8.

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Luke avait une heure de mathématiques spécialisées alors que j'avais une heure de libre. Calum avait cours de littérature pendant que Cam et Sammy avaient un cours de français. Je soufflai, j'allais être seule pendant cette heure. Enfin, j'allais pouvoir commencer cette dissertation. Je n'avais pas grand chose à faire, de toutes façons. Je me dirigeai vers une salle libre, pour m'installer. Je mis alors mes écouteurs et laissai défiler les chansons de mon téléphone aléatoirement.

    Je finissais d'écrire mon introduction, dont j'étais assez fière, quand quelqu'un s'assit à côté de moi. Relevant la tête vers cette personne, je fus assez surprise de croiser le regard de Michael Clifford. Il devait voir ma confusion car il se mit à étirer un de ses sourires narquois. Il avait normalement cours de littérature avec Calum. Il ne pouvait pas se permettre de sécher, sachant qu'il devait en plus écrire un essaie. Le même essaie que moi, d'après mon professeur.

    Je le regardai une dernière fois, toujours confuse, puis replongeai dans ma copie. Je ne savais pas comment commencer mon paragraphe, il me fallait une idée mais la présence de Clifford me déconcentrait. Je soufflai légèrement pour le lui faire comprendre, mais si je doutais très fortement qu'il parte. A ma grande surprise, il se leva. Cependant, il ne partit pas.

    Il posa son sac de cours – que je supposais vide – sur le sol et se posta juste derrière moi. Légèrement énervée, je me retournai pour lui demander de partir. Je ne le fis pas. Son sourire débile n'était pas sur son visage, il ne souriait plus du tout. Il était concentré, il lisait ce que j'avais noté sur ma copie. Si je disais être confuse auparavant, ce n'était absolument rien par rapport à cet instant-là.

- C'est pas mal, lâcha-t-il après avoir lu mon introduction. Cependant, tu ne devrais pas exposer ton plan de cette façon-là.

       

- Pardon ? Lui lançai-je.

   

    Tout ce que je me répétais intérieurement était : Non, mais pour qui est-ce qu'il se prend ? Je compris qu'il était sérieux lorsqu'il s'accroupit, histoire d'être à mon niveau. Il ne m'avait pas regardé une seule fois depuis qu'il avait commencer à lire mon essaie.

- Je peux ? Demanda-t-il en me montrant un crayon qui était sur ma        table.

   

    J'acquiesçai. Michael rapprocha alors ma copie de lui. Il prit une inspiration, puis me regarda. Il semblait vraiment gentil, à ce moment-là, et, étonnamment, très sérieux. Il me fit un petit sourire, puis se concentra sur mon introduction.

- Tu vois, commença-t-il, tu ne décris pas assez le contexte. Il faut que tu définisses ce que tu dis être des rumeurs avant d'écrire ton plan. Ici, me montra-t-il, tu n'as pas besoin de détailler. C'est pas vraiment important, par rapport à ce que tu as mis dans        ton plan. Il faut que tu parles brièvement de ta deuxième partie.

   

    Tout en parlant, il entourait certaines de mes phrases, en barrait d'autres. Ce qui me surpris le plus, c'était lui. Chacun de ses conseils étaient brillants. Il était brillant.

- Là, tu peux exposer ton plan, conclut-il. Normalement, c'est plus clair        pour le correcteur et ça peut t'aider à te lancer dans ton premier paragraphe. Ne commences pas ta partie par un connecteur logique bateau, comme «Tout d'abord» ou « Premièrement ». Les profs aiment ça quand t'es au        collège. Là, ils te demandent un peu plus. Ton plan n'est pas construit sur l'idée de thèse/anti-thèse. T'as pas besoin d'opposer tes idées, mais de les relier. Tu commences ton premier        paragraphe par un exemple et tu définis l'idée. Les profs ne le        conseillent pas, ils disent que c'est trop risqué. Mais si tu le fais bien, c'est plus facile et ils aiment l'idée. C'est plus        original, et puis, la construction de ton essaie reste bonne, tu vois ?

   

    J'allai lui répondre quand un surveillant entra dans la salle. Il regarda Michael attentivement. Puis souffla. L'attitude de Michael changea subitement. Son sourire narquois se redessinait sur ses lèvres et fit tourner autour de son doigt le crayon qu'il utilisait pour m'aider, d'une façon nonchalante.

- Clifford, j'ai pas envie de t'emmener dans le bureau aujourd'hui, dit le        surveillant. Va en cours, s'il te plaît.

       

- Ok, patron ! S'exclama-t-il.

   

Il se releva, posa mon style sur ma table et alla récupérer son sac.Il posa sa veste en jean sur son épaule et se dirigea vers la sortie.

- Il ne t'a pas dérangé ? Me demanda le surveillant et faisant comme si Michael n'était pas là.

       

- Oh, mais t'en fais pas, Han. On parlait juste de ma petite soirée,        demain soir. Et, pour mon plus grand plaisir, elle m'annonçait qu'elle viendra.

   

    Il me fit un de ses sourires que je détestais et quitta la salle. Je fis un petit signe de la tête au surveillant, pour le rassurer.

- D'accord,  dit-il en quittant également la salle.

   

    J'étais de nouveau seule. Avec mon introduction qui me semblait parfaite, grâce aux conseils de Michael Clifford, et un plan pour mon essaie incroyablement mieux construit que d'habitude. J'étais de nouveau seule, mais j'avais tellement de questions que j'avais l'impression que cette salle silencieuse était bruyante.

    J'attrapai mon stylo et me rendis compte que je n'étais plus du tout concentrée. J'étais absolument déboussolée.

- Bordel, chuchotai-je, qui est ce mec ?

you were mine, for a night.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant