Chapitre 32

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Noah relâche ma main et se lève. Le cadre autour de nous est somptueux, pourtant je suis incapable de le lâcher du regard. Je suis comme une ado transie d'amour pour son premier flirt. Comment mon patron a-t-il réussi à me faire totalement chavirer ?

Il revient muni d'un plateau. À la manière d'un maître d'hôtel, il pose les assiettes sur la table et annonce le plat en les déclochant.

— Turbot accompagné de petits légumes croquants, mousseline basilic et champagne. Je vous souhaite une excellente dégustation, Mademoiselle Lacour.

Je ris. Noah s'installe en face de moi, un sourire aux lèvres, ses yeux pétillant de malice.

— Mmmm... Ça a l'air délicieux, dis-je en humant l'appétissant fumet provenant de mon assiette.

— Et si tu goûtais pour vérifier si tu ne te trompes pas, me dit-il, taquin.

— Mmmm... gémis-je de contentement.

Je ne m'étais pas trompée, ce plat est tout simplement divin ! Le turbot fond dans ma bouche, les petits légumes sont croquants à souhait, un véritable régal. Noah débarasse la table et revient avec les desserts.

— Fondant au chocolat sur son lit de crème anglaise, annonce-t-il l'œil gourmand.

Une fois notre dessert terminé, Noah me propose une dernière balade au clair de lune dans Central Park. Nous avançons main dans la main, contournant The Jacqueline et profitons du merveilleux spectacle que nous offre le reflet dansant des étoiles dans le lac. Si je n'avais pas déclenché une crise d'angoisse, la soirée aurait été vraiment parfaite !

*

* *

Nous arrivons à l'hôtel. Noah appelle l'ascenseur et passe un bras protecteur autour de mes épaules. Les portes s'ouvrent et nous pénétrons à l'intérieur. Noah se positionne comme à l'aller, contre la paroi, et je me cale tout naturellement entre ses bras.

Nous arrivons à notre étage. Noah ouvre sa suite, et je le suis à l'intérieur. Il me propose de prendre un dernier verre, ce que j'accepte sans hésiter avec un grand sourire. Pas question de succomber à une nouvelle vague de panique. Je sais désormais que Noah me respecte trop pour me brusquer.

Nous nous installons confortablement dans le canapé. Noah semble soudain préoccupé. Je lui prends la main en la pressant légèrement.

— Ça ne va pas, Noah ? dis-je, d'une voix douce.

— Si, si, tout va bien. À vrai dire, j'ai une question qui me brûle les lèvres, mais je ne voudrais pas que tu l'interprètes mal.

— O.K... Pose-moi ta question, Noah. Si elle me gêne, je n'y répondrai tout simplement pas. Je te promets de ne pas paniquer.

— Tu en es sûre ?

— Certaine.

— T'est-il déjà arrivé de ne pas faire de cauchemars ?

Je réfléchis un instant. Ai-je déjà passé une seule nuit sans que mes démons ressurgissent depuis cet horrible soir ?

— C'est très rare. Cela se produit généralement lorsque je m'endors dans les bras de mon frère en regardant la télé, dans ma chambre ou la sienne.

— Je vois... répond-il, visiblement toujours aussi songeur.

Il se rapproche un peu plus de moi et se décale pour que nos regards ne se quittent plus. Il caresse lentement mon visage du bout des doigts, comme s'il en apprenait les moindres détails. Il replace une mèche dans mes cheveux. Mon cœur bat la chamade et manque d'exploser sous son regard.

— J'aimerais dormir avec toi cette nuit, ma puce...

J'écarquille les yeux de surprise. Je ne m'attendais pas à ça ! Je secoue lentement la tête. Noah prend mon visage en coupe ; ses yeux sont emplis de tant de tendresse que je me calme instinctivement.

— Tu viens de me dire que tu ne faisais jamais de cauchermars en t'endormant dans les bras de ton frère. Je pense que c'est parce que tu sais que tu es en sécurité, que personne ne pourra te faire de mal.

— Oui, mais...

— Chut, dit-il en mettant son index sur mes lèvres. Laisse-moi finir, mon ange. Les deux fois où je t'ai rejointe dans ton lit et que je t'ai prise dans mes bras, tu t'es aussitôt apaisée. Je pense que tu ressentais paix et sécurité dans mes bras...

— Noah, chuchoté-je faiblement.

— Je veux seulement que tu passes une nuit sans mauvais rêve, te serrer tendrement dans mes bras, rien de plus, ma chérie. Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, Cassandra, n'est-ce pas ?

Je prends une profonde respiration, essayant de calmer les papillons qui assaillent mon estomac. Je lui fais totalement confiance... Je le sais au plus profond de mon cœur, de mon âme...

Un nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant