20. Mardi 18 Octobre 2011. (1:30 am)

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J'avais expliqué la situation à Michael, puis lui avais demandé de ne pas en parler à Luke et Calum pour l'instant : je devais leur dire moi-même. Il me l'avait promis, puis nous avions changé de discussion, voyant que je ne voulais pas m'attarder sur cela, cette nuit-là.

    Après avoir fait une course contre lui – course qu'il a gagné d'ailleurs – et l'avoir coulé en mauvaise joueuse, nous avions décidé de sortir afin de nous sécher. Nous commencions à avoir froid dans l'eau. Allongée sur le sable, trempée et en sous-vêtements, j'écoutais les blagues de Michael et rigolais à chacune d'entre elles.

- Pourquoi tu t'intéresses à moi, d'un coup ?

    Je relevai la tête pour le regarder dans les yeux. Il semblait confus. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit lui qui me pose cette question. Je voulais lui poser cette question depuis plusieurs jours mais n'avais jamais trouvé le courage. Et lui, sans prévenir, me demandait cela.

- Comment ça ? Lui demandai-je, surprise.

- Tu m'as toujours ignoré. Et, depuis jeudi dernier, tu t'intéresses beaucoup plus à moi. Je ne comprends, pourquoi ?

- Tu te rends compte que c'est à moi de te poser cette question ? Tu traînes toujours avec des bimbos et, depuis quelques jours, tu me parles, à moi.

  
    Il me regarda alors, se demandant si je disais cela sérieusement ou non. Il ne se rendait pas compte que j'étais plus frustrée que lui dans cette histoire.

- Je ne t'ai jamais ignorée, répondit-il. Tu as toujours été trop occupée pour me remarquer.

    C'était vrai. Je n'avais jamais prêté attention à lui avant qu'il ne me parle, le jeudi auparavant. Et c'était également vrai que je m'étais intéressée à lui après qu'il m'ait aidée à faire mon devoir de littérature.

- Je suppose que je t'ai vraiment remarqué quand j'ai réalisé que tu        étais intelligent, dis-je. Le jour où tu m'as aidée à faire ma dissertation, précisai-je en voyant qu'il ne savait pas de quand je parlais.

- Oh, répondit-il. Tu pensais que j'étais débile ?

- Tu n'as fait pratiquement aucun examen à temps, cette année. Et tu        as séché une année entière de cours, juste comme ça. Je ne pensais pas que tu étais débile, juste... juste un connard en fait.

    Il se mit à rire à ma remarque. Je souris, gênée de lui avoir dit cela.

- Tu  ne penses pas que je suis un connard, maintenant ? Me        demanda-t-il, d'un air malicieux.

- Je ne sais pas vraiment ce que je pense, pour être honnête.        

    Je ne savais vraiment plus quoi penser de lui. Il était gentil, ce soir-là. Et il me faisait penser à autre chose que mon déménagement. Je profitais alors de ce moment.

- Je n'ai pas d'ex-copines en prison, commença-t-il, ou en centre de        désintoxication...

    Je tournai mon regard vers lui. Ses yeux fixaient le ciel, il était toujours allongé dans le sable. Je commençais à avoir froid. J'attrapai mon pull et l'enfilai en l'écoutant m'énoncer ses révélations.

- Et je n'ai pas couché avec toutes les filles du niveau. Beaucoup disent ça, mais je les ai juste embrassées en soirée, avoua-t-il. Et, je n'ai pas séché une année de cours pour le plaisir, comme les rumeurs le disent.

- Comment ça ?        

    Si j'étais surprise auparavant, j'étais abasourdie à ce moment-là.

- J'ai fait une sorte de dépression, me confia-t-il, je ne pouvais plus sortir de chez moi sans faire une crise de panique. Quand on m'a demandé pourquoi je n'étais pas là, l'année dernière, en revenant il y a quelques mois, je n'ai pas vraiment assumé. Alors j'ai dit que c'était parce que je n'avais pas envie.
       
- Mais, pourquoi ? Demandai-je, sans comprendre.

- J'en ai foutrement aucune idée.

    Il n'était pas le connard que je m'imaginais. Il était simplement devenu ce que les rumeurs disaient de lui. Il avait inventé ses propres rumeurs.

    Un silence ni agréable, ni gênant, s'installa entre nous. Je réfléchissais et je supposais que lui aussi. La plage était toujours aussi calme et j'aimais vraiment cela. Cependant, une question me vint en tête et je brisai alors ce calme.

- Pourquoi est-ce que tu m'as dit tout ça ? Demandai-je à Michael. Enfin, pourquoi tu me l'as dit, à moi ?

- Tu es la meilleure amie de Calum et Luke. Connaissant un peu ces deux-là, ça veut dire que tu es une personne de confiance. Alors, je te fais assez confiance pour te le dire.

Il attrapa ma main délicatement en me disant cela. Je le voyais jouer avec ma bague et souris en le voyant l'essayer, elle était de toute évidence trop petite. Je souris également face à sa réponse, il me faisait confiance et m'avait dit la vérité. Il jouait le rôle du connard mais ne l'était pas et cela me rassurait. J'enroulai alors mes doigts autour des siens, un sourire se dessinant sur son visage.

you were mine, for a night.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant