Chapitre 11 : Invités surprises - Partie 2

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Kiyoko Sera

Le même jour, 20h15 - Quartier du haut - Maison de Kiyoko et Moe

La silhouette décomposée de Moe se dessinait sous mes yeux, accentuant la terreur ambiante. Le son léger de la porte d'entrée s'ouvrant résonna dans l'air, tout comme les bruits de pas qui s'ensuivirent. La porte se referma dans un claquement sec, suivi du cliquetis inquiétant d'une clé s'insérant à nouveau dans la serrure.

Tout semblait se dérouler au ralenti. Rien de tout cela ne paraissait réel, et pourtant, j'étais hyper consciente de chaque détail, chaque son parvenant à mes oreilles avec une clarté troublante.

Je ressentais la peur comme jamais auparavant. La mienne et celle de ma sœur, dont le regard restait désespérément fixé sur le mien, comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas.

Le temps était suspendu, nos destins scellés. Pourtant, un mince fil d'espoir subsistait. Peut-être que mes calculs étaient erronés. Peut-être avais-je reçu le message de ma mère bien après qu'elle me l'ait envoyé et c'était bien elle qui franchissait le seuil.

Mais ce faible espoir fut brutalement balayé lorsque j'entendis deux personnes marcher dans l'entrée.

Ce n'est pas ma mère.

Elle se serait annoncée si c'était bien elle.

Cette réalisation commune fit réagir Rin en premier. En vitesse, il se leva et se saisit de mon bras puis de celui de Moe avant de nous tirer en arrière. Nous étions désormais cachés derrière lui tandis qu'il continuait de reculer.

Mon téléphone, je dois le récupérer.

Alors que cette urgence m'envahissait, quelque chose capta mon attention. Un grincement prolongé et pesant, semblable à un objet traînant au sol.

Je me mis alors à imaginer le pire. La possibilité que ce soit une arme râpant le sol ou l'un des murs de l'entrée. Était-ce un glaive ? L'arme ayant servi à tuer toutes ces familles. Étaient-ils venu finir le travail inachevé de la dernière fois, lorsque Ryohei avait survécu à cette attaque ?

Je devais à tout prix prévenir quelqu'un, la police.

Seulement, j'étais incapable de faire un pas vers la cuisine où se trouvait mon téléphone, car si je le faisais, je tournerai le dos à l'entrée du salon et mon regard la quitterai.

Autant affronter ma peur de face que de dos.

Et puis, Rin m'empêchait de faire le moindre mouvement, son bras gauche me tenait fermement en place derrière lui.

Brusquement, les pas s'arrêtèrent, tout comme le son de ce que je pensais être une arme. Quelque chose apparut alors lentement derrière le mur, à l'entrée du salon. J'aperçus d'abord des cheveux très courts, puis un front. Un homme passait lentement sa tête de l'autre côté de ce mur, comme pour évaluer la situation, pour vérifier si quelqu'un était présent. Si nous étions là.

Ses yeux scrutèrent la pièce avant de croiser les nôtres, les miens.

Un large sourire, fermé et sinistre, étira ses lèvres jusqu'à ses oreilles dès qu'il nous repéra.

Le visage qu'il nous offrait était tellement déplacé et malsain qu'il s'imprima instantanément dans mon esprit.

Moe agrippa mon bras, me forçant à détourner le regard de ce spectacle horrible. Je réalisai alors que j'avais reculé d'un pas. La tension était telle que je ne la supportais plus. Mon corps réagissait instinctivement, s'éloignant du danger que représentait cet homme aux cheveux rasés.

Le Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant