenant deux mois que je suis retournée à l'école et que Woods m'a proposée les cours particuliers. Pourtant, je ne m'y retrouve toujours pas quand il s'agit de me rendre aux différentes salles de classe. Bien qu'au début motivée à travailler, je suis maintenant bien plus réticente à l'idée de faire ces heures supplémentaires avec ma professeur principale.

Sincèrement, qui voudrait rester une heure en plus à l'école tout les jeudi soir à la bibliothèque avec sa professeure qui ne cesse de vous analyser à chacun de mes gestes ou dires ? Et têtue comme elle est, ça ne sert à rien de lui demander d'arrêter.

- Hey minimoys ! Tu ferais mieux de manger si tu veux pas t'envoler, me crie un garçon en rigolant avec ses amis.

Ah oui, j'ai failli oublier... En deux mois, je me suis vite fait ridiculiser par tout les élèves et certains professeurs. A leurs yeux, je ne suis qu'une pauvre fille timide et bizarre, seulement car je ne m'habille pas comme tout les moutons de cette société et que j'ai du mal à parler en public. Et la remarque qu'il vient de me faire, c'est pour cibler mon corps visiblement trop maigre à son goût. Ces connards n'ont rien de mieux à faire que d'attaquer le physique sans arrêt. Malheureusement, je suis habituée à ce genre de remarque tout les jours.

Un des garçons du groupe cours vers moi et me pousse contre l'un des nombreux casiers derrière moi. Mon sac et mes cours tombent à mes pieds alors que j'essaye de me relever. Cet enfoiré m'a fait super mal, je me suis cognée la colonne vertébrale contre la poignée.

C'est lorsqu'il recommence à partir vers ses amis que j'en profite pour me remettre sur pied complètement et sauter sur lui. Nous tombons tout les deux au sol dans les couloirs tandis que plusieurs élèves s'arrêtent pour observer la scène. Certains commencent même à nous filmer.

Nous nous battons pendant plusieurs longues minutes. Il a le nez et l'arcade en sang et contrairement à lui, je m'en sors plutôt bien. La lèvre coupée et sûrement de gros bleus qui apparaîtront dans quelques heures mais rien de très gênant, mise à part la douleur. Il sait se battre, ce chien.

J'entends de nombreuses voix s'élever dans les couloirs de l'établissement mais je peine à comprendre ce qu'il se dit. Ma tête commence à tourner et des larmes s'échappent même de mes yeux. Je ne comprends pas exactement ce qu'il m'arrive mais le garçon en dessous de moi me repousse et réussi à partir à toute vitesse avec ses amis.

Je roule sur le côté difficilement et reste allongée sur le sol froid. Tout mes membres brulent et je peine à bouger.

Deux bras m'entourent pour me soulever alors que je garde les yeux fermés.

- Quand est-ce que vous allez enfin arrêter de chercher les ennuis ?

Je reconnais très bien la voix de ma professeure. J'ouvre lentement les yeux et elle me pose sur une des chaises de la bibliothèque avant d'aller fermer la porte de la pièce.

Voyant que je ne compte pas répondre, elle s'assoit sur une chaise à mes côtés et sors un mouchoir de son sac.

- Pour votre lèvre.

J'attrape le mouchoir en tissu et essuie le sang qui couvre mes lèvres avant d'enfin prendre la parole :

- Je suis désolée...

- Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire mais plutôt au jeune homme que vous avez bien amoché, miss.

Je lui lance un regard noir et pose ma tête entre mes bras sur la table.

- Ça va, pas besoin de le répéter...

Elle rigole en soupirant et sors quelques livres de son sac. Je la regarde plusieurs secondes et me plains.

- Attendez, on travaille quand même, là ?

- Eh bien, c'est le but même de nos rencontres régulières ici, non ?

- Ouais mais là, je viens de me battre et tout... Je ne suis plus aussi concentrée, je lâche en soupirant.

- Dans ce cas, évitez d'engager le combat pour la prochaine fois. En espérant qu'il n'y ait pas de prochaine fois. Aller, au boulot.

- Quel dommage, mon sac est encore dans l'autre bâtiment donc-

- Ne me pensez pas aussi stupide, il est ici, me coupe-t-elle en désignant mon sac au pieds de ma chaise.

N'ayant plus aucune excuse, j'obéis et commence à travailler.

-

Après une bonne heure de concentration sans relâche pour ma part, la voix de Woods me sort de mes pensées.

- Au fait, il me semble que personne ne t'ai mise au courant...

- De ?

- Du voyage scolaire. C'est votre dernière année, on part à Romes une semaine en février. On l'a annoncé au début de l'année mais puisque que tu es arrivée plus tard...

J'acquiesce en silence et regarde ma feuille d'exercices, mes doigts jouant avec le stylo de plus en plus vite.

- Quelque chose ne va pas ?

Je relève la tête vers ma professeure, visiblement inquiète à mon sujet.

- Euh oui. Non, enfin..

Sauvée par le gong, la porte de la bibliothèque s'ouvre et mon professeur de sciences apparaît, cherchant visiblement quelqu'un. Lorsqu'il aperçoit madame Woods, il sourit et s'approche de notre table.

- Je ne pensais pas te trouver ici. Enfin soit, j'ai besoin de toi.

J'observe la scène sans bouger alors que Woods réplique sèchement :

- C'est urgent ? Tu vois bien que je suis occupée ! Dit-elle non sans m'accorder un regard.

Il soupire et pose bruyamment ses mains sur la table, juste à côté de moi. Je sursaute et il hausse le ton.

- Tu te doutes bien que si j'ai pris la peine de te chercher partout, c'est que ça doit être urgent, tu ne penses pas ? Alors ton cours de merde, tu l'arrêtes et tu me suis ! La directrice veut te voir, dit-il en partant.

Elle se lève rapidement et range ses affaires. Voyant que je n'ose rien dire, elle me rassure :

- Je ne vais pas me faire virer ou quoi que ce soit de ce genre, si c'est ce qui vous tracasse.

- Oh mais ça ne me tracasse en aucun point, je réponds.

Elle lève les yeux au ciel et quitte la pièce.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Oct 29 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Pretty teacher Où les histoires vivent. Découvrez maintenant