Petit Hérisson

Chapitre 18

Je sors de la salle de classe en nage, la tête encore remplies de formules de mathématiques et je discute avec quelques-uns de mes camarades de classe à propos de l'examen de math que nous venons d'avoir. Quand ils commencent à me dicter tous ce qu'ils ont écrit et à vouloir comparer nos réponses, je me bouche les oreilles et m'en vais rapidement. Je déteste les gens qui disent tout haut leur réponse, personnellement je préfère ne rien savoir jusqu'à l'obtention de mes résultats. De manière générale, mes examens se sont plutôt bien déroulés, je peux d'ailleurs remercier Lylia de m'avoir fait réviser avec acharnement, nous en avons passé des journées sur le canapé à réviser et à s'interroger !

Ma petite amie qui a certainement tout réussi avec brio comme d'habitude, a fini l'examen 15 minutes avant moi. Nous nous étions promis de nous rejoindre à la cafétéria après notre dernier examen, c'est donc tout heureuse d'être en vacances que je m'en vais la rejoindre. Il y a une semaine elle m'a proposé de fêter Noël avec sa famille, ça me stresse mais je suis tellement heureuse de cette proposition, après tout, je n'ai encore jamais rencontré ses parents. Je crois d'ailleurs qu'Elianor a également invité Vanessa, plus on est de fou plus on rit ! J'ai eu des aprioris sur elle dû à notre première rencontre, mais en fait ce n'est pas une méchante fille. Parfois je la plains même un peu, ça n'a pas l'air facile de sortir avec ma belle-sœur.

Sur le chemin de la cafétéria, j'entends de drôles de bruits, des rires gras et des pleurs. Je presse un peu plus le pas pour aller voir ce qu'il se passe et je tombe sur une scène terrible qui fait resurgir en moi les pires moments de mon enfance. Deux garçons sont en train de rire, l'un d'eux a le pied sur la tête d'une pauvre fille, couchée à même le sol et s'amuse à appuyer pendant que la fille pleure et se débat sans rien pouvoir faire. Un flash me parvient soudainement, je me revois, cachée en dessous de mon lit en entendant ma mère pleurer et se débattre pendant que mon père hurle et rigole. Une colère sourde s'empare de moi, d'abord envers ses hommes violents et lâches de s'attaquer à plus faible qu'eux mais également envers moi qui n'ai jamais rien fait pour aider maman à l'époque. Je ne referrai plus jamais la même erreur, je ne fais pas le poids mais il faut que j'aille l'aider. Je m'empare de la clé de chez moi et la serre vigoureusement dans mon poing, je me mets ensuite à courir vers les deux individus.

- Vous foutez quoi bande de cons ! ; je pousse violemment le garçon qui avait déposé son pied sur la jeune fille.

- Putain te mêle pas de ça, c'est elle qui l'a cherché ; il crie.

Il tend sa main vers moi pour me repousser mais je la dévie à l'aide de mon poing contenant la clé. Il crie de douleur, et je peux apercevoir une petite blessure sur son avant-bras.

- Connasse !

Il m'assène un énorme coup de poing dans les côtes, je chancèle mais parviens à me rattraper au mur sans tomber.

- Mec calme-toi on se barre ; son ami le tire en arrière, sentant que les choses sont en train de mal tourner.

Il ne l'écoute pas et se rapproche de moi, les yeux exorbités. Tandis qu'il lève une nouvelle fois son poing, je me cache avec mes bras en attente du choc. Au lieu de ça, j'entends des bruits de pas venir bruyamment dans notre direction.

- STOP ! Arrêtez ; crie un professeur.

Comme s'ils avaient compris qu'il n'y avait plus aucun danger, une foule débarque, tous choqués devant la scène qui s'offre à eux. La foule se fend et laisse entrevoir ma petite amie, paniquée suivie de sa sœur jumelle qui pour une fois dans sa vie n'aborde pas son sourire suffisant.

- Isadora ! Tu vas bien ? ; s'inquiète Lylia en prenant mon visage entre ses mains.

Je suis pliée en deux, les mains tenant mes côtes endolories et suis bien incapable de parler.