9. Paresse

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[Charles]

« Je dors avec toi. »

"Non."

Cela devais bien faire la 10ème fois que je tentais de poser cette question. Elle ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire, et moi non plus.

Après ce qui s'était passé sur le balcon elle était rentrée en furie dans l'appartement, de mon côté j'avais pris encore 5 minutes pour m'aérer l'esprit avant de la rejoindre.

Et pourtant même en faisant cet effort, son visage rouge et la sensation de sa peau chaude sous mes lèvres continuait de tourner en boucle dans ma tête.

On s'était juste posé sur sa table l'un en face de l'autre, à moitié avachis d'ailleurs. Mes yeux ne se détournaient pas une seule seconde d'elle.

« Juste une nuit. »

"Tu as dis pareil quand tu m'as demandé 'juste un restaurant', menteur."

Elle n'a pas tord, d'une simple balade j'ai obtenu un dîner avec elle, sans parler du fait que j'avais aussi réussi à m'immiscer dans son apparement par la suite. Et me voilà maintenant qui réclame une nuit à ses côtés.

Il est vrai que j'en demande beaucoup.

« Et alors ? Tu as apprécié non ? »

"Non."

Hm, elle est un peu dur avec moi tout de même.

Je détournais enfin mes yeux d'elle pour regarder ailleurs, je ne sais pas vraiment où mais partout sauf sur elle ça c'est sûr.

Je ne voulais pas qu'elle voit que ça me contrariait plus que ça ne le devrait.

Sans un mot, je me levais de ma chaise, j'en avais peut être un peu trop fais pour ce soir. Et si elle venait de me préciser qu'elle n'avait pas aimer cette soirée avec moi, cela voulait probablement dire qu'elle n'allait pas tarder à me renvoyer de son appartement.

Je préfère partir de moi même.

J'attrapais rapidement mes chaussures pour les enfiler, je n'avais pas envie de m'éterniser ici, il fallait que je m'en aille avant que je ne change d'avis et que je la garde contre moi toute la soirée, qu'elle soit d'accord ou non.

Je posais ma main sur la poignée de sa porte un air amer sur le visage, j'aurais aimé rester plus longtemps.

Mais quand je me mis à l'abaisser pour sortir, une petite main toute froide se posa sur la mienne.

Si tu me retiens je ne partirais pas d'ici avant demain, méfie toi.

"Excuse moi j'ai été désagréable."

Ne la regarde pas Charles.

"Je te mens, en faite j'apprécie passer du temps avec toi."

Ne te retourne pas.

"Et ce restaurant ainsi que le moment qu'on a passé sur le balcon m'on fait me sentir beaucoup mieux."

Impossible d'ignorer, sans vraiment que je n'ai le temps de réfléchir aux conséquences, je me retournais, et sans lui laisser l'occasion de changer de discours, je tirais sa hanches pour qu'elle se rapproche, enroulant mes bras autour de son corps pour l'enfermer contre moi.

Je crois qu'elle ne cherche pas à s'échapper, tant mieux, je peux la serrer encore un peu alors.

J'en profitais pour de nouveau caler mon visage vers le haut de sa nuque, ses cheveux sentent vraiment bon.

Onirique - Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant