Série HISTORIQUE. Tome 2. Le Pire Parti

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"Madene, sers nous un peu d'hydromel ma jolie"

La fille qui était collée à mon époux se leva avec grace et passa entre les hommes avec des pichets, accueillis joyeusement. Était- elle une sorte de servante? Mon dieu! J'espère que ce n'était pas une jézabel en second... Quel triste coup du sort me réservait la le destin!?

"Oh! Lady Emlyn vous êtes là?" Dit Madene en m'apercevant, sans se démonter. Elle poursuivit sa tâche en souriant à tous.

Je redressais le menton et empoignait ma jupe pour me diriger vers ces messieurs.
Plusieurs se devissaient la tête pour m'apercevoir.

"Bienvenue à la maison messieurs" que dire de plus? On m'avait bien fait comprendre que je n'étais pas là maîtresse de maison... Ronan ne tourna même pas la tête vers moi, absorbé par son verre de bière.

Gênée, je m'approche de l'âtre pour que la chaleur du feu s'infiltre dans mon corps. Madene arrive vers moi avec une coupe et évidemment ... Elle trébuche et renverse l'hydromel sur ma robe.

"Lady Emlyn ... Je..." Elle s'agite et en se penchant pour essuyer, elle renverse plus encore de liquide...

Je lui jette un regard noir, fulminante. Ronan n'a pas bougé d'un pouce, toujours concentré sur sa bière, les yeux dans le vague, déconnecté.

Les hommes autour nous regardent l'air amusé ou indifférent. Personne en tout cas ne semble prêt à prendre ma défense.

"Donnez moi votre robe, que je la nettoie lady Emlyn..."

"Laissez moi"

"Quoi?!"

"J'ai dit laissez moi"

"Elle n'a rien fait de mal" dit Ronan d'une voix tranchante.

"Vraiment?" Je dis d'une voix blanche. Va t-il prendre son parti publiquement et m'humilier?

"Vraiment, arrêtez vos jérémiades et..."

Ronan s'arrête brusquement, au beau milieu de sa phrase, dégoulinant. Son regard est a la fois surpris et furieux. Il me faut quelques secondes pour réaliser que c'est moi qui vient de lui jeter une coupe d'hydromel au visage.

Mince ...

Je pourrais m'excuser mais des années à tenter la médiation et la conciliation avec mon père ne m'a rien apporté d'autre qu'un mariage forcé catastrophique. Et si, finalement, je devais devenir une harpie comme jézabel ?

"Pas de jérémiades Ronan. Je n'ai rien fait de mal" je dis, en exécutant un demi-tour avec ma robe avant de remonter l'escalier. Dès que je suis hors de leur vue je cours jusqu'à ma chambre mais un pas lourd et mesuré me suit. Je suis à peine à l'intérieur que la porte s'ouvre brutalement et va percuter le mur .

"Qui prétendre vous être dans cette demeure?!"