Pour les autres humains, je suis invisible, transparente, inexistante. Comme si j'étais une partie du mur, que je faisais partie de la pièce. Ils m'aperçoivent sans me voir. Ils m'entendent sans m'écouter. Ils m'adressent la parole sans me parler. Ils me côtoient sans me toucher. Je ne suis qu'une décoration. Je suis là tout en ne l'étant pas. Un jour, t'es débarqué dans ma vie et t'as tout chamboulé. Avec toi, j'apparais à nouveau. Avec toi, je ne suis pas seulement aperçue, je suis vue. Avec toi, je suis non-simplement entendue, mais aussi écoutée. Tu me côtoient, tu prends soin de moi, tu touches ma peau, tu me prends dans tes bras. Avec toi, j'existe enfin. Ce que je vois dans tes yeux quand tu me regardes vaut tout l'or du monde. Tu as beau ne pas être amoureux de moi, je sens ma confiance remontée en flèche quand je suis avec toi. Je sais que tu m'aimes et je le sens. En amitié ou en amour, peu m'importe, mais je le sens. Je sais que tu tiens à moi. Pour moi, tu es un peu comme une boule de chaleur en plein hiver. Tu es les mots sur mes pages blanches, tu es les paroles de ma mélodie. Même quand je n'avais jamais été aussi mal, tu réussissais à me remonter le morale comme personne. Quand tu m'aperçois au loin et que tu te mets à sourire, c'est comme si tout s'arrêtait subitement. Mes proches ont remarquer que quand tu m'aperçois au loin et que tu me souris, tes yeux s'illuminent. Je l'ai remarqué également. À chaque fois, c'est comme si l'étincelle dans tes yeux provoquait un feu qui me réchauffe le cœur instantanément. Et putain, j'aime cette sensation! Elle m'est devenue vitale désormais. J'ai besoin de savoir que quelqu'un est content de me voir, que quelqu'un tient à moi, que quelqu'un dans ce monde m'apprécie comme je suis. J'ai besoin de savoir que je manque à quelqu'un, que quelqu'un pense à moi. J'ai besoin de savoir que j'existe pour quelqu'un sur cette putain de Terre. J'ai tellement prié pour te garder avec moi pour toujours. J'ai prié pour qu'on soit amis jusqu'à ce que la Terre arrête de tourner, mais Dieu en a décidé autrement. Tu es parti. Tu es si loin à l'heure qui l'est. Je sais que je ne t'ai pas perdu, mais j'y arrive pas. Loin de toi, je sens mon corps flancher. Loin de toi, je sens mes genoux heurter le sol. Loin de toi, leurs mains me poussent vers le gouffre. Loin de toi, je suis faible. Tellement faible. Je sens mes forces m'abandonner peu à peu. Si tu savais comme j'ai besoin de toi. Loin de toi, je me sens seule. Loin de toi, je sais que je vais disparaître à nouveau. Je t'en supplie, ne me laisse pas... Loin de toi, je cesse tout simplement d'exister puisque tu es la lumière et je suis l'obscurité.
~L'obscurité n'existe pas. C'est simplement l'absence de lumière.~ Albert Einstein.