27 - L'ombre de la trahison

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Désolée d'avance... et bonne lecture 🫶🏻

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« Tu es viré. »

Gabriel fixa son bureau d'un regard vide, ses pensées brouillées, incrédules. Cette maudite phrase résonnait encore dans sa tête comme un écho dévastateur et chaque réverbération le percuta un peu plus. Tout son univers, ses efforts, ses longues heures de travail, tout ce en quoi il croyait... balayé en quelques instants. C'était un coup de massue, un poids écrasant sur sa poitrine.

Dans un réflexe désespéré, il glissa une main tremblante dans sa poche pour attraper son téléphone. Il avait besoin de Jordan. Sa voix, son calme, la certitude de ses mots... il avait besoin de sentir cette ancre qui le maintenait à flot quand tout semblait s'écrouler.

Il composa son numéro, laissant ses doigts hésitants tracer le chemin de l'habitude, comme un automatisme qui pourrait lui offrir une bouffée d'air. Le téléphone sonna dans le vide. Chaque sonnerie se mêlait aux battements de son cœur, amplifiant le froid qui s'insinuait en lui.

Jordan était probablement indisponible, il le savait. Le décalage horaire, les réunions incessantes de ce voyage d'affaires, ce projet immense sur lequel Jordan travaillait... Gabriel comprenait. Mais le vide laissé par ce silence le rongeait. Il avait besoin d'une réponse, de n'importe quoi, d'une voix qui lui assure qu'il n'était pas seul.

Il tenta de se raisonner, d'étouffer la morsure du désespoir qui se tissait en lui. Il savait que ce projet était crucial pour son compagnon, peut-être même le tournant de sa carrière. Il ne devait pas lui en vouloir, il ne devait pas se sentir aussi abandonné.

Mais il était à bout.

Trop de jours de distance, trop de jours où chaque message échangé avait été trop rapide, trop formel, lui donnant l'impression d'être à des années-lumière de lui.

Dans un dernier effort, il composa le numéro de Stéphane. Peut-être que lui... peut-être qu'il aurait une oreille, un soutien. Mais une fois de plus, le silence. Cette absence de réponses l'écrasait un peu plus, l'entourant d'une chape oppressante de solitude. Le monde semblait s'éloigner, le laissant dans un néant glacé où les sons et les sensations devenaient sourds, flous.

Il laissa tomber son téléphone sur le bureau, incapable d'affronter davantage ce silence assourdissant. Ses mains se crispèrent et ses doigts tremblèrent. Il inspira profondément, tentant de ralentir le rythme frénétique de son cœur, de repousser cette angoisse montante qui menaçait de l'engloutir.

Gabriel resta assis, figé dans le silence glacial de l'open space. Une vague d'impuissance l'enveloppa et un sentiment plus douloureux encore commença à se faufiler dans son esprit : il n'avait personne.

Deux noms surgirent, comme des repères perdus dans l'immensité de son désarroi. Jordan, Stéphane...

C'est fou, se dit-il, que sa vie ait fini par se réduire à deux personnes. À quel moment exactement avait-il basculé de cette façon, au point de dépendre entièrement d'eux ? La question le traversa comme une lame, une colère sourde grondant en lui. Une rage froide qui se propageait, trouvant sa cible dans tout ce qui l'entourait.

Conquête du désir - [bardattal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant