2 décembre 2024
Dans 23 jours c'est Noël. Cette phrase vint s'incruster dans l'esprit de la jeune fille comme une évidence. Elle n'écoutait plus ce que lui disait Eylé, cette illumination bien trop importante désormais. Elle l'interrompit :
-La journée est terminée.
-Quoi ? demanda l'homme, perplexe
-Ne me demande pas comment je le sais, mais j'en suis sûre, on est le 2.
A son plus grand étonnement le jeune homme ne se moqua pas et ne la contredit pas non plus. Il hocha la tête dans l'optique de lui faire comprendre qu'il la croyait.
-Très bien Angelinette, rétorqua-t-il de nouveau avec ce surnom qui lui chatouilla l'estomac, maintenant qu'on a fait le plan date et météo je peux continuer ?
-Oui, désolée, vas-y.
-Je disais donc qu'il y a peu de choses à savoir pour s'intégrer ici. On utilise la même nourriture, on parle tous français, et on vit dans un petit camp constitué de cabane en bois. Je t'accueillerais dans la mienne le temps qu'on t'en construise une.
-Mais, ça fait longtemps qu'ils sont là les tout premiers ? s'enquit la fille.
-C'est compliqué à déterminer étant donné que le temps ici est impossible à calculer. Enfin, jusqu'à ton arrivée visiblement.
La jeune fille haussa les épaules et répondit :
-Je ne sais pas. Je suis totalement perdue. Je cherche le moindre indice dans ma mémoire, mais la seule chose dont je me souviens c'est que Noël est dans 23 jours.
-C'est déjà ça, la rassura Eylé.
-Parle-moi de toi.
Elle avait lâché ça sans vraiment y réfléchir et c'est quand il éclata de rire qu'elle se rendit compte de sa bêtise.
-J'aimerais bien, mais même moi je ne sais pas grand chose sur ma personne.
-Excuse-moi.... marmonna la fille, honteuse.
-Je ne t'en veux pas.
Il la tira vers lui pour lui faire éviter un trou qu'elle n'avait pas remarqué et elle se retrouva une nouvelle fois collée à lui. Décidément, elle se demanda s'il n'étaient pas aimantés. Elle ne s'en plaignit pas, ce n'était pas particulièrement désagréable. Eylé était bien plus grand qu'elle, et elle se demanda si ce n'était pas plutôt elle qui était petite. Malgré sa grande taille, il n'avait pas un corps athlétique et était très mince. Ses épaules étaient étonnamment larges, tout comme ses mains, ce qui contrastait avec sa fine taille. Ce qui était le plus rapidement remarqué chez lui était son visage. Il était très beau, du point de vue de la jeune fille en tout cas. Il avait les traits fins, des lèvres roses, de grands yeux noirs qui l'envoutaient dès qu'elle le regardait...
-T'arrêtes de me mater oui ? la taquina soudainement le principal intéressé en suivant son regard.
La jeune fille rougit, surtout quand elle remarqua qu'elle était toujours collée à lui. Elle se dégagea délicatement et s'écarta, en prenant garde d'éviter le trou.
-Je ne te matais pas, marmonna-t-elle rageusement dans sa barbe, agacée d'avoir été surprise.
-Mais oui on y croit, ricana l'autre.
La fille se rembrunit sur elle même et Eylé lui donna une tape à l'épaule.
-Je te taquine. Allez, viens.
Et il se remit à marcher sans plus de cérémonie. Il avait précédemment réussi à convaincre la fille de le suivre jusqu'au camp. Convaincre était un bien grand mot, elle fut facilement d'accord. Elle se remit donc à sa suite, prenant cette fois garde à ne tomber dans aucun trou. Ils continuèrent de marcher dans le silence cinq bonnes minutes, un léger malaise s'étant installé, le premier depuis leur rencontre. Un sifflement passant près de leurs oreilles brisa le simple bruit de leurs pas. La jeune fille sursauta, son compagnon dégainant son arme et se positionnant pour attaquer. Des cordes tombèrent des arbres et une dizaine de personnes en descendirent. Tous les menaçaient de leurs arcs.
-La fille vient avec nous, déclara d'une voix forte une femme à leur gauche.
Celle-ci paniqua de plus belle mais puisa dans toutes ses forces pour garder contenance. Eylé vint se poster à ses côtés, sa main libre posée sur son bras. Il la regarda et sembla lui dire qu'il ne la laissait pas. Un peu soulagée, la jeune fille lui fit un faible sourire, rapidement submergé par la peur.
-Hors de question, répliqua alors Eylé. Pourquoi vous intéresse-t-elle ?
-Cela ne te regarde pas, stupide garnement, persifla un homme aux cheveux grisonnants.
-La réponse est tout de même non.
Et dans un mouvement rapidement, Eylé poussa la jeune fille au sol. Elle tomba violemment sur les genoux sans se faire réellement mal, et vit du coin de l'oeil son compagnon poignarder deux inconnus qui tentaient de lui tirer dessus. La jeune fille ne put pas en voir plus car elle se sentit attraper par les cheveux puis trainée sur le sol. Elle se débattit du mieux qu'elle puisse mais rien n'y fit, son agresseur ne la lâchait pas. Elle jeta un regard affolé autour d'elle et vit Eylé entouré de cinq personnes, deux flèches fichées dans son dos. On lui donna un coup dans le dos, puis un dans le ventre, et il cracha du sang, agenouillé par terre. La jeune fille se sentie soudainement parcourue d'une rage folle. Elle n'avait plus peur, elle était en colère. Elle poussa un hurlement en se débattant de plus belle. Ses yeux se fermèrent sous l'effort et elle continua de bouger malgré sa douleur au crâne. Et soudain, on arrêta de la tirer. Elle ne se sentit plus maintenue et son corps rencontra une nouvelle fois lourdement le sol. Elle rouvrit les yeux, lentement par crainte d'être encore attrapée. Ce ne fut pas le cas et un tout autre spectacle s'offrit à elle. Leurs assaillants étaient figés, recouverts d'une épaisse couche de glace. Ils ne semblaient plus respirer, leur expression étaient bloqués, tout comme leur geste. A leurs pieds se trouvaient Eylé, allongés sur le sol, couvert de sang. La jeune fille se releva d'un coup et courut jusqu'à lui. Elle prit sa tête entre ses mains et le secoua.
-Eylé ! Eylé ! Ne me laisse pas !
Elle avait beau l'appeler et le secouer dans tous les sens, ses yeux ne se réouvraient pas. Elle sentit des larmes dégouliner le long de ses joues et continua de lui crier dessus. Il lui sembla que des minutes s'écoulèrent jusqu'à ce qu'elle soit tirée en arrière. Une forme humanoïde vint se pencher sur le corps d'Eylé. La fille voulut retourner auprès de lui mais quelqu'un l'en empêcha.
-Tu es blessée, entendit-elle à son oreille.
Elle n'y prêta pas attention, toute sa concentration dirigée vers le jeune homme. C'est alors qu'elle se rendit compte que sa vue se faisait de plus en plus flou. Elle ne sentait plus ses bras, ni même ses jambes, et brusquement, elle ne vit plus que du noir.
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La forêt des souvenirs
FantasyDans 24 jours c'est Noël. Cette simple phrase est la plus importante dans l'esprit de cette jeune fille. Elle qui s'est retrouvée amnésique dans une forêt plus qu'étrange et maléfique se pose milles questions sur sa venue en ces lieux et les étrang...