21.

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Nous étions toujours sur la plage. Michael m'avait proposée de faire un tour sur le bord de la mer, sans nous baigner cette fois-ci, et j'avais accepté. Nous marchions, les pieds dans l'eau. Nos mains étaient toujours liées entre elles, ni lui ni moi n'avions fait de remarque à ce propos.

    Je ne savais toujours pas quoi penser, alors je ne pensais pas. Je profitais de ce moment, avec Michael. Nous parlions de tout et de rien. Il me parlait du groupe que Luke et Calum avait monté.

- Je t'avoue que ça fait des semaines que je regarde leurs vidéos, ils sont vraiment talentueux. Alors, un jour, j'en ai parlé à Cal, en cours. Je lui ai dit que je jouais aussi de la guitare et il m'a        proposé d'en parler à Luke.

    Il faisait des tas de gestes avec sa main libre, tout en parlant. J'avais remarqué cela, un peu plus tôt : il faisait toujours des gestes lorsqu'il racontait quelque chose.

- J'y croyais pas trop, je m'entendais pas du tout avec Luke. C'est pour ça que je vous ai invité, samedi soir. Enfin, aussi parce que je voulais te voir, mais bon. Donc on a parlé un peu avec Luke avant que je te rejoigne dehors. Et c'était vraiment cool. Je pense qu'on est en bon terme, maintenant.

- Oui, lui confirmai-je, Luke m'a parlé du groupe et il a l'air de ne plus te détester du tout, si tu veux tout savoir.        

    Il me parlait des groupes qu'il aimait, des chansons qu'il écoutait et il avait une réel passion pour la musique. Je réalisais que j'avais eu tout faux sur lui, dès le premier jour. Il n'était pas ce connard, cet abrutit que j'imaginais. Il se cachait seulement derrière une image qu'il avait créé car il avait honte de lui.

- Tu ne devrais mentir sur ce que tu es, tu sais. Tu es quelqu'un de formidable, Michael, et je pense que tout le monde serait d'accord avec moi, si tu arrêtais de jouer avec les rumeurs comme ça.

- J'en sais rien, commença-t-il. La seule personne au lycée avec qui je        suis entièrement moi-même, c'est Calum.

- Si Cal t'accepte, tout le monde peut t'accepter.        

    Il leva les yeux au ciel, voulant éviter cette conversation.

- Je pense que je n'ai pas vraiment envie d'être accepter par tout le        monde. Enfin, Calum est vraiment cool et ça me suffit de voir qu'il y a une personne comme ça autour de moi.

- Alors pourquoi tu me dis tout ça, à moi ? Je ne suis pas Calum.

- Oui, mais tu n'es pas tout le monde.

    Michael enleva sa main de la mienne et se posta en face de moi, m'obligeant à m'arrêter de marcher. Ses yeux qui étaient d'un vert très clair fixaient les miens. Des fossettes se creusaient lorsqu'il me fit un sourire. Il semblait gêné, et sa phrase prenait alors tout son sens.

    Les battements de mon cœur accéléraient lorsqu'il remit en place une de mes mèches derrière mon oreille. Je savais parfaitement ce qu'il allait se passer ensuite et ne fit rien pour l'en empêcher. Il se rapprocha de moi doucement. Il était tellement près que je pouvais également remarquer le rythme irrégulier de son cœur.

    Michael attrapa délicatement mon visage, je le laissais faire. Finalement, il déposa ses lèvres sur les miennes et ce fut comme si rien n'existait autour de nous. Mon rythme cardiaque ne se calmait pas. Michael était beaucoup plus doux que ce que je m'étais imaginée – bien que je n'y avais pas réellement pensé avant ce moment là. Le temps s'était arrêté et je n'avais pas envie qu'il redémarre.

    Mais il avait redémarré. L'air finit par nous manquer et nos lèvres se séparèrent. Il posa son front contre le mien, et aucun de nous deux ne brisa le silence. Mes paupières étaient toujours fermées et je m'imaginais que les siennes aussi. Mon cœur battait toujours la chamade lorsque je repensais au baiser que nous venions d'échanger, mais il finit par se serrer quand je prononçai ses mots :

- Le déménagement va me briser le cœur. Je ne veux pas d'une relation        avec toi pour me le briser encore plus, Michael.

you were mine, for a night.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant