Flocon d'Étoile

Chapitre 38 - Un réveil difficile

Marcus avait rarement eu aussi mal à la tête.

Depuis qu'il s'était réveillé, deux heures plus tôt, elle lui semblait aussi lourde que du plomb. Il avait beau avoir bu de l'eau et s'être immergé dans un bon bain chaud, il se sentait incapable d'entreprendre quoi que ce soit. Allongé sur le canapé du chalet, il fixait le plafond en se massant les tempes.

Lorsqu'il entendit la porte d'entrée s'ouvrir, il se redressa péniblement sur ses coudes. Il vit Rowan apparaître dans l'embrasure, suivi par son frère.

— Alors ? lui lança son oncle. Es-tu dans un meilleur état qu'hier soir ?

Marcus ne fut qu'à moitié surpris. Il se souvenait vaguement l'avoir aperçu la veille, mais comme ses souvenirs se faisaient on ne peut plus flous, il avait cru qu'il s'agissait d'une simple hallucination.

Il se releva péniblement du canapé et vint à la rencontre de Rowan. Il le prit brièvement dans ses bras, heureux de le voir parmi eux.

— Je suis désolé que tu m'aies trouvé comme ça, se navra-t-il sans pouvoir soutenir son regard. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris, j'ai complètement perdu le contrôle et...

Il détestait être une telle déception et une telle charge pour les autres. Un futur Grand Alpha ne pouvait pas se permettre de se comporter comme le premier ivrogne venu. Marcus savait qu'il supportait mal l'alcool, mais après la dispute avec son frère, il lui avait semblé que plus rien n'avait d'importance.

En parlant de Julian, celui-ci s'éclipsa rapidement pour aller voir Lyssandra. Lui et Marcus n'avaient échangé que deux ou trois mots avant que le plus jeune loup ne s'absente du chalet.

— Je sais ce que c'est, ne t'en fais pas, le rassura Rowan avec un sourire un peu triste. En tant que tonton modèle et responsable, je te conseille de ne pas recommencer, mais... Si ça peut te rassurer, je ne dirai rien à ton père et à Eleanor.

Le loup hocha la tête, reconnaissant. Même si ses parents avaient déjà eu vent de frasques pires que celle-ci, il préférait que ce moment de faiblesse ne remonte pas à leurs oreilles.

Il invita Rowan à s'asseoir, puis attisa le feu dans la cheminée. Depuis son réveil, il avait l'impression de mourir de froid. Il avait pour une fois dormi de longues heures, d'un sommeil sans rêves, qui avait échoué à le reposer.

— J'imagine que tu as déjà dû le dire hier soir, mais... Comment nous as-tu retrouvés ? Papa et maman vont bien ?

Patient, Rowan lui répéta ce qu'il avait sûrement raconté à son frère. Marcus s'était attendu à ce que son père envoie des renforts près du village où se trouvait leur bureau de poste, sans imaginer que leur oncle viendrait.

— Tu as pris des risques, nota-t-il en se laissant tomber sur un fauteuil. Tu aurais pu attraper l'épidémie en venant ici, ou te faire attaquer.

— J'avais deux gardes pour m'accompagner et nous avons fait route comme des voyageurs ordinaires. Je ne suis pas un véritable membre de votre famille, mon aura est celle d'un loup banal. Quant à l'épidémie, elle n'est apparemment pas si répandue que ça.

Cette information étonna Marcus, qui fronça les sourcils.

— Nous avons pourtant cru comprendre que des cas ont été rapportés dans les villages voisins. Il s'agirait d'autre chose ?

Rowan haussa les épaules.

— D'après les dernières informations qu'a reçues ton père, la plupart des virus ne sont pas dangereux. Beaucoup d'anciens vampires tombent malades depuis qu'ils ont perdu leurs pouvoirs, leur corps n'est plus habitué au froid ou aux aléas de l'hiver. Les médecins ont connu une telle augmentation de leur nombre de patients qu'ils se sont peut-être un peu trop affolés. Il est avéré qu'une maladie étrange sévit à certains endroits, mais elle reste minoritaire.