Chapitre 14 : Rassemblement

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Yuta Tatsumi

11 jours plus tard, 19h12 - Quartier du haut

La tête appuyée contre la vitre, je contemplais le paysage défiler depuis l'arrière de la voiture de mon grand-père, en compagnie de Maiko et Seki. Maiko siégeait entre nous deux, alors que ma grand-mère, assise sur le siège passager, fredonnait une douce mélodie, apportant une certaine sérénité à l'habitacle. Cela faisait longtemps que la voiture n'avait pas été aussi pleine, et l'atmosphère me rappelait les sorties d'autrefois, quand mes grands-parents nous emmenaient tous ensemble quelque part.

Ce soir, cependant, il ne s'agissait que d'une simple dépose à un endroit précis. Nous aurions pu marcher, mais ils avaient préféré nous y conduire en voiture, sûrement par souci pour notre sécurité. Je pouvais comprendre leur inquiétude, même si ma grand-mère avait accueilli la nouvelle de notre destination avec un certain enthousiasme.

Contrairement à elle, je n'étais pas aussi ravi, et Maiko non plus. En vérité, Seki était le seul à trépigner d'impatience, sa jambe droite tressautant sans cesse alors que ses yeux scrutaient avidement les maisons, de plus en plus modernes et luxueuses, à mesure que nous avancions dans le quartier.

Maiko avait les yeux fixés sur l'écran de son téléphone, faisant défiler les photos dans sa galerie d'un geste nerveux. Son angoisse était presque palpable, à tel point que j'étais certain que si je m'approchais à quelques centimètres de son cou, j'entendrais son rythme cardiaque s'emballer.

Un surexcité et une angoissée. Génial.

Je n'avais pas particulièrement envie de venir, mais étant invité en même temps que mon frère et ma sœur, il était difficile de refuser. Et puis, comment résister à la moue triste de Seki, qui m'avait supplié d'accepter ?

Rencontrer de nouvelles personnes était une expérience inhabituelle pour moi. Je n'aimais pas parler aux autres, ni être entouré par une foule, sentir leurs regards peser sur moi. Je détestais qu'ils me posent des questions sur ma vie, ma famille, tout en feignant un intérêt pour finir par m'offrir un sourire désolé. À vrai dire, je n'avais pas non plus envie d'entendre parler de leurs problèmes de vie, de famille ou d'amitié... Mais ce soir, c'était différent.

La voiture ralentit progressivement jusqu'à s'immobiliser. Mon grand-père coupa le moteur, puis se retourna pour nous observer. Il posa son regard sur chacun d'entre nous avant de dire :

– Faites attention. Appelez-moi au moindre problème.

– On sait ! lança presque en criant Seki, un sourire aux lèvres. De toute façon, Maiko a déjà le doigt sur le bouton "appeler"...

C'était faux, mais cela n'empêcha pas tout le monde de vérifier, ce qui fit éclater de rire Seki.

Après cela, mes grands-parents nous souhaitèrent une bonne soirée, non sans nous avoir aidés à récupérer nos affaires dans le coffre de la voiture, puis repartirent au volant. Désormais seuls devant cette immense maison, Seki s'écria :

– Bienvenue chez Moe et Kiyoko Sera !

Il jubilait, tout seul, sans se soucier que tout le quartier ait probablement entendu. Sans perdre une seconde, il se mit en mouvement, et nous le suivîmes, sacs en main, alors qu'il se dirigeait vers le portail. Maiko me lança un regard qui semblait dire : "Je crois que je vais appeler papi", et une pensée traversa mon esprit.

Comment en sommes-nous arrivés là, déjà ?


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